cedemro Neige éternelle 16-Attirance

16-Attirance

Transi par l’inconfort de la situation et dérangé par la chaleur qui émane de son visage écarlate, Adrian ne peut toutefois pas détacher son regard de la jeune femme au qui le fixe avec intensité.


Sidéré par ce qu’il est en train de vivre, il sent des papillons qui s’agitent furieusement dans son ventre. Il sait que les tremblements qui animent ses mains et ses jambes ne peuvent être invisibles au regard perçant de son hôte. Cette dernière, un peu hésitante, s’avance néanmoins vers lui.


— Peut-être es-tu comme Thomas dans la Bible ? ose lancer Maeva. Tu veux toucher pour te convaincre que tout ceci est réel ?


L’effet de la question est comme un électrochoc sur le pauvre Adrian qui voit son choc tressaillir à l’idée de toucher la peau de cette femme qui hante désormais la moindre parcelle de son esprit. Certes, il meure d’envie de glisser ses doigts sur elle, mais un flashback vient soudainement perturber son désir ardent.


Il revoit cette même jeune femme au travers de sa lunette de visée et son doigt qui appuie sur la gâchette. Choqué par cette image, il recule d’un pas sous le regard surpris de Maeva.


— Je suis désolé, mais je crois que je devrais partir si tu n’as pas besoin de moi en fin de compte.


— Pourquoi ?


— Inutile de se cacher derrière des mensonges. Si je me rapproche, je sais que je ne pourrai pas résister à l’idée de bâtir une relation avec toi. Or, la vie que je mène ne me permet pas une telle faiblesse. Tu en paierais le prix tôt ou tard et je ne peux pas accepter une telle chose.


Un éclair noir traverse momentanément le regard de la jeune femme, mais elle reste néanmoins immobile devant Adrian.


— Je ne sais pas ce que tu t’imagines, mais sache que je n’ai voulu que te montrer que tu n’as pas craindre ma mort. Si ma présence te trouble tant, tu n’as qu’à partir, je ne te retiendrai pas. Par contre, si tu crois que ta présence à une quelconque influence sur les risquent qui planent au-dessus de ma personne, sache que tu te trompes amèrement. J’ai connu pire qu’un minable assassin comme toi dans ma vie !


Piqué par la dernière remarque, Adrian ne laisse toutefois pas la colère prendre le dessus et décide d’essayer d’en apprendre plus sur son étrange compagne du moment.


— Tu parles comme si tu avais vécu une longue vie remplie de mauvaises expériences et pourtant tu n’as pas trente ans. Je suis certain d’avoir vu pas mal plus d’horreurs dans mes quarante années à parcourir ce monde malheureusement trop cruel.


— Tu sembles oublier que tu ne sais pas grand-chose de ce monde dont tu parles. Ma guérison rapide ne te surprend donc pas plus que ça ?


La question réveille les souvenirs de ce qu’il a vécu depuis sa rencontre de la veille avec Maeva et un étourdissement envahit Adrian en un éclair. Chancelant sur ses jambes de moins en moins aptes à le supporter, il prend soudainement conscience de l’immense fatigue qui le tenaille à cette heure tardive de la nuit. Sur le point de tomber sous le poids de cette dernière et des émotions qui tourbillonnent dans sa tête, il sent des mains le soutenir sans aucun effort.


Il réalise alors que Maeva l’a rejoint en un bond et que son corps est à présent collé contre le sien, ses bras de chaque côté de lui le maintenant debout. Dans son bas ventre, une soudaine tension s’installe et il n’a pas d’autre choix que de s’abandonner à cette pulsion qui remplace en un éclair la moindre parcelle de sa conscience.


Sans réfléchir, il pose ses lèvres contre celles de la jeune femme, certain de rencontrer une résistance. Pourtant, celle-ci ne repousse en rien son geste inapproprié. Au contraire, elle resserre son emprise et l’attire fermement vers elle alors que leurs langues s’enlacent dans un baiser passionné qu’il ne parvient pas à expliquer.


Ses tremblements cessent comme ils sont apparus, tout comme la fatigue et toutes ces émotions contradictoires qui l’avaient assailli. Animé d’un désir complètement fou, il pose ses mains dans le dos de Maeva et caresse sa peau. À son grand étonnement, ses doigts cassés ne le font plus souffrir et il retire avec hâte le bandage de fortune qu’il s’était fait un peu plus tôt, sans pour autant détacher sa bouche de celle de sa partenaire. Dans son pantalon, il sent la puissance de son désir qui s’enflamme et il attire avec passion le bassin de sa flamme contre lui pour le lui faire sentir.


Encore une fois, la femme ne s’objecte en rien à son geste et se contente de faire glisser son pubis de haut en bas sur la bosse, son intimité protégée seulement par quelques millimètres de tissu. Il suffirait de quelques secondes pour retirer cette infime barrière, mais Adrian se fait soudainement violence pour résister à cette délicieuse tentation.


— Attends ! lance-t-il avec le souffle court après s’être séparé de Maeva. Nous ne pouvons pas aller plus loin sans d’abord être parfaitement honnêtes l’un envers l’autre.


Essoufflée elle-aussi, la jeune femme observe avec stupeur l’homme mystérieux qui vient de réussir une fois de plus à contrer sa capacité à contrôler ses semblables. Intriguée, elle se contente de lui retourner un sourire avant de répondre.


— Ne me dis surtout pas que tu préfères les hommes ! lance-t-elle d’un ton ironique qui laisse Adrian totalement pantois pendant un moment.


— Absolument pas ! Crois-moi, j’ai une envie aussi folle qu’incompréhensible de parcourir la moindre parcelle de ton corps magnifique. Je ne suis pourtant pas du genre à accumuler les coups d’un soir si tu vois ce que je veux dire. Je ne veux surtout pas que tu crois que je veux profiter de toi alors que je te proposais de partir il y a à peine quelques minutes.


— Arrête de t’en faire pour tout ! Crois-moi, tu n’as aucune chance de m’obliger à quoique ce soit. Au contraire, tu devrais plutôt craindre ce que moi je peux te pousser à faire.


— Justement ! Si tu veux aller plus loin avec moi, explique-moi comment tu as pu guérir d’une blessure aussi importante et ce que tu as fait à cette femme qui allait me tuer.


— Je doute que tu sois prêt à entendre la vérité. Peut-être devrais-tu partir comme tu l’as toi-même suggéré.


— Non ! Il est évident que je ne pourrai jamais te sortir de ma tête et je commence à te croire lorsque tu dis que ce n’est pas moi qui représente le plus grand danger entre nous deux.


— Voilà exactement pourquoi tu devrais t’en aller. Tu ne trouveras jamais le bonheur avec moi. Je sème la mort partout où je passe. Littéralement.


Frappé par les propos de son interlocutrice, Adrian reste pourtant parfaitement calme et la fixe sans aucune peur dans le regard.


— Tu es consciente que je fais exactement la même chose. Je n’ai jamais eu personne à mes côtés précisément parce que je suis entouré d’ennemis et que je tue les personnes desquelles je me rapproche. Même toi, tu devrais être morte à l’heure qu’il est.


— La Mort est dans ma vie depuis beaucoup plus longtemps, crois-moi.


— Si tu veux que je te crois, explique-moi, je t’en supplie.


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38 commentaires

Véronique Rivat

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Il y a 2 ans

Comment va-t-elle lui annoncé ça ? Car il va bien falloir qu'elle lui dise non ? Tu ne me lis plus ?

cedemro

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Il y a 2 ans

J'avoue me perdre dans toutes les histoires... Je repasse chez toi bientôt, promis!

Emmy Jolly

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Il y a 2 ans

Va t'elle lui dire la vérité ???

cedemro

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Il y a 2 ans

La question est : comment peut-elle lui cacher la vérité après lui avoir montré une récupération totale à une blessure qui devait lui être fatale ?

Kiria Parker

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Il y a 2 ans

Je sais pas quoi dire. En soit, je veux que Maeva explique à Adrian et voir sa réaction, mais en même il aurait pu attendre un peu, c’était pas vraiment le bon moment-là 😭

cedemro

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Il y a 2 ans

Ah non ? 🤣

Gottesmann Pascal

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Il y a 3 ans

Beaucoup de sensualité dans ce chapitre...et une Maëva enfin décidée à dévoiler son secret.

John Doe

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Il y a 3 ans

Coup de pouce ;-)

Cassi J. S.

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Il y a 3 ans

Soutien mon ex binôme préféré avant de revenir découvrir ta story!

cedemro

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Il y a 3 ans

J'ai vraiment hâte de lire tes commentaires en tous cas ! Disons que je commence à être fier de ma proposition hors-norme...
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