Fyctia

Elle est douce. Elle est gentille. Elle est timide. Elle est amoureuse de moi. Et ça, je n'en reviens toujours pas. Je suis toujours aussi choqué que lorsqu'elle a prononcé ses trois petits mots qui ont changé notre point de vue.

Moi et toi.

Oui, elle et moi.

Et maintenant, à table, je ne peux m'empêcher de sentir sa jambe frôler la mienne. Je ne peux m'empêcher de détailler le moindre aspect de son visage. Je n'avais jamais remarqué les quelques tâches de rousseur sur son nom, ses fossettes dès qu'elle sourit, ses lèvres si... Attirante. Je mourrais d'envie de les embrasser, là tout de suite. Mais pas sûr qu'elle le veuille. Mais surtout que Lexia et Enzo ne sont pas au courant de ma rupture avec Esther.

— Vous étiez où ? demande Lexia, suspicieuse.

— Il a renversé la peinture par terre quand il s'est levé, ment Stella, moqueuse.

Elle lève vers moi un sourire resplendissant et je rougis. Pas pour la même raison que le pense mes amis.

— Ouaip.

— D'ailleurs Max, tu devrais faire attention à Esther, elle est vraiment proche de Nolan. Il va te la piquer, me fait remarquer Enzo.

Je hausse les épaules. Il faut que je leur avoue.

— Je sors plus avec elle. C'est fini. Depuis la rentrée.

— Quoi ? Et tu nous l'avais pas dit ? s'écrie Lexia.

— Je comptais le faire, mais je savais pas comment. Mais ça a pas d'importance.

Lorsque nous sortons de table, Esther bouscule Stella et, immédiatement, je réagis. Je lui lance un regard noir. Je sais qu'elle l'a fait exprès.

— Coucou Maxou ! me lance-t-elle.

— Arrête de m'appeler comme ça, je te l'ai déjà dit. Nous deux, c'est du passé. C'est fini, alors ce surnom n'a plus sa place entre nous, je lui réponds, froidement.

Je ne suis plus son Maxou. Je ne suis plus le gars qui la suivait partout, qui acceptait toutes ses erreurs.

Elle bouscule de nouveau Stella et je ne peux m'empêcher de serrer les poings. Est-elle au courant pour nous deux ? Sait-elle que nous avons échangés ce regard qui en a dit plus long que des mots ? Elle aurait réagit immédiatement si ça avait été le cas.

— Fais attention à ta réputation, mon chéri. Fais attention, la petite va te détruire. Elle va déconstruire tout ce que tu as construit. Elle va te détruire, toi !

Ses mots murmurés au creux de mon oreille me font frissonner. Elle est au courant. Elle veut me le faire payer.

Je fais signe à Stella de partir et reste seul avec cette garce. Elle ne proteste pas, elle ne dit pas un mot, mais je sens l'interrogation dans ses yeux.

— Esther, je ne sais pas ce que tu manigances, mais je te préviens que si tu touches au moindre cheveu de Stella, t'auras affaire à moi, c'est clair ?

— Oui, oui, minaude-t-elle.

Elle rejette sa chevelure en arrière et va rejoindre Nolan et son groupe d'amis. Il y a quelque chose qui ne va pas dans l'atmosphère. On dirait qu'un orage se prépare.

Toute la journée, je reste sur mes gardes. Je n'ai pas peur d'Esther, je suis inquiet de ses paroles, c'est tout. Et je n'en ai parlé à personne.

Le soir, allongé dans mon lit, j'aimerais tant discuter avec Stella, mais, apparemment, elle est privée de téléphone à cause de sa fugue. Épuisé, mais déterminé à trouver qui est ce David, je fouille Internet, mais malgré tous les résultats qu'on me donne, je ne sais pas à quoi il ressemble. Les onglets s'ouvrent, je consulte le journal, je cherche encore et encore. Et vers 21 heures, je sais ce qu'à fait Esther. Ou du moins j'en suis persuadé.