Fyctia

Il avait beaucoup plu ces derniers jours. Depuis le début du mois, le temps était exécrable, alternant averses de pluie et averses de grêle. On aurait dit des giboulées de mars en plein mois de mai ! Adrien avait voulu profiter de la seule journée où la météo était plus clémente pour prendre l’air. Entre le mauvais temps et le confinement lié à la Covid, il n’en pouvait plus d’être enfermé toute la journée dans notre appartement du centre-ville. Heureusement, on n'avait pas besoin d’aller très loin pour trouver la nature. J’étais un peu moins enthousiaste que lui à l’idée d’aller crapahuter en forêt. J’aurais préféré passer la journée dans mon canapé à bouquiner. Je le suivais donc à contre-cœur.

Adrien attaqua l’ascension du chemin. Je le suivis prudemment, saisissant parfois les branches qui étaient à ma portée lorsque je sentais mon pied glisser. Nous étions silencieux, concentrés. On entendait les oiseaux chanter. A part eux, nous sommes seuls. Ou presque. Car c’est à ce moment que je la vis, sur le petit tronc d’arbre auquel je me retenais, à quelques centimètres de mon index. Une énorme araignée jaune et noire, avec de longues pattes poilues. Je retirai vivement ma main en jurant. Adrien s’arrêta aussitôt et se retourna, inquiet.

“Ça va ?”

“J’ai failli toucher une araignée. T’aurais vu la taille… énorme ! Elle est vraiment dégueu !” dis-je en le rejoignant.

“La p’tite bête ne va pas manger la grosse !”

Il profita de cette pause pour jeter un coup d'œil sur son téléphone. Il utilisait une application de randonnées pour nous guider.

“La grotte ne devrait plus être très loin.”