Fyctia

"J’insérai alors dans le trou la clé et me retrouvais dans une tout autre pièce tout aussi remplie de livres."

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Partie 2

Aurora

Je tendis l’oreille et fus rassurée lorsque je n’entendis rien hormis ma respiration saccadée et les battements de mon cœur, rapides. Je m’aventurais discrètement vers la lettre H. Si la partie publique de la bibliothèque était belle alors celle interdite était à tomber par terre. J’étais toujours aussi impressionnée. Ici, puisque la lumière du soleil n’atteignait pas ces pièces, des centaines de lampes à feu étaient allumées. Une vieille légende disait d’ailleurs que ces flammes avaient été allumées il y avait de cela quelques centaines d’années par le dieu possédant le pouvoir du feu et qu’elles ne s’étaient jamais éteintes depuis.

Cette rumeur devait sûrement être fausse puisque nous avions dû rallumer ces flammes de nombreuses fois.

Ainsi, la suite de la légende disant que cette partie de la bibliothèque avait été construite une centaine d’années auparavant de la part de ce dieu pour sa femme passionnée de lecture devait sûrement être incorrecte.

Après, malgré tous les racontars, ces pièces étaient magnifiques. Les bibliothèques étaient encore plus nombreuses et décorées.

Je cherchais les livres et les documents au titre de Hugh Umbra. Ce prénom, même après quasiment une année entière dédiée à des recherches le contenant me donnait des frissons et me faisait un peu mal… Moins qu’avant, c’était sûr. Mais la douleur était toujours bien présente. J’essayais d’ignorer ce sentiment comme chaque fois que j’en lisais plus sur ce monstre.

J’étais persuadée que l’incident était lié à lui que ce soit de façon directe ou non. Il avait accompli tant de mauvaises actions durant sa courte vie.

Il était certes mort plusieurs décennies auparavant, cependant ses sortilèges causaient toujours des problèmes.

Tu fais cela pour elle, me répétais-je. Tu le fais pour elle, pour qu’elle soit vengée. Tu ne réussiras sûrement pas à trouver des documents et des éléments pouvant le contrer si tu te morfonds, soupirais-je, jouant avec la bague qu’elle m’avait donnée attachée à la chaîne que j’avais au cou.

Cette bibliothèque était la seconde plus grande de Gemma. J’espérais trouver au moins un document intact. Un, où les pages n’avaient pas été mystérieusement déchirées exactement là où les informations ne devenaient pas superficielles.

Je trouvais alors une dizaine de livres ainsi qu’un nombre assez conséquent de documents. C’était déjà plus que ce que j’avais trouvé précédemment. Et cela me donnait espoir d’apprendre quelque chose d’intéressant, voire utile.

Je plaçais toutes ces affaires sur une table assez bien cachée. D’ici, je pouvais entendre si quelqu’un approchait et pouvais m’enfuir de plusieurs côtés.

Convaincue de pouvoir fuir assez facilement si un garde venait, je sortis un cahier, prête à prendre mes notes et ouvris le premier livre de ma pile.

C’était parti pour de la lecture…

***

Rien.

Rien, de chez rien ! J’avais lu tous ces livres et documents mot par mot et je n’avais rien découvert pouvant m’aider…

Je soupirais et fis reposer ma tête sur la table tout en battant excessivement des cils.

Je ne savais même pas si je le faisais pour empêcher les larmes de frustration de couler ou si c’était car j’étais épuisée de ces recherches.

Ces huit mois où je n’avais fait que chercher et chercher dans le vide.

Certes, il me restait la bibliothèque de la famille Umbra à fouiller, mais étrangement au lieu de me rendre un peu moins désespérée, cela ne faisait que me rajouter un poids sur les épaules. Je ne pouvais pas m’y rendre… Ou plutôt, je ne pouvais pas m’y résoudre…

Ma vue se brouilla lorsque je pensais au fait que j’étais lâche.

J’étais l’héritière Lumos et je n’osais même pas me rendre dans une bibliothèque, car je voulais éviter quelqu’un.

Désormais, c’était clair, les larmes coulaient à flots et je n’arrivais même pas à les retenir.

Non, mais à quel point étais-je ridicule...

Je ne pouvais cependant me résoudre à finalement retourner à la maison. Il y avait certainement quelque chose que j’avais manqué ! Ce n’était pas possible.

Je reniflais lamentablement et essuyais mes larmes avec ma main lorsque soudain j’entendais des bruits de pas. Je sursautais et me redressais immédiatement. Je saisis immédiatement mon cahier et fuis du côté opposé au bruit à toute vitesse.

Je courais encore et encore avant que quelqu’un ne m’attrape brusquement.

Je me débattais de toutes mes forces, mais n’arrivais pas à m’échapper de cette emprise.

- « Assez ! » S’exclama un homme qui d’après le ton de sa voix semblait assez irrité.

Mais cette voix…

Je la connaissais.