Bianka Msria Recette pour un Noël ( parfait) désastreux. Nice to meet you

Nice to meet you

Blake

L’intérieur du Crawford Grand Hotel est un contraste brutal avec le chaos glacé du parking. Dès que je franchis les portes, une vague de chaleur m’enveloppe, soudaine et presque étouffante, après le froid mordant de l’extérieur. L’air est saturé d’effluves sucrés de pain d’épices et de chocolat chaud, un mélange si écœurant qu’il me soulève presque le cœur.


Beurk. C’est bien ma veine.


À peine quelques pas et déjà, l’ambiance me donne envie de faire demi-tour.

De grands sapins décorés de guirlandes rouge pétant trônent dans le hall. Leurs ornements scintillent sous la lumière tamisée des lustres en cristal. Un feu de cheminée crépite dans un coin, projette des ombres dansantes sur des fauteuils en velours moelleux. L’ensemble est un tableau parfait pour un téléfilm de Noël… ou mon cauchemar personnel, au choix.


Qu’est-ce que je fous là ?


Je resserre machinalement mon manteau autour de moi, comme pour me protéger de l’ambiance luxueuse qui crie que je n’ai rien à faire ici. Le contraste entre le tissu fatigué de ma doudoune et les dorures du décor est violent. Chaque fibre de mon être me hurle de sortir d’ici avant que quelqu’un ne réalise que je suis un intrus dans ce décor parfait.


Mais je ne peux pas.


Autrefois, j’évoluais parmi eux. Avant que tout s’écroule. Avant que ma vie devienne un champ de ruines.

Ce contrat est ma seule chance de garder la tête hors de l’eau.

Alors, j’inspire profondément, force mes épaules à se détendre et avance vers la réception.


— Blake Hamilton ?


Une voix douce et claire me tire de mes pensées.

Je sursaute, mes yeux se posent sur une femme qui dégage une aura presque irréelle. Grande, élancée, avec une chevelure dorée qui tombe en vagues soyeuses sur ses épaules. Elle ressemble à ces actrices de vieux films hollywoodiens, celles qui dégagent une grâce naturelle sans même essayer.

Ses yeux noisette pétillent d’enthousiasme et, son sourire éclatant dégage une chaleur sincère qui me désarme immédiatement.


— June Beaumont.


Elle tend la main avec une spontanéité qui me prend de court.


— Je suis tellement heureuse de vous rencontrer !


Je la serre, hésitant, un peu désarçonné par son énergie débordante.


— Merci de me recevoir.

— C’est nous qui devrions vous remercier ! s’exclame-t-elle en m’invitant à la suivre vers un salon privé. Notre dernier chef nous a lâchés à la dernière minute. Une catastrophe ! J’ai cru que j’allais devoir servir du traiteur surgelé à mon propre mariage.


Mes sourcils se froncent légèrement. Un chef qui abandonne un contrat aussi prestigieux, et à la dernière minute ? Étrange. Très étrange.


— Et donc, vous avez pensé à moi ?


June rit, comme si ma question était absurde.


— En fait, c’est ma wedding planner qui m’a soufflé votre nom.

— Livia Tucci. Une perle, je murmure.


Elle sourit.


— On est d'accord.


Elle s’arrête devant une petite table élégante, dans le restaurant luxueux de l’hôtel, et me désigne une chaise.


— Installez-vous, je vais tout vous expliquer.


À peine assis, un mouvement furtif attire mon attention.

Un minuscule chihuahua, couleur crème et caramel, sort la tête du sac à main de June et me fusille du regard.

Je recule, surpris.


OK, frérot. J’ai insulté les tiens dernièrement, mais on va se détendre, hein ?


Je tente une approche prudente.


— Oh. Salut… ?

— Ne le prenez pas mal, rit June en caressant la minuscule créature. Napoléon n’aime pas les nouveaux visages.


Super.


Le chihuahua grogne, un grondement tout petit, mais menaçant.

Je lui lance un regard méfiant.


Ce truc est une peluche possédée ou quoi ?


June, elle, n’y prête même pas attention et se met à parler du mariage, du menu, des attentes, du nombre d’invités… Petit à petit, mon malaise s’atténue.


— Quel thème avez-vous choisi pour le mariage ? je demande.

— La magie de Noël.


Évidemment.


Je me mords l’intérieur de la joue pour éviter de rouler des yeux. Elle est sympathique, et franchement, je ne veux pas la blesser. Elle ne ressemble pas à ces mariées tyranniques prêtes à hurler au moindre détail imparfait.


La conversation continue, je commence presque à me détendre. Je surveille quand même le petit démon sur pattes, qui a l’air de rêver de me bouffer le mollet.

Puis, la porte du restaurant s’ouvre.


Instantanément, je me raidis.




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8 commentaires

Oswine

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Il y a 14 jours

Et c'est le drame ! Ronan qui fait son apparition. Imagine je me suis fait un film et en faite c'est pas du tout ça xD J'avoue je serais un peu deg parce que on tenait un truc là, mais je suis clarvoyante, je pense pas m'être trompée ! En tout cas, June est très sympathique et Blake se retrouve dans un truc qu'il voulait fuir. Lui qui deteste Noel, bon courage ! Le passage avec le chiwawa est très drole ! Et puis la petite blague en pensée aussi. J'adore ce genre d'humour. Le serieux de l'histoire, la colère et la peine de Blake, mais toujours une pointe de quelque chose de drole, c'est très bien gerer, j'adore ! Go découvrir si c'est bien Ronan maintenant !

Gottesmann Pascal

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Il y a 23 jours

Oh...l'arrivée de Face de poulpe. June a l'air toute choupi et c'était pas gagné. Par contre Napoléon, on ferait bien de lui mettre une muselière avant qu'il ne fasse des dégats.
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