A.Eli Quand l'esprit de Noël rime avec JAMAIS DE LA VIE ! Chapitre 5 - Partie 3

Chapitre 5 - Partie 3

Histoire de ne pas perdre la face et pour éviter de la conforter dans son idée que j’amplifie ce qu’il s’est passé, je me garde bien de lui dire comment, en vrai, j’ai reculé suite à son approche, que j’ai tenté de calmer les choses et que je suis rentrée un tout petit peu dans son jeu à lui.


Une fois son fou rire passé, Agathe me regarde et secoue la tête de droite à gauche, signe que je l’amuse autant que je l’exaspère :


— Liana, je t’adore et tu le sais, me rassure-t-elle plus sérieusement. Je sais combien ça a été dur pour toi après toute cette histoire avec Quentin et Gisèle. Je sais que tu en as bavé, mais il faut que tu avances ! Ça fait plus d’un an maintenant et tu continues à fuir la gent masculine ! Tu ne pourras pas le faire éternellement, tu sais. Et puis vu ton monologue sur l’homme fort, grand et musclé, tu es capable de passer à autre chose. Il est temps que tu te remettes en selle ! Me gronde-t-elle comme une enfant prise à manger en cachette les chocolats de Noël.


— Eh ! Oh ! Non mais j’ai eu d’autres…


Elle me coupe la parole, positionna ses mains sur ses hanches et rétorque :


— D’autres histoires depuis, je sais ! Mais à chaque fois que ça devenait plus sérieux, tu trouvais une excuse pour t’échapper et souvent, c’était de très mauvaises excuses. Comme celles que tu sors à ta mère pour la période des fêtes de fin d’année ! Tu cherches une échappatoire à chaque fois alors qu’avant, tu adorais cette période. Je ne dis pas que tu as absolument besoin d’un homme dans ta vie. Loin de là. Regarde-moi, je suis célibataire depuis un temps que je ne compte même plus et je m’en porte à merveille. Mais toi, tu aimes l’amour, tu aimes les grandes déclarations et les attentions. Tu aimes prendre soin de quelqu’un et donner ton âme pour être auprès de lui. Et il faut que tu arrives à trouver cette personne qui prendra soin de toi. Tu es une romantique par nature ! Tu as juste besoin de laisser entrer quelqu’un de bien suffisamment longtemps pour qu’il t’apporte cette magie et positivité que tu as égarées depuis Quentin.


Estomaquée par la force de son discours, je reste sans voix à la fixer. Le ton avec lequel elle m’a parlé n’avait rien de méchant, je le sais. Je sais aussi que ça part d’une très bonne intention, mais c’est toujours dur d’admettre que les autres ont raison, qu’ils reconnaissent mieux que vous ce qui vous ferez du bien.


— Et d’ailleurs, reprend-elle, le boss m’a appelée tout à l’heure.


Une fois ses mots prononcés, je la vois s’éloigner de moi pour ouvrir la grille d’entrée du cinéma, signe que cette discussion arrive à son terme. Et au regard qu’elle me lance, je comprends que la conclusion de cette dernière n’ira pas dans mon sens.


— Tu as pas mal de congés en attente, il te demande donc de poser trois semaines... Durant les fêtes. Et c’est non négociable.


Bim ! Bombe lâchée. Fin de l’acte. Détresse et goutte de sueur sur mon visage. Ouverture de la grille. Des congés à cette période ? Et merde…



**********


LA TRAITRESSE ! Elle fuit mon regard depuis qu’elle a lâché cette désastreuse annonce.


Non… Non… Non ! Pas de congés maintenant ! C’est un fléau qui vient de s’abattre sur moi ! Pensez ce que vous voulez, mais c’est une terrible nouvelle. Vous pourriez me dire que c’est une très bonne occasion pour boucler ma valise et partir sous le soleil des Bahamas, affalée au bord de la piscine en dégustant un Bahama Mama et profitant d’une cure de soleil pendant qu’ici, tout le monde se gèle. Oui, dans l’idée, ce serait top ! Mais non, ça n’arrivera pas pour plusieurs raisons d’ailleurs :


1 - Je n’ai pas les moyens d’acheter un billet pour les Bahamas, trois semaines avant de partir et encore moins pendant les périodes de fêtes. Même si je ne suis pas payée au salaire minimum et que je gagne suffisamment pour vivre tranquillement, je ne peux pas me permettre de dépenser autant d'argent d’un coup. Mon banquier ne me le pardonnerait jamais.


2 - Même si j’avais pu, je n’ai pas de maillot de bain. Avec Noël qui approche, les délais de livraison pour les commandes internet sont démesurés et vous vous doutez bien que j’ai plus de chance de trouver un vendeur de doudoune et de gant que de bikinis.


3 - Et le point le plus important et problématique : MA MÈRE !


« Ne lui dis pas, ne lui dis pas, elle n’en saura rien ! » Me criez-vous en cœur telles des groupies dans un concert des One Direction.


Belle idée. Vraiment. Mais elle le sait déjà.


Comment ?


Très simple, mon cher boss est également mon très estimé beau-père ! J’ai l’exacte intuition que c’est à la demande de mère que Richard m’oblige à poser des congés.


Oh le vilain ! Il ne perd rien pour attendre ! Je peux prévoir une dépense de moins pour Noël, il aura du charbon sous le sapin ! Il ne me reste plus qu’à trouver quelqu’un pouvant jouer le rôle du Père Fouettard et venir s’occuper de cet enfant qui a été loin d’être sage !


C’est donc la mort dans l’âme que j’effectue la suite de mes tâches le plus sérieusement possible. Depuis que j’ai pris mon poste à treize heures, je traîne des pieds pour tout : faire le réassort, servir les clients, nettoyer les salles. C’est comme si mon esprit et mon corps agissaient indépendamment l’un de l’autre. Le premier conserve son professionnalisme et tente, tant bien que mal, d’arriver au bout de sa mission. Le deuxième, bien plus fainéant, ne rêve que d’une chose, s’étaler comme un cachalot au bord d’une plage et attendre que le temps passe, tout en se plaignant de sa vie.


Ne prenez pas tout ce que je dis au pied de la lettre, bien entendu, c’est imagé ! A ma connaissance, personne n’a eu le loisir d’admirer ce cétacé méditer sur sa vie.


Mais il n’empêche que je suis dépitée à l’idée de devoir passer les trois semaines de fêtes chez ma mère. Ne vous méprenez pas, j’aime ma mère plus que tout. Mais durant les fêtes, elle perd complètement la tête et a la folie des grandeurs ! Si ça ne tenait qu’à elle, elle inviterait absolument toutes les personnes ayant un lien de parenté avec nous, de près ou de très loin. Une année, elle avait invité un cousin éloigné, fils d’un oncle dont je n’ai aucun souvenir. C’était très gênant et le garçon était très bizarre. Il n’a pas décroché un mot de la soirée mais en repartant, il n’a pas hésité à demander un doggy bag parce que je cite « venir vous voir et vous acheter un cadeau m’a couté cher ». Alors déjà, ça ne se dit pas, ma mère lui aurait volontiers donné un sac avec les restes de repas. Et en plus de ça, il nous a offert un dessin. À chacun, certes. Mais pas le dessin digne d’une école d’art à Paris. Non. Un coloriage, qu’il avait visiblement colorié tout seul, comme un grand. Alors, oui, je veux bien que ce soit l’intention qui compte, mais quand même ! Faut pas pousser !


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3 commentaires

Lexa Reverse

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Il y a 2 ans

Merci pour ce nouveau chapitre ! N'hésite pas à passer me donner ton avis. ;)

John Doe

-

Il y a 2 ans

:-)

Ana-RVs

-

Il y a 2 ans

Coup de pouce ! 💫
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