Fyctia

Mes mains dans les poches, mon bonnet sur la tête, mes bottines aux pieds, j’arpente le parc à côté de chez moi. Je longe la rivière gelée, puis trouve enfin un bon endroit où me poser. Je sors de mon sac ma couverture que j’ai surnommé « La couverture de Noël spécialement utiliser pour passer un bon moment. », et la lance par terre. Une fois proprement installée, je me jette dessus. Sur le dos, j’ai ainsi une vue sur le beau ciel bleu devant moi. On est en décembre, et toujours pas de neiges en vu, c’est déprimant. Pourquoi dans les films de Noël, pendant toute la période de l’hiver, des kilos de neiges tombent, alors quand réalité, on a 1 chance sur 20 d’avoir de la neige ? Du haut de mes 22 ans d’expérience, je n’ai jamais eu de neige le jour du réveillon de Noël. Jamais.

Une fois, il faisait tellement beau qu’on a attendu le père Noël dehors !

Je sors mon téléphone de la poche de ma veste, et commence à regarder les réseaux.

Apres avoir regarder les storys de mes célébrités favorites, je sors mon bouquin, et commence à le lire.

Apres plusieurs minutes, je ressens comme un mal aise. Comme si j’étais observée. Je m’assoie en tailleur, et regarde autour de moi. En cette fin d’après midi hivernal, il n’y a personne. Bon, c’est rien.

•••

16h26.

Mes yeux s’ouvrent devant un ciel parsemé de nuage gris. Mince, je m’étais endormie. Mon corps encore engourdi dut à ma petite sieste peine à bouger. Il me faut plusieurs secondes pour me décider à me lever. J’étais tellement bien !

Je soupire et range mes affaires petits à petits. Je passe les bretelles de mon sac remplis sur mon dos, et me met en marche en direction de chez moi. Ne sachant pas l’heure, je tâtonne mes poches pour y chercher mon portable, mais mes poches de ma veste sont vides. Les poches arrières de mon jean aussi.

- Merde ! Murmurais-je avant de revenir en arrière.

Je me met à quatre pattes et commence à tâtonner l’herbe à la recherche de mon téléphone. Je finis par le trouver au milieu des herbes. Il a dut tomber de ma poche pendant que je dormais. En me relevant, mon regard s’arrête sur le sol pleureur. Cet arbre magistral abrite tous mes secrets. Ça fait super longtemps que je n’y suis plus allée, alors je me dirige vers l’arbre. Tellement de souvenirs, bons comme mauvais. Je me revoie la veille du brevet, réviser sous ses branches. Ainsi que la veille du baccalauréat. Et le jour de l’enterrement de Tia. Non, il faut pas que j’y pense. Je refoule mes pensées et écarte les branches pour passer à l’intérieur. Une fois dans les branchages, c’est comme si j’étais rentrée dans une bulle. Toutes mes pensées s’arrêtent, laissant place à un calme réconfortant. Je souffle doucement, faisant sortir toutes mes mauvaises énergies et pensées négatives.

- Je dérange, peut être ? Dit une voix derrière moi, ce qui me fait sursauter.

Je me retourne, et trouve un homme assis contre le tronc d’arbre. Ses yeux bruns me fixent, attendant une réponse de ma part.

- J’étais juste venu faire quelques photos, poursuit-t-il en montrant son appareil photo. C’est un très joli endroit ici, surtout quand on est à l’intérieur.

Je hoche lentement la tête. Dis quelque chose.

- Je peux voir les photos ? Demandais-je en m’approchant.

- Bien sûr ! Répond l’homme en affichant un large sourire.

Son sourire est l’expression « avoir le sourire jusqu’aux oreilles ». Il tapote l’herbe glacée à côté de lui, m’invitant à m’assoir à côté de lui. Une fois côte à côte, il fait quelques manipulations sur son appareil, et me montre plusieurs photos.

- Celle-ci, je trouve que c’est la plus jolie. Les contrastes de couleurs sont magnifiques, m’explique l’homme en me montrant du doigt les feuilles sur le petit écran.

- L’angle est bien aussi, affirme-je à mon tour.

Contre toute attente, je m’y intéresse réellement. Les photos sont splendides et dégagent une simplicité remarquable.

Après m’avoir montrer plusieurs photos, il tombe sur une photo où l’on me voit en train d’écarter les branches pour me faufiler sous l’arbre.

- Je la trouve très belle celle-ci, murmure-t-il en me regardant du coin de l’œil.

- Mignonne, oui.

Puis, il me montre la dernière photo. C’est moi, en pleine extasie en regardant les branches.

- Je pense que c’est ma préférée, dit-il d’une voix douce.