cedemro Neige éternelle 21-DARLA

21-DARLA

La suggestion de Maeva de prendre du repos n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. À peine les mots ont-ils rejoint son esprit que le corps d’Adrian lui rappelle le cruel manque de sommeil dont il souffre. Tous ses muscles le font souffrir et il peine déjà à conserver les paupières relevées alors que sa compagne le guide vers la chaleureuse promesse que lui offre l’épaisse couette de duvet qui recouvre le gigantesque matelas.


— Tu veux bien t’étendre près de moi ? demande-t-il d’une voix endormie, mais néanmoins empreinte du désir de se sentir proche de la jeune femme.


— Ne me dis pas que tu me proposes de dormir en cuillère dès notre première nuit ? répond-t-elle avec une pointe d’amusement dans la voix.


— Je sais que cela risque d’être dangereux vu notre nudité, mais je suis prêt à affronter la situation à notre réveil !


— Comme tu veux. Je ne dis pas non à un peu de chaleur dans mon lit pour une fois.


À ces mots, tous deux s’installent confortablement dans le lit et Maeva accepte sans hésitation le bras musculeux qui se pose sur sa taille pour la maintenir contre le corps de son partenaire. Déjà, le contact de sa peau la fait frissonner, mais c’est le frôlement bref de leurs intimités qui réveille en elle un désir puissant.


« Pourquoi cet homme me fait-il un effet aussi incroyable ? » pense-t-elle en silence.


En moins de deux minutes, les respirations profondes de l’homme ne laissent aucun doute : il dort comme un bébé après un biberon de lait chaud.


« Au moins, il semble que je conserve un certain contrôle sur son esprit. », raisonne-t-elle au bout de ce bref délai d’attente.


Lentement, Maeva se soutire à l’étreinte de son compagnon et glisse à contre-cœur en dehors du confort des draps soyeux. Une partie d’elle hurle à son esprit de retourner se blottir contre lui, mais elle sait que la partie est loin d’être gagnée pour eux.


S’en prendre à des cibles indépendantes est une chose, mais s’attirer les foudres d’une organisation criminelle reconnue en est une autre. Sa longue expérience en matière d’âmes condamnées à leur perte ne peut être égalée par un assassin qui n’a vécu qu’une courte vie en ce monde cruel.


Lors de ses recherches pour retrouver Adrian, elle n’a pas pu résister à consulter le Dark Web sur cet ignoble individu qu’a été Salazar. Rapidement, elle en est arrivée à une triste conclusion : cet homme n’était qu’un pion d’une organisation mondiale ayant des tentacules vraiment partout. Que ce soit la drogue, les armes, les manigances politiques, la corruption, ces monstres semblent toucher à tout.


En soi, cela reste normal pour un groupe criminel d’envergure, mais il y a un élément qui a décuplé l’inquiétude de la jeune femme. Parmi les nombreuses photos répertoriées dans ses recherches pointues, elle a remarqué quelques fois une image tatouée sur la peau des figurants. Un symbole qu’elle a vu dès les premiers instants de ses recherches.


L’icône de l’application trouvée sur le téléphone d’Adrian et aussi tatoué à son poignet.


Le sigle de la guilde d’assassins pour qui il travaille.


La question est donc : pourquoi une organisation placerait-elle un contrat sur les têtes d’individus travaillant présumément pour eux ?


« Devrais-je douter des motivations d’Adrian à se retrouver près de moi ? », se questionne-t-elle.


« Pourrait-il avoir simulé même cette étincelle dans son regard alors que nous discutions de faire un bout de chemin ensemble ? »


En quelques secondes, une nouvelle tempête prend naissance dans la tête de la pauvre Maeva qui ne parvient même plus à faire confiance à cet instinct qui n’a jamais failli avant aujourd’hui.


Perdue dans ses pensées et concentrée sur ses recherches sur l’organisation qui s’avère porter le nom de DARLA, la jeune femme troublée ne réalise même pas que la nuit a fait place au jour et que ce dernier est maintenant sur son départ. Sous ses doigts, le clavier de son puissant ordinateur émet les petits clics en réponse à ses mouvements et l’écran ne cesse de livrer secret après secret sur les agissements de ce groupe international. Une seule chose est claire dans l’esprit de la recherchiste en herbe : Adrian est vraiment dans de sales draps.


Une personne normale assise à sa place craindrait pour sa vie, il ne subsiste aucun doute à ce sujet.


Toutefois, pour elle, la peur n’a rien de personnel. Aussi puissantes soient ces bêtes sans morale, elles ne peuvent rien contre elle. Par contre, que dire d’un homme qui n’est qu’un de leurs employés de bas étage ?


« Le jour où ils ne le croient plus utile à leur cause, ils vont l’éliminer sans hésiter ! », pense-t-elle.


Un flashback vient soudainement frapper Maeva de plein fouet. Elle se revoit aux côtés de Julia, son amie improbable des dernières années. En soi, l’image n’a rien de troublant, si ce n’est la fine ligne du bas de son dos qui évolue au fil de ses pas et qui révèle plus ou moins sa peau couleur caramel. Sur cette peau, un symbole à peine visible, tatoué avec une encre dont la couleur se mélange presque totalement à son teint naturel, se découvre brièvement par moments.


Une cible de lunette de visée.


Le sigle de DARLA.


— Merde ! s’exclame à haute voix la jeune femme.


Derrière-elle, un son attire alors son attention et elle se retourne brusquement, la main tendue pour porter un coup fatal à quiconque est assez stupide pour venir l’attaquer dans sa demeure.


Heureusement pour l’homme, il n’est pas un adversaire lambda et il parvient sans peine à deviner le geste de la jeune femme qu’il observe secrètement depuis un moment déjà. D’un bond, il recule et évite le passage de la main qui file à toute vitesse là où se trouvait sa gorge il y a moins d’une seconde. En position de combat, il saisit ensuite le poignet qui ralentit pour changer de tactique et tente d’attirer sa propriétaire vers lui pour interrompre le conflit avant qu’il ne dégénère.


Bien sûr, cela est sans compter la force surhumaine de son adversaire qui profite de sa prise sur elle pour d’abord l’attirer vers elle et ensuite le repousser avec une puissance qui propulse son corps massif dans les airs. Le vol ne dure qu’une brève seconde, mais le choc de son dos contre le mur de la pièce qui fait office de bureau fait trembler la charpente et le sol du bâtiment.


En un éclair, la furie se rapproche de sa victime et le prend à la gorge. C’est alors qu’elle réalise l’ampleur de son erreur.


— Adrian !? s’exclame-t-elle, une surprise évidente sur le visage.


— Évidemment, répond-t-il le souffle coupé. Qui veux-tu que ce soit ?


— Un instant j’ai cru qu’ils nous avaient déjà retrouvés ?


— Puis-je savoir à qui « ils » fait référence ?


— Depuis combien de temps m’observes-tu en silence ?


— Quelques minutes. Je t’ai vu ouvrir cette photo, puis tu t’es exclamée et cela m’a surpris. Est-ce le tatou à peine visible dans le dos de cette femme qui te dérange ?


Contente que son partenaire n’ait vu que les dernières minutes de ses longues recherches, Maeva émet un soupir soulagé.


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13 commentaires

clecle

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Il y a 2 ans

Je me pose une question : l'organisation à laquelle appartenait Salazar serait-elle la même que celle dans laquelle se trouve Adrian, soit DARLA ? Quelques passages ici m'ont mis le doute.

cedemro

-

Il y a 2 ans

J'aime bien cette alternative. Je vais utiliser ton intuition à bon escient !

Véronique Rivat

-

Il y a 2 ans

Tu nous fous le doute là ! On se repose des questions avec cette histoire de tatouage !

cedemro

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Il y a 2 ans

C'est l'objectif ! 😁

Emmy Jolly

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Il y a 2 ans

Un retournement de situation ce tatouage qui met ses sens à l'affût Maeva. Doit elle se méfier de lui. Peuvent t'ils avoir confiance l'un à l'autre ? Tu laisses planer un doute

cedemro

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Il y a 2 ans

J'adore laisser planer des doutes ! Je sais, je suis cruel. 😁

Kiria Parker

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Il y a 2 ans

Allez, let’s go reprendre ma lecture ! Un bon chapitre où malgré leur attirance mutuelle, on voit bien que Maeva continue ses recherches et ça donne encore plus envie d’en savoir plus sur cette mystérieuse organisation…

Gottesmann Pascal

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Il y a 3 ans

Maëva ne perd pas le nord mais Adrian non plus. Et se désirer ne les empêche pas de se méfier l'un de l'autre.

John Doe

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Il y a 3 ans

Coup de pouce !

Lexa Reverse

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Il y a 3 ans

joyeux prochain chapitre :)
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