Aime Kha Premier amour ou dernier ? Dix ans plus tôt / 1

Dix ans plus tôt / 1

J’étais de retour dans la chambre, attendue de pied ferme par Rose et Irène.


- Alors ? Raconte ! Il s’est passé quoi sur la plage ?

- On dirait que Gabriel se socialise finalement, avait ajouté Irène avec un petit sourire en coin.

- Les filles, je ne le comprends vraiment pas. Un instant il est fermé, le suivant il fait un truc totalement fou, la seconde d’après il se referme. Il est bipolaire c’est pas possible autrement.

- Moi ce que j’ai vu c’est un mec qui voulait se rapprocher de toi, avait commenté Rose en haussant les sourcils à plusieurs reprises.

- Il ne se comporte pas comme ça d’habitude, j’ai du mal à reconnaitre Gabriel, avait ajouté Irène légèrement perdue.


Après avoir raconté en détail le peu de choses qu’on s’était dites, avoir décortiqué chacun de ses gestes et tenté d’en comprendre la signification, j’étais lassée.


- Les filles, je crois simplement, et sans vouloir te vexer Irène, que Gabriel est le plus grand connard que la terre ait porté, avais-je conclu d’une façon dramatiquement propre à l’adolescente que j’étais.

- J’accepte les qualificatifs de « plus grand », mais certainement pas celui de « connard », était intervenue une voix grave, nous faisant sursauter toutes les trois.

Gabriel se tenait dans l’encadrement de la porte de notre chambre, fraîchement douché. L’usuel chemin de mon coeur cheveux-chaussettes n’avait pas manqué à l’appel. Je me sentais prise en flagrant délit et j’avais horreur de ça.


- On ne t’a jamais appris à frapper avant d’entrer et à ne pas écouter aux portes ? Avais-je râlé, sur la défensive.

- D’une, la porte était ouverte. Si vous voulez de l’intimité pour vos bavardages de gamines, pensez à fermer la prochaine fois. De deux, je viens d’arriver. Je n’ai rien écouté, j’ai seulement entendu mon prénom suivi d’une insulte et j’estime être en droit de me défendre, à moins que vous fassiez toutes les trois partie de ces personnes lâches, qui préfèrent parler dans le dos des autres plutôt qu’en face ? Irène, ça me surprend venant de toi d’ailleurs.


Irène avait baissé la tête puis s’était levée, prête à quitter la chambre.

- Il n’a peut-être pas tort les filles. Je te suis Gab.

- Ce n’est pas toi que je viens voir Irène.

- Ok, bon de toute façon je dois retrouver mon cousin. À toute !


Rose s’était levée à son tour et s’était plantée devant moi, face à Gabriel.


- Je suppose que je ne suis pas non plus la personne que tu viens voir.

- En effet.

- Mais c’est ma chambre et je n’en partirai pas.

- Rose… Ça va aller, étais-je intervenue.


Après avoir silencieusement remercié mon amie de vouloir me protéger, d’un signe du menton j’avais indiqué à Gabriel de sortir.

Il n’avait même pas vérifié que je le suivais, il ne ralentissait pas non plus le pas. Il avait de si grandes jambes que, pour le suivre, je devais produire le double de pas. Nous étions sortis de l’enceinte du camp et je commençais à me demander où, et s’il allait un jour, s’arrêter. Il ne m’avait pas encore adressé la parole, pas même un regard.

À bout de souffle et épuisée par cette journée trop intense, je m’étais arrêtée.


- Tu veux aller où comme ça ?

- …

- Gabriel ! Avais-je crié plus fort que je ne l’avais voulu.


Ça avait eu le mérite de le stopper… trois secondes. Puis il s’était remis en marche et, en tournant légèrement la tête vers l’arrière, pas suffisamment pour me regarder - non ! Il ne faudrait pas que monsieur fournisse trop d’effort envers un autre être humain, surtout pas ! - il m’avait indiqué que nous étions presqu’arrivés.

Arrivés où ?

Je ne reconnaissais pas ce chemin. Je ne l’avais jamais emprunté, bon, ce n’était pas comme si j’étais du genre à aller me balader seule non plus, j’étais beaucoup trop trouillarde pour ça.

Gabriel avait soudainement bifurqué sur un petit chemin de terre juste au bord de la route que nous suivions. Il s’enfonçait dans le bois sombre et je le suivais même si, dans ma tête, plusieurs alarmes résonnaient : « Toute seule avec Gabriel ! » ; « c’est tellement isolé que personne ne m’entendrait crier » ; « ça ressemble au scénario d’un film d’horreur, non ? Ou peut-être à celui du film de vampire là. » ; « Toute seule ! Avec Gabriel ! ». Oui bon, heureusement qu’on ne m’entendait pas penser.

Deux minutes plus tard je découvrais un lieu qui dégageait une certaine sérénité, un endroit dans les bois un peu moins dense où il y avait toujours de nombreux arbres mais plus éparpillés, et l’ambiance plus lumineuse.

Gabriel avait marché droit en direction d’un grand tronc d’arbre déraciné qui gisait tristement à terre et s’était assis dessus.

Par réflexe, et dans l’attente de ce qui allait suivre, je m’étais arrêtée à quelques mètres de lui.


- Je ne mords pas Camille tu peux venir t’asseoir.

- Ça, ça reste à prouver… avais-je marmonné avant de le rejoindre. Pourquoi tu nous as amené ici ? Et comment tu connais cet endroit d’abord ?


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20 commentaires

Carl K. Lawson

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Il y a un an

Je t'envoie un petit like de soutien :) N'hésite à venir découvrir mon livre ;D

Aime Kha

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Il y a un an

Merci beaucoup ! 🥰 je vais voir de suite.

Gwenaële Le Moignic

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Il y a un an

;-) Belle journée et à très vite !

Aime Kha

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Il y a un an

Merci beaucoup ! 🥰 belle journée à toi aussi, à bientôt 💓

Frédérique FATIER

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Il y a un an

😊

Aime Kha

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Il y a un an

Merciiiiii 💕

Elisa Antoine

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Il y a un an

💞

Aime Kha

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Il y a un an

Merci beaucoup 🥰

Laryna

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Il y a un an

🫶

Aime Kha

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Il y a un an

Merci pour le soutien 😍
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