Fyctia

“Attention, ça glisse !” prévint Adrien.

Le sol était jonché de cailloux, provenant des falaises de calcaire qui nous surplombaient. Voilà pourquoi on appelle ce lieu la Combe aux Cailloux, me dis-je. Adrien était déjà loin devant. Il était bien plus à l’aise que moi dans cette descente. Je préférais prendre mon temps et faire attention où je posais les pieds. Les cailloux étaient traîtres et roulaient sous mon poids. Au beau milieu des bois, sans réseau, ce n’était pas le moment de se blesser ! Je marchai donc de côté, comme un crabe. Je tenais fermement mon appareil photo contre moi. Au bout d’un moment, je vis qu’Adrien s’était arrêté en bas et m'attendait.

“Heureusement que ça ne descend pas tout le long comme ça, sinon on n’est pas arrivés ! Tu marches à deux à l’heure !” me charria-t-il lorsque j'arrivai enfin à sa hauteur.

“Si t’as envie de me porter sur ton dos pour rentrer, une fois que je me serais pété la cheville, dis-moi !” répondis-je sèchement, piquée au vif.

“Oh, je t’abandonne ici !” dit-il en m’adressant un clin d'œil complice. “Allez, on continue, il faut remonter dans cette direction pour trouver la grotte !”

Il désigna un chemin caché entre les arbres. Un chemin terreux, humide, limite boueux. Je n’étais pas au bout de mes peines.

“Ça va aussi glisser dans ce sens quoi !” bougonnai-je.