Fyctia
Dix ans plus tôt / 5
Un coup de poing dans le ventre n’aurait pas été plus brutal.
Attiré par le mouvement, le regard de Gabriel s’était posé sur moi. Il avait immédiatement froncé les sourcils avant que son regard ne navigue rapidement entre Maëlys et moi, puis son expression s’était décomposée.
- Camille ! M’avait-il hélé.
Mais j’étais déjà partie, en courant.
J’avais toujours eu un côté dramatique.
J’avais dévalé les escaliers et lui, il continuait de m’appeler. J’avais traversé les couloirs, bousculé deux personnes et j’entendais encore la voix de Gabriel crier mon prénom. Une fois dehors je ne m’étais pas arrêtée.
J’avais finalement laissé mes foulées me conduire à la plage, un kilomètre plus bas. Au bout d’un moment Gabriel avait cessé de m’appeler.
Bien, il avait fini par comprendre que ça ne servait à rien.
Essoufflée, le coeur en miettes, j’avais laissé mon corps s’effondrer sur le sable dans ce que je supposais être une sorte d’amas informe, une méduse échouée.
Une méduse… Les méduses étaient des êtres incroyables et injustement détesté par une majorité de personnes. Moi, j’aurais aimé être une méduse. Si j’en avais été une - pas n’importe laquelle : une petite Clytia - j’aurais été capable de régénérer n’importe lequel de mes organes endommagé. Mon coeur serait remis sur pieds en une semaine.
Je n’avais pas de passion spécifique aux méduses, seulement un jour j’avais vu un reportage très intéressant et ça m’avait fortement marqué au point que j’avais retenu le nom de cette incroyable créature auto-régénératrice.
J’en étais là de mes divagations - intéressant système d’auto-protection cérébral - quand des frissons familiers s’étaient faits sentir.
Un bruit sourd avait résonné juste à mes côtés, Gabriel venait très probablement de s’asseoir, puis il avait pris la parole.
- On ne dirait pas comme ça, avec tes petites jambes, que tu traces aussi vite, la vache.
- Dégage.
- Quel accueil.
- Dé.Ga.Ge.
- J’ai abandonné trois poumons en route pour te rattraper, hors de question que je reparte.
Je m’étais redressée si vite que ma tête avait légèrement tourné. J’allais repartir mais, d’une main enserrant mon poignet, il m’en empêchait.
- Lâche-moi Gabriel.
- Même pas en rêve. Tu vas me dire pourquoi tu as déguerpi et pourquoi tu réagis de cette façon.
- Tu as vraiment besoin de poser la question ? Tu n’as pas une petite idée ?
- Je ne te posais aucune question Camille. Je veux que tu le dises.
- Tu sais quoi, si tu veux que quelqu’un te dise ce que tu as envie d’entendre, touches-en deux mots à Maëlys. Elle est gentille, je suis certaine qu’elle sera ravie de te… satisfaire.
Sur quoi j’avais tenté de récupérer mon bras, en vain.
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Salma Rose
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Il y a un an
Aime Kha
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Mélanie Nadivanowar
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Emeline Guezel
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