Fyctia
Chapitre 5 : Ana 🪻
Lundi 14 octobre 2024
Il y a une semaine, je gravissais ces marches pour découvrir le cadavre de Joanic. Des années que je les foule sans aucune pensée autre que ma journée et mes cours à venir et il aura suffi d’une fois pour dérégler ma tête. Sept jours que je me demande « qui ? », « pourquoi ? », « comment ? ». Ne pas savoir est une torture. Ne pas savoir où en est la police est encore pire. J’appréciais Joanic, malgré nos désaccords, nous avons passé du bon temps ensemble. Son meurtre ne doit pas rester impuni. Et puis, la réputation de l’université est en jeu, sous peine de demeurer éternellement : « les enseignants de la fac au tueur », cette affaire doit être résolue. Rapidement résolue. Parmi les suspects premiers, j’imagine qu’il y a nous, les profs, ensuite l’équipe de l’université et les élèves. Bon sang, qui aurait pu en vouloir à Joanic au point de l’abattre ? À moins qu’il s’agisse d’une dispute ? De légitime défense ? Non, Joanic n’était pas un violent.
Sans m’en rendre compte, je suis déjà devant la mon bureau. Je jette un œil à celui de Joanic, à côté du mien. Définitivement fermé. Qui va bien pouvoir souhaiter de ce bureau désormais ? Je hausse les épaules pour moi-même, ce n’est pas mon problème, et clenche la poignée pour entrer.
Je me fige sur le pas de la porte, c’est décidément en passe de devenir une habitude. Mon regard se plante sur une touche de couleur. Des fleurs. La colère gronde dans mon ventre. Qui a pénétré ici ? La porte était fermée à clé, comment est-ce possible ? Je la claque derrière moi, non sans un coup d’œil pour le couloir. Si quelqu’un voit ça… Sur mon bureau, au milieu des livres et des revues, un nouveau bouquet de fleurs. Pas des roses cette fois-ci, des sortes de marguerites aux pétales violets. Le bouquet est moins gros, moins impressionnant, noué avec du tulle et du ruban. Il y a une autre différence, la présence d’un petit carton attaché grâce au ruban. La colère laisse la place à la curiosité, au besoin viscéral de savoir qui m’envoie ces fleurs. A la satisfaction d’avoir un ou une admiratrice. Le velouté du carton glisse entre mes doigts, une écriture manuscrite, soignée. Quelques mots. Rien de plus.
A nos temps
Secrets, cachés,
Trésor que je chérirai
Éternellement
Respectueusement
11 commentaires
Alsid Kaluende
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Il y a 7 jours
Syllogisme
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Il y a 2 mois
Gottesmann Pascal
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Il y a 2 mois
LiliJane
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Il y a 2 mois
Mia Mandragore
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Il y a 2 mois
Mikazolinar
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Il y a 2 mois
LiliJane
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Il y a 2 mois