Sonia J. SAM PS : Je serai ton fiancé pour Noël ! Chap 3 - Plus jamais !

Chap 3 - Plus jamais !

Deux en un, l’essuie-tout me permet de tamponner mes yeux en même temps que d’inhaler l’odeur du chardonnay. J’expire profondément. Allez, ça va aller.

Par chance l’encre n’a pas bavé. J’hésite un instant à tout recommencer, mais au point où j’en suis, ça ne changera pas l’avenir. Une lettre du futur arrosée d’alcool, ça pourrait peut-être le rendre plus fun ?! Je suis carrément en train de virer superstitieuse niveau 10.

Bon, je remplis mon verre en faisant attention à ne pas causer un nouvel incident. La bouteille est vide, je sens que mon estomac ne pourra pas se contenter d’un simple paquet de chips. Je me traîne jusqu’au frigo quasiment vide et, durant d’interminables minutes, je reste plantée devant. Est-ce que c’est moi où les grilles bougent toutes seules ?

Je rêve d’un hamburger, mais pas le temps de passer commande, je porte mon dévolu sur les restes d’hier, des makis dont le riz a un peu durci. Je suis une piètre cuisinière et, en cet instant, je le regrette… Après avoir saisi une paire de baguettes, je m’adosse au plan de travail. Sauf que la pièce semble dangereusement tourner. Il est préférable que je me réinstalle devant la table basse.

— Hum hum, me râclé-je la gorge en m’asseyant. Où… en étais-je ?

Je prends une bouchée en contemplant ma lettre. Il ne s’agit là que d’une simple intro... Je ne suis pas encore entrée dans le vif du sujet, cette lettre devrait être un bilan, de tout ce que j’aimerais changer dans ma vie, de ce que je n’ai pas osé faire ces douze derniers mois et de ce que j’envisage pour l’année prochaine. Une nouvelle gorgée de vin me donne du courage pour mettre à l’écrit ce que je déteste chez moi, chez les autres, ce dont j’ai honte, ce que je souhaite réellement… Ce n’est pas un exercice facile, mais je me prends à rire, à sourire, et à pleurer… Une montagne de mouchoirs se dresse au beau milieu du salon. Je déniche une seconde bouteille plus tard dans la soirée, qui ne tarde pas à être à moitié vide. Si j’étais pompette en commençant à écrire cette lettre du futur, je suis complètement saoule au moment où je la termine. Je suis incapable de me relire, pourtant, un profond sentiment de satisfaction inonde ma poitrine.

***

Une vibration incessante me fait ouvrir un œil. Puis, l’autre.

Aïe ! Bon sang, ça fait un mal de chien !

La lumière est beaucoup trop vive ! Et pourquoi les volets ne sont-ils pas baissés ?!

Une douleur fulgurante parcourt mon crâne de part en part. Il s’agit d’une intense migraine qui me vrille les tympans. C’est horrible ! Mes mains glissent dans mes cheveux. Mon crâne est une immense zone sensible sur le point d’imploser. J’ai l’estomac au bord des lèvres, néanmoins je réussis à m’extirper du lit. Le miroir sur mon armoire me renvoie un reflet dont je me serais bien passé : j’ai l’impression de m’être fait rouler dessus par un camion. Mon maquillage n’a jamais autant coulé. Avec les traits noirs tirés sur mes joues, on dirait que je pars pour une traversée de l’Amazonie. En avant, soldat ! Je passerais inaperçue dans les fougères, c’est certain. Bien que je ne marcherais pas très droit. Je me sens si faible…

Et je porte encore mes vêtements de la veille, à la différence que des après-ski traînent sur le sol — ils sont censés être rangés dans mon dressing, qu’est-ce qu’ils font là ? — mes cheveux ne ressemblent à rien et sont totalement aplaties du côté droit. Et cette douleur lancinante… Je gémis en m’aidant du mur pour avancer et ainsi, rejoindre la salle de bains.

J’appuie sur l’interrupteur pour finalement éteindre la lumière. Mes yeux, bouffis d’avoir trop pleuré, ne supportent rien.

Je ne boirai plus jamais une seule goutte d’alcool.

Plus jamais !

Je tente de rafraîchir mes traits tirés en les aspergeant d’eau froide. Je n’ai pas la sensation que cela arrange grand-chose, si ce n’est que lorsque je me penche, mon crâne s’enfonce un peu plus dans un étau. Mes doigts agrippent les rebords de la vasque et je m’entends gémir, littéralement à l’agonie. Qu’est-ce qui m’a pris ? Boire pour oublier… C’est cliché et ça n’aide absolument pas ! La trahison d’Arsène est toujours bien présente, douloureuse et logée comme un pieu dans mon cœur.

La vibration qui m’a tirée du sommeil se met à retentir de nouveau. Reconnaissant le vibreur de mon téléphone, je pars à sa recherche dans tout l’appartement. Seulement, je m’arrête sur le seuil de ma cuisine qui est sens dessus dessous. Je poursuis mon expédition et me fige à nouveau. Une foutue tornade s’est-elle invitée chez moi cette nuit ?! Cadavres de bouteilles, emballages de nourriture et quantité de feuilles raturées forment un joyeux bordel dans mon salon. Il ne manquait plus que ça… Mon épaule retombe lourdement contre le chambranle de la porte : je suis épuisée par l’ampleur du ménage qui m’attend.

Je ferme les paupières et pivote, priant pour que les oiseaux de Cendrillon viennent me filer un coup de main. Mais quand je réouvre un œil, rien n’a changé. Avec ma chance, c’est plutôt Lucifer qui se pointerait ! Je soupire et penche la tête en arrière, quand mon crâne rencontre le mur, la douleur irradie encore plus fort.

Mais, je m’en veux ou quoi ?! Ce n’est pas poss…

Soudain, trois coups sont portés à ma porte d’entrée.

Tout mon corps se raidit.

Qui ose s’aventurer jusque chez moi ? Un samedi matin ?

Le diable aurait-il eu l’idée fabuleuse d’envoyer l’un de ses sbires pour m’annoncer la fin du monde ? Car à l’heure actuelle, je ne vois pas ce qui pourrait m’arriver de pire.

Sur la pointe des pieds, je traverse le couloir pour me coller à la porte et observer à travers l’œilleton. Grossière erreur : ne jamais sous-estimer la malice de l’ange déchu !

Odin, mon voisin arrogant — et toujours trop matinal — se trouve sur mon palier.

C’est la première fois qu’il vient frapper à ma porte. Qu’est-ce qu’il me veut ?! À moins qu’il ne bosse réellement pour Satan… Cela expliquerait pas mal de choses le concernant ! À commencer par sa froideur caractéristique, son mutisme méprisant et son regard acéré empli de jugements. D’ailleurs, ça aurait dû me sauter aux yeux plus tôt ! Un être humain normal ne pourrait pas supporter le poids d’un tel orgueil.

Je tressaille lorsque son poing entre encore en contact avec l’acier rouge.

Une couleur qui doit lui rappeler d’où il vient…

— Je sais que vous êtes derrière.

Merde ! Je grimace et serre les poings.

Comment peut-il savoir ?! Je me suis pourtant déplacée en silence !

— Ouvrez, Méline.

Sa voix est aussi grave que le tonnerre grondant la nuit. Son accent n’est pas celui d’un Anglais, il sonne même étrangement français ! C’est la première fois qu’il ouvre la bouche et… il connaît mon nom ?! En même temps, je connais le sien. Merci chère boîte aux lettres de m’avoir permis de découvrir l’identité de mon nouveau voisin débarqué il y a six mois. Il a certainement procédé de même. Cela témoigne de notre niveau de sociabilité. Certainement notre seul point commun !

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9 commentaires

vic.mlr

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Il y a 18 jours

La pauvre elle cumule...

Sonia J. SAM

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Il y a 15 jours

La loi des séries :/

MirabL

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Il y a 22 jours

Attention, tu parles de sancerre qui est du sauvignon blanc, pas du chardonnay 😉

Sonia J. SAM

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Il y a 22 jours

Ah la la, même chose (j’ai modifié mon texte et la première réf au sancerre était du chardonnay, j’ai zappé de modifier celui-ci 😅) l’œil de Lynx !!

Bellaa

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Il y a 24 jours

Ahhh la suite !!!

Sonia J. SAM

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Il y a 24 jours

Elle arrive 🥰

la-mahie

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Il y a un mois

Qui est cette homme mystérieux ?

Sonia J. SAM

-

Il y a un mois

Suspens... :p
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