Fyctia
Chapitre 5 suite
En retournant à notre table, je songe que je fais bien de rentrer à Genève cet après-midi.
Je me sens en danger. Je suis trop vulnérable face au charme de Joan.
J’ai l’impression d’être une brebis prête à tomber dans la gueule du loup. Ça me rappelle trop mon expérience désastreuse avec le père de Mila.
Un homme avec un charme fou qui m’a fait tourner la tête quand j’avais à peine 18 ans.
Mat de peau, avec un sourire carnassier dévoilant de magnifiques dents blanches bien alignées. Sportif, très sociable et sympa avec tout le monde. Le mec dont toutes les filles rêvent !
Les premières années s’étaient bien passées, malgré le fait qu’il lui avait fallu élever presque seule son plus bel accident : Mila. Ce n'était pas la vie dont je rêvais, c'est sûr, mais je m'en accommodais.
Fabrice ne s’investissait pas du tout dans l’éducation de sa fille. Il ne lui avait jamais changé une couche. Il ne jouait jamais avec elle. Bref, le pire père qui soit. Le père absent. Il avait toujours une bonne raison de rentrer tard ou de passer ses soirées ailleurs.
Match de foot. Entraînement. Soirée fléchettes. Soirée console. Toujours à traîner avec ses copains. Il rentrait tout le temps bourré, ou pire. Aucune vie de famille.
Pendant le covid cela avait été la descente aux enfers. Dans l’intimité il était très différent du garçon souriant et sociable que tout le monde connaissait.
Lunatique. Changeant d’humeur toutes les cinq minutes. Il était bourré de névroses qu’il calmait avec différentes addictions plus ou moins graves : café, tabac, alcool, jeux vidéo en ligne, cannabis, cocaïne.
Supporter ses sautes d’humeur quand il était sous l’emprise de l’alcool mélangé à la drogue, ou quand il était dans la descente, était devenu invivable. Nous n'avons plus eu de vie sociale pendant des mois, ce qui a exacerbé les tensions entre nous.
J’ai eu l’impression d’étouffer dans une cage sans barreaux. Je faisais tout pour préserver ma fille, et prenais sur moi en permanence pour toujours garder mon calme.
Surtout ne jamais s’énerver, car quand j’osais m’opposer à lui, il pouvait entrer dans une rage folle, m’insulter, me frapper…
Je m’effaçais donc en permanence, jusqu’à en oublier qui j’étais vraiment. Jusqu’à ne plus oser respirer parfois.
Un jour Fabrice a commis l’acte de trop qui m’a fait réagir. L’électrochoc qui m’a aidée à tout quitter pour protéger Mila.
Je ne dois surtout pas retomber dans ce genre de piège. Les beaux parleurs au physique avantageux peuvent cacher bien des vices. Le problème c’est qu’une fois qu’on est prise dans leur filet, les hormones de la passion cachent leurs défauts. Quand on se retrouve avec un enfant au milieu, c’est encore plus dur de partir.
21 commentaires
Mapetiteplume
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Il y a 2 jours
M.B.Auzil
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Il y a un jour
Chloé Hazel
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Il y a 8 jours
Zebuline
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Gottesmann Pascal
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M.B.Auzil
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Sarael
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Emmy Jolly
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Il y a un mois
M.B.Auzil
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Il y a un mois