Aime Kha Premier amour ou dernier ? La course ! 2

La course ! 2

Je comprends mieux son assurance par rapport au soi-disant pari et son message d’hier soir, me disant à demain. Il savait pertinemment qu’on allait se voir.

Je me sens étrangement trahie et j’ai une furieuse envie de l’étriper.

Je le cherche parmi la foule qui s’est considérablement densifiée mais ne le trouve pas. Rose, à mes côtés, sautille sur place, prête à partir au quart de tour.


Le départ est donné.

Je m’élance, je cours à un rythme plutôt tranquille. Les fous du footing sont déjà loin devant et cinq minutes plus tard, j’entends Rose me dire de continuer parce qu’elle, je cite, « va crever la gueule ouverte » si elle continue à ce rythme.

Je continue et trouve mon souffle. Je profite du paysage, du soleil et me vide l’esprit ce qui me fait un bien fou.

Au bout d’une vingtaine de minutes je rattrape Marc qui souffle comme un boeuf.


- Bah alors mon grand, t’as pas l’air en forme, le taquiné-je en arrivant à sa hauteur.

- La… vache… C’est… long… Dix… Kilomètres !

- L’endurance mon ami, sprinter ne sert à rien.

- Je… m’en… souviendrai…


Deux minutes plus tard il est loin derrière et je continue ma course. Mes muscles brûlent, mes poumons sont en feu, tout mon corps me supplie d’arrêter mais j’ai encore des choses à évacuer. Il me suffit de penser à Gabriel pour sentir un élan d’énergie supplémentaire m’envahir. Et à Rose aussi, quelque part, même si ce n’est pas de sa faute, ses publications compulsives sur les réseaux ont conduit à cette situation. Je fomente donc de lui pourrir sa messagerie Insta de plein de réels tous plus stupides les uns que les autres et souris toute seule en l’imaginant râler à force d’en recevoir.


Une heure et demie après le début de la course, la plupart des participants sont revenus au point de départ, même Rose a fini la course.

Je suis plutôt fière d’arriver un peu au-dessus de la moyenne au classement général, surtout quand on pense que je ne fais jamais de course ni de jogging.

Je devrais peut-être m’y mettre tiens ?


- Bravo Camille ! Me félicite un Julien tout transpirant.

- Merci ! Pas mal non plus toi…


Il me fait un clin d’oeil et s’éloigne en trottinant.

Il n’a pas assez couru ou quoi ?

Tout le monde se félicite, il pleut des bouteilles d’eau et, Bretagne oblige, des crêpes -saucisses.

Je m’approche de la petite fontaine qui trône sur la place centrale et m’asperge le visage dans un gémissement de satisfaction.


- J’adore ce son, ronronne une voix grave dans mon dos.


Je fais volte face et tombe sur deux yeux noirs.

Plus d’une heure de course n’y aura rien changé, je suis toujours aussi remontée contre lui.

Sans prévenir, je me jette sur lui et le pousse de toutes mes forces. Il recule d’un pas sous mon assaut. Je recommence une seconde fois en rugissant.


- Il t’arrive quoi la ? S’étonne-t-il.

- Vraiment ? Tu ne devines pas ?

- Non, avec toi c’est plutôt compliqué de savoir à quoi s’attendre ! Aboie-t-il tandis que je continue de le pousser.

- Monsieur "je sais pas gérer Facebook" se débrouille mieux avec Instagram on dirait, hein ? T’es un putain de stalker en fait ! Tu espionnais le compte de Rose pour savoir où me trouver, avoue ! Facile de gagner un pari dans ces conditions !

- Calme toi ! Rugit-il en me saisissant par les épaules pour m’empêcher de bouger. Oui, j’ai su où te trouver grâce aux publications de Rose. Où est le problème ?

- Le problème ? Mais merde Gabriel, tu t’es pris pour qui pour débarquer à nouveau dans ma vie comme ça ? Tu crois quoi au juste ?


Pour la première fois en dix ans je vois le regard de Gabriel se charger de colère et ça me glace le sang.


- Ce que je crois, Camille, c’est que t’es une putain de relou, merde ! Rugit-il suffisamment fort pour attirer l’attention des personnes autour de nous. Rien à foutre de ce pari pourri, je cherchais juste à te voir, à passer du temps avec toi ! Mais tu sais quoi ? Tu ne veux plus me voir ? Plus rien avoir à faire avec moi ? C’est bon, j’en ai assez là donc t’inquiète pas, après ce soir, tu ne me verras plus. Je disparaitrais !

- Parfait ! persiflé-je en croisant les bras sur ma poitrine. C’est ce que tu sais faire de mieux de toute façon.

- Si tu le dis.


Il me regarde encore quelques secondes et tourne les talons.

Bon débarras !

Pourtant, je n’arrive pas à quitter des yeux son corps qui fend la foule et chaque pas qui l’éloigne de moi me tord un peu plus les entrailles.

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