Aime Kha Premier amour ou dernier ? Le début de la fin /3

Le début de la fin /3

Le bruit m’avait fait sursauter.

J’étais encore dans les bras de Gabriel qui, lui aussi, venait de se réveiller.


- Désolé ! S’était excusé un de ses copains de chambrée en ramassant le gel douche qui était tombé de sa trousse de toilette.


Il rassemblait ses affaires dans sa valise. Théo ronflait toujours à côté de nous.

Il faisait jour et mon cerveau revenait petit à petit dans la réalité.

Il faisait jour ! Quelle heure était-il ? Oh mon Dieu, non, non, non.


- Il est quelle heure ? Avais-je demandé précipitamment.

- Il est neuf heures, avait répondu Gabriel d’une voix blanche en nous redressant.


Non, non, non? Pas déjà…

Mon père devait venir me récupérer à dix heures pour rentrer à Paris. Rose repartait de son côté avec le sien et les autres reprenaient tous le train pour Paris ensemble.

Irène, Théo et Gabriel partaient de leur côté un peu plus tard dans la matinée.

Je n’avais pas encore fait ma valise et le temps pressait. La panique commençait à me submerger quand deux bras puissants m’avaient entourée et instantanément calmée.


- Ta valise est prête ? M’avait-il demandé.

- Non.

- Viens, je t’accompagne. Je vais t’aider à rassembler tes affaires.


Chaque étape qui nous rapprochait du départ créait des brèches dans mon coeur mais Gabriel était là, il m’aidait, il colmatait les fissures au fur et à mesure.


Une fois ma valise prête il m’avait aidé à la descendre, malgré son attelle.

Arrivés dans la salle commune nous pouvions voir tout le monde se serrer dans les bras, se dire au revoir, s’écrire des mots, s’échanger des numéros et se promettre de garder contact.


Gabriel me maintenait dans ses bras, ne me lâchant pas d’une semelle.

Voyant que sa jambe le faisait souffrir je l’avais fait s’asseoir sur une table et m’étais logée entre ses jambes, l’avais entouré de mes bras et calé ma tête au creux de son cou.

De là où j’étais, je voyais le parking et le car se remplir au fur et à mesure de toutes les valises.

J’embrassais Gabriel qui me souriait, m’offrant de nouvelles images à chérir et conserver.

Quand j’avais redressé la tête, mon père me faisait coucou depuis le parking.

Il était en avance.

Mon papa était toujours en avance, j’aurais du m'en douter.

Le moment était venu.

Inspirant profondément pour tenter de refouler mes larmes, je m’étais décollée de Gabriel. En un regard il avait compris et son expression m’avait foudroyé. Déchirée, j’étais figée devant ces yeux sombres desquels tombaient des larmes. Il avait baissé la tête mais, de l’index, je l’avais obligé à me regarder.

- Promis ? M’étais-je contentée de lui demander.

- Juré, avait-il répondu en tentant d’esquisser un sourire.

- Camille ! Avait alors résonné la voix de mon père.


Après avoir salué tout le monde et embrassé Gabriel une dernière fois, j’allais monter en voiture quand Rose m’avait stoppée.

- Une photo ! M’avait-elle réclamé.


J’allais me mettre à ses côtés mais elle avait éclaté de rire.

- T’es fatiguée ma puce hein, je veux prendre une photo de toi et Gabriel. Si ça ne vous dérange pas monsieur ? Avait-elle demandé à mon père qui avait acquiescé.


Gabriel m’avait alors repris dans ses bras et posé son menton sur ma tête. J’avais souris et la photo avait été prise.

Quelques instants à peine plus tard, assise dans la voiture, j’avais secoué mon bras en signe de dernier au revoir à tout le monde. Mon père avait enclenché la première vitesse et déjà la voiture prenait de l’allure.

Je voyais Gabriel claudiquer pour s’avancer, comme s’il voulait me rattraper.

Je n’avais pu détacher mes yeux de lui jusqu’à ce qu’il ne devienne qu’un petit point au loin, juste avant que mon père ne prenne le virage qui l’avait fait disparaître de ma vue.

Je percutais au même instant que je n’avais même pas pris le temps de lui dire que je l’aimais mais, était-ce vraiment nécessaire ?

Et à cet instant là j’avais réalisé à quel point ça allait être dur.

À la place de mon coeur se trouvait un trou béant, un gouffre sans fond qui me faisait tellement mal que j’en aurais hurlé si mon père n’était pas à mes côtés.

Bientôt, je rassemblerai les souvenirs qu’il me restait pour les positionner en lieu et place de cet organe vital qui était resté entre les mains d’un garçon aux yeux sombres.



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