Fyctia
Plage, partie 1.
L’avantage avec la Bretagne, c’est qu’en une journée nous pouvons profiter des quatre saisons d’affilée. Un instant le temps peut être magnifique, un grand soleil, des températures idéales, l’instant suivant le vent se met à souffler, d’abord quelques gouttes tombent et ensuite c’est le déluge. Entre l’humidité et le vent, les températures redescendent et on se retrouve à grelotter en plein mois d’août.
Quand Guillaume s’est moqué de moi avant mon départ parce que j’avais une valise remplie comme si je déménageais là-bas alors que je n’y reste que deux semaines, je lui ai demandé s’il avait déjà été passer du temps dans cette superbe région.
- En Bretagne ? Ah non, jamais. Pour des vacances il n’y a pas plus déprimant, je ne comprends d’ailleurs pas ton attrait pour cet endroit.
- Parce que tu n’y as jamais mis les pieds. La Bretagne est magique et arrête avec tes préjugés. Tout le monde pense que le temps là-bas c’est pluie à longueur de journée mais c’est faux ! J’y passe régulièrement des vacances et je ne suis jamais aussi bronzée qu’avec le soleil de Bretagne. Bon c’est vrai que le temps peut vite changer et c’est d’ailleurs pour ça que ma valise est si chargée. Ce n’est pas le genre de destination où tu peux juste emmener des hauts légers et des maillots de bain.
- Je reste sceptique malgré tout. Et puis je préfère le climat du sud de toute façon.
- Forcément puisque tu viens du sud…
Impossible de m’empêcher de fredonner alors que je terminais ma phrase, merci Sardou. À la grimace qu’affichait Guillaume j’avais vite arrêté. Je pouvais avoir plein de qualité mais le chant n’en faisais pas partie. Dommage, j’adorais chanter.
- Je trouve seulement ça triste que tu ne veuilles jamais aller voir d’autres endroits que ton Occitane natale.
- Tu sais ma chérie, tant que tu n’as pas été déracinée tu ne peux pas comprendre. Bon, je vais aller me coucher je me lève tôt demain, j’ai une réunion.
- Attends, quoi ? M’étais-je étonnée. Tu devais m’emmener à la gare demain matin pour prendre mon train, ne me dis pas que tu as oublié ?
- Je n’ai pas oublié mais mon patron a calé cette réunion, je n’ai pas le choix. Tu prendras un taxi.
Il s’était approché, avait déposé ses lèvres sur ma joue. Fin de la discussion. Guillaume est comme ça. J’en ai pris mon parti.
Ce n’est pas l’homme le plus romantique ni le plus dévoué. Encore moins le plus ouvert d’esprit. Sans parler du peu de points communs que nous avons.
Toutefois, il est stable et fidèle. Je me sens en sécurité avec lui et c’est, à mes yeux, le plus important. Mon coeur ne fait pas de pirouette et ne se met pas en danger.
Et puis, il est plutôt mignon dans son genre, ce qui ne gâche rien.
J’observe la pluie s’abattre furieusement sur les vitres du salon, heureuse d’avoir pensé à prendre mon pull préféré, tout doux et oversize. Mon téléphone entre les mains, une moue dubitative s’affiche sur mon visage, ce que Marc remarque dès son entrée dans le salon.
- Demat la parisienne ! C’est quoi cette tête ?
- Bonjour le Breton, c’est ma tête du matin quand mon téléphone m’annonce une météo avec un ciel dégagé et du soleil et que je lève la tête pour voir ça, dis-je en pointant du doigt la mini tempête qui fait rage.
- Oh t’en fais pas, ça va passer. Je te fais un café ?
- Oui merci c’est gentil. Tu as entendu Rose rentrer toi cette nuit ?
Deux jours s’étaient écoulés depuis cette soirée où Gabriel était réapparu comme par enchantement.
- Non, je pense qu’elle a passé la nuit avec son nouveau mec. Tiens, un café avec un sucre et un nuage de lait.
- Merci ! Tu l’as rencontré ce Romain ou pas encore ?
- Non, pas encore. Elle le garde caché, tu la connais.
- Oui. Vivons heureux, vivons cachés, la devise préférée de Rose.
- Elle n’a pas tort dans le fond mais de toi à moi, je ne le sens pas ce type. Y’a un truc qui cloche.
- Ah tu penses ?
- Ouais, je mettrais ma main au feu que le mec est déjà en couple.
- Non ? Sérieux ? Mais qu’est-ce qui te fait dire ça ?
- Déjà, il lui donne toujours des rendez-vous à des heures pas possible. Ensuite, elle ne dort jamais chez lui, c’est toujours à l’hôtel qu’ils se retrouvent.
- Tu as abordé le sujet avec elle ?
- Elle détourne la conversation à chaque fois.
- Ça ne pourrait pas être parce qu’il a des horaires de travail de dingue et que l’hôtel, en début de relation, c’est un truc romantique ?
Marc lève les yeux au ciel et se frotte le visage avec ses mains avant de les poser sur le plan de travail de la petite cuisine ouverte de leur appartement cosy.
- Cam, tu ne m’aides pas là. Fais sortir le côté naïf de Rose de ton corps et ouvre les yeux.
- Je dis juste que le mec on ne le connait pas, il a le droit au bénéfice du doute, tu ne crois pas ? Réponds-je en levant les mains en signe de défense.
- Ouais, possible. Mais ça fait quoi, deux semaines qu’ils se fréquentent et c’est toujours la même chose. Enfin bref…
- Bon et toi, ton nouveau boulot te plait ?
- Ouais, pour le moment c’est top. D’ailleurs il va falloir que je file, je suis désolé ma petite Cam de ne pas avoir de congé et de ne pas pouvoir profiter de tes vacances avec toi et Rose mais c’était une opportunité que je ne pouvais pas laisser passer. Web designer en CDI ça ne court pas les rues, à chaque fois c’est du Freelance alors…
- Je comprends ne t’en fais pas, je suis contente pour toi, lui souris-je.
- Merci ma belle. Il faut vraiment que je file. Je ne voudrais pas que ma boss, qui a dans nos âges mais qui a l’air d’être aussi sévère que ma prof d’Anglais au collège, me prenne en grippe.
- Salut les copains ! J’ai amené le petit dej !
Rose vient d’entrer, les mains chargées de viennoiseries. À la vue des sachets remplis, mon ventre émet un grondement révélateur. J’ai faim.
- Tu déchires Rose, dis-je en attrapant un croissant et en le fourrant dans ma bouche. Merchi.
- On ne t’a jamais dit de ne pas parler la bouche pleine ? Me sermonne Marc, un sourcil levé.
Pour toute réponse je lui tire la langue et questionne ma meilleure amie.
- Alors c’était bien ta soirée, enfin, ta nuit avec Romain ?
- Oh là là, franchement ? Il est incroyable, c’est un Dieu au lit…
- Stop ! Je ne veux pas en entendre plus, ce genre de détail gardez-les pour vos discussions de filles. De toute façon je décolle.
- Bonne journée Marc, à ce soir ! Lui répond Rose avant de se tourner vers moi. Hier soir il avait réservé une chambre plus grande que notre appart dans l’hôtel sur le port, tu vois lequel ?
En mettant son manteau, je vois Marc tourner la tête vers moi affichant un air entendu qui signifiait clairement « tu vois je te l’avais dis ». Je lui fais un signe de main en guise d’au revoir et me concentre à nouveau sur Rose qui débite trop d’info à la seconde pour une heure aussi matinale.
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KBrusop
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Il y a un an
Aime Kha
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BlueMoon72
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Emeline Guezel
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lea.morel
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Emmy Jolly
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François Lamour
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