Fyctia

Garée sur une place de parking, je récupère mon énorme achat et marche les quelques mètres qui me séparent de mon appartement. En cette période, bien que les températures baissent de manière significative sur le reste de la France, le temps est clément et l'hiver demeure agréablement doux à Marseille. Et par chance, nous avons échappé au Mistral !

Dans cette ville agitée, mon appartement en bord de plage est mon petit havre de paix. Et même s’il est agréable d’avoir la mer à proximité, mon rêve, dans les années à venir serait de remonter plus dans les terres pour m’acheter un petit mas provençal jouissant d’un grand terrain. Mais bon, à ce jour, aller m’isoler dans la campagne sans personne et sans emploi n’est pas une solution envisageable. Avant ça, il faut que je trouve ma vocation. Ce pour quoi je suis réellement faite. Et peut-être qu’à ce moment-là, plus rien ne me retiendra à Marseille.

J’aime ma ville. Mais je sais aussi ce que ça fait de vivre un peu plus isolée et la tranquillité que cela procure. En attendant ce moment, je pousse la porte de l’immeuble et monte au quatrième pour atteindre mon chez-moi. L’avantage d’habiter au dernier étage du bâtiment, c’est que je profite d’un ensoleillement permanent et d’une vue dégagée sur la mer depuis ma terrasse. C’est agréable tout au long de l’année, il n’y a pas de doute. Et ça me permet de m’évader plus librement, posée dans ma chaise longue, un café à la main et un livre dans l’autre.

Je pose ma doudoune et mon écharpe sur le porte-manteau, puis me dirige vers le salon où j’abandonne sur la table basse le cadeau acheté pour mon neveu. Il n’est que onze heures et cela me laisse la journée devant moi. Mais mon programme est déjà tout prêt. J’ai beau clamer haut et fort que je déteste Noël, il est pourtant impossible pour moi d’envisager une maison sans décorations.

J’allume mon enceinte, y connecte mon téléphone et lance ma playlist spéciale motivation / détente. Sait-on jamais, un coup de main ne serait pas de refus. Le rythme de Sway de Michaël Bublé retentit alors, m’invitant à me déhancher. J’ondule des hanches tout en évoluant du séjour à la chambre, où j’en profite pour enfiler une tenue plus confortable pour un après-midi maison.

La musique s’empare de ma personne et ce rythme entrainant m’aide à évacuer toute la frustration que j’ai pu ressentir en cette matinée.

Une fois à l’aise, je me dirige vers ma bibliothèque pour y dénicher mon roman préféré de tous les temps : Orgueil et Préjugés de Jane Austen. Jane m’aidera à faire passer la journée beaucoup plus vite ! Et comme on ne déroge pas aux bonnes habitudes, je commencerai par regarder le film pour planter le décor, et une fois ce dernier terminé, prolongerais mon bonheur en entamant le livre.

Après avoir enfin mis la main sur l’ouvrage, je retourne dans le salon et ouvre la grande malle contenant les décorations de Noël que j’ai accumulé au fil des années. Elle est compartimentée par couleurs afin de gagner du temps et de pouvoir varier les plaisirs. Cette année, j’ai choisi de faire une décoration dans les tons bordeaux et noirs. Je sais qu’on a l’habitude de mettre du rouge et du vert, mais j’aime le changement. Pour moi, lors des fêtes, il faut adapter la décoration et les couleurs du sapin, dans une atmosphère festive mais sincère. Et actuellement, je suis plus dans une ambiance sombre et sobre que multicolores !

Sans cesser de me déhancher, je récupère les boules et guirlandes et commence à les éparpiller sur tout le sapin. Je n’en ai pas pris un très gros, ni un vrai. Cette année, comme pour les trois précédentes, j’ai ressorti mon sapin synthétique en kit que j’ai monté hier. Lorsque j’aurai mon vrai, grand, chez moi, il n’est pas impossible que je cède et que je fasse entrer un véritable arbre dans mon séjour. Mais pour le moment, ce petit bout de (non) être vivant me convient parfaitement.

Entre deux guirlandes, je me permets même une pirouette en rythme avec la musique. Mes bras se balancent de droite à gauche à mesure que la décoration s’installe sur mon arbre de Noël.

Et mine de rien, prendre le temps de décorer le sapin, de disposer l’ensemble de manière que ce soit parfaitement harmonieux prend du temps. Lorsque je pose la dernière boule transparente bordeaux, remplie de petites paillettes rose pâle et l’étoile au sommet, il est déjà quatorze heures.

Bon, j’ai trainé. Et puis en même temps, j’en ai profité pour déposer des petites décorations dans toute la maison. Des petits sapins pailletés, des figurines de Père Noël, de bonshommes de neige et de rennes intensifient l’ambiance environnante. C’est simple, épuré mais symbolique quand même. Je me pose enfin sur mon canapé après de longues heures de travail acharné, il faut l’admettre. Et allume la guirlande lumineuse.

Je m’installe dans mon canapé et mes yeux restent figés sur cette guirlande. Malgré toute la nostalgie que je peux ressentir en cette période, je ne peux m’empêcher d’être émerveillée face à ces clignotements. C’est vrai que c’est beau. Et magique à la fois.