Fyctia
Interlude / Chap 5 : Ana 🫂
Quelque part sur X
petitponey88
c’est Freiberg qui a découvert le corps, la prof de psychopath
lolilol
psychopath ouais XD
petitponey88
vous croyez que c’est une suspecte ?
Marinou
Mais non, elle est trop cool Freiberg !
Juju7654
@petitponey88 Meilleure prof !
x-princesserebelle-x
Vous parlé du meurtre à paris cité ?
Cam_Cam_Lou
Psy t’es quand même le mieux placé pour savoir comment manipuler tout le monde !
Juju7654
Les flics ont l’habitude ils vont pas se faire avoir ! @Cam_Cam_Lou
Popominou
vous croyé que c un tueur en série ? lol
petitponey88
Les coupables c’est souvent les proches : ils étaient proches, leurs bureaux sont cotes à cotes, c’est facile.
Marinou
Et le mobile ? Justement s’ils sont proches pourquoi ?
princesspadme
c’est surement qu’il le méritait ! on se fait pas tuer sans raison et franchement, il avait pas très bonne réputation !
Popominou
a oué comment tu sé @princesspadme ?
Juju7654
Conflit ? Jalousie ? Guerre de chapelle ? Désaccord sur une définition et ça tourne mal ?
Vendredi 11 octobre 2024
Lorsque j’entre dans la pièce, c’est cinq paires d’yeux qui se braquent sur moi.
— On attendait plus que toi, Ana.
Je m’efforce de plaquer un sourire sur mes lèvres. J’anticipais cette réunion avec autant d’impatience que d’appréhension. Si arriver en retard ne me pose pas de problème, je ne l’aurais en revanche loupée pour rien au monde.
— Bonjour à tous, merci Alexandre.
Je m’assois sur une table à côté de Malika, la plus âgée d’entre nous, elle était déjà enseignante alors que j’entrais à la fac. Pierrick me sert un café dégoulinant de sollicitude. Passé la surprise, c’est la pitié qui prédomine dans leurs regards. Ils sont bien sûr au courant que c’est moi qui ai trouvé Joanic, ils doivent me penser bouleversée.
— Bien.
Alexandre claque dans ses mains pour attirer l’attention sur lui. Son costume de pingouin n’a pas l’effet escompté sur son apparence générale, il est voudrait être classe là où il est ridicule.
— Maintenant que nous sommes au complet, nous pouvons commencer. Comme vous vous en doutez, l’enquête de police est en cours et nous n’avons que très peu d’informations. Vous avez tous été entendus dans la semaine et je vous remercie pour votre coopération. Il est possible que vous soyez convoqués à nouveau et je vous demande de tout faire pour faciliter l’enquête de police. En tel drame dans notre fac… (il soupire), c’est difficile à imaginer.
Je souffle sur mon café alors que le silence retombe dans le bureau du doyen.
— Quand aura lieu l’enterrement ? finit par questionner Malika.
— On ne sait pas encore. Pour l’instant c’est le médico-légal qui détient le corps, nous ne savons pas encore quand il sera rendu à la famille.
— Qui comme famille ?
— Juste sa mère, je crois, répond Amal, doublant Alexandre qui frotte nerveusement ses mains.
Ce type déteste ne pas être le centre de l’attention. Alors, que quelqu’un lui grille la priorité, un homme de surcroît, a le don de l’agacer.
— Et des amis ? continue Malika en regardant Amal.
Laurie, Maud et Pascal. Notre collègue de psycho clinique hausse les épaules. J’avale une gorgée de café. Il est dégueulasse, comme d’habitude.
— Ça je sais pas, j’imagine.
Alexandre se racle bruyamment la gorge.
— Je vous tiendrai évidemment au courant de toute avancée dans l’enquête, ainsi que de la date des funérailles. En attendant, je vous demande de bien vouloir reprendre vos cours à partir de lundi, comme initialement prévu. Certains élèves vont sans doute être perturbés, donc j’aimerais que vous soyez particulièrement attentifs. N’hésitez pas à leur rappeler que des cellules psychologiques sont mises en place. Cellules dont vous pouvez vous-même bénéficier…
— C’est bon, le coupe Amal. On a tous nos psy attitrés ici.
— Pas moi, rétorque Caroline en haussant les épaules.
— Et c’est bien dommage, ça te ferait pas de mal !
Je ricane comme les autres, Caroline la première. Si nous avons souvent des désaccords idéologiques, il semblerait qu’un cadavre suffise à détendre l’atmosphère. Après tout, l’humour est le plus élaboré des mécanismes de défense.
Malika se tourne vers moi, et je sens la question arriver.
— Comment tu te sens, Ana ?
Bingo. Je pince les lèvres et renifle, mon café bien serré sur ma poitrine.
— Ça peut aller. À vrai dire, j’appréhende la reprise lundi.
Alexandre fait quelques pas en avant.
— Vous pouvez poser quelques jours, Ana. Personne ne vous en voudra.
— Je préfère reprendre, pour mes élèves.
Malika et Caroline acquiescent, compréhensives.
— De toute manière, intervient cette dernière. Ça va forcément être particulier pendant un moment. Le temps que l’enquête n’est pas résolue, et même après…
— Vous avez vu les réseaux sociaux ? demande Pierrick. C’est déjà à qui aura la dernière info, à qui devinera ce qui s’est passé. Il y en a qui hurlent déjà au tueur en série. C’est n’importe quoi.
À nouveau, Malika se penche vers moi, cette fois pour me chuchoter :
— Vraiment, ne regarde pas les réseaux, préserve-toi.
Dire à quelqu’un comme moi de ne pas faire quelque chose, c’est l’assurance de me donner envie de le faire… Je retiens une remarque acerbe sur les piètres qualités de Malika pour cerner autrui. Ça ne servirait à rien, tout le monde est déjà suffisamment à cran.
— Bon, d’autres choses importantes ou on peut y aller, Alexandre ?
Le doyen fusille Amal du regard, mais sa voix se fait doucereuse.
— Si vous n’avez pas d’autres questions, c’est bon pour moi.
Quelques secondes s’égrainent en silence, personne ne semble plus rien avoir à dire, alors je me lève pour aller jeter mon gobelet à la poubelle. Je marmonne un « à lundi » avant de quitter la pièce. Ce n’est qu’une fois dans l’escalier en chemin pour mon bureau que Caroline me rejoint.
— Eh Ana.
Sans m’arrêter tout à fait, je ralentis le pas pour l’écouter. Son souffle erratique soulève son t-shirt à l’effigie d’un quelconque vaisseau spatial de Star War. Elle a dû courir pour me rattraper.
— Dis… si t’as envie, on peut aller boire un verre ce soir. Ou un café.
Je la scrute à la recherche de l’intention derrière sa proposition : sauveuse de l’humanité ou tentative de flirt très peu à propos ?
— C’est gentil Caro, mais je préfère rester un peu seule. J’espère que tu peux comprendre…
— Oui, oui, oui. Pas de soucis. N’hésite pas si tu as besoin.
Elle m’adresse un dernier sourire contrit avant de s’enfuir par là où elle est venue. Je suis presque étonnée qu’elle ne se mette pas à courir.
14 commentaires
Alsid Kaluende
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Il y a 7 jours
Syllogisme
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Il y a 2 mois
Mikazolinar
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Il y a 2 mois
Gottesmann Pascal
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Il y a 2 mois
Mikazolinar
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Il y a 2 mois