Fyctia
Vicki Logan
Je viens d’arriver devant la maison d’Isaac et Vicki. C’est la première fois que je la vois d’ailleurs. Elle est comme je l’imaginais. Assez petite, sans étage et elle correspond à la famille qui l’occupe.
Vicki m’a demandé de passer dès ce matin chez elle pour un truc important, et elle ne m’a rien dit d’autre hier au téléphone. Isaac m’a donné leur adresse et c’est tout.
Je suis à peine arrivée, que je vois Vicki sortir de la maison. Elle saute limite de joie. Je me demande bien ce qui était si urgent ?
— Tu es à l’heure c’est bien ! Dit-elle en me tirant à l’intérieur de la maison.
— Bonjour à toi aussi. Dis-je en rigolant. Qu’est-ce qu’il se passe qui soit si urgent et secret que tu ne veuilles pas m’en parler au téléphone ?
— J’ai eu l’autorisation de mon proviseur de lycée pour faire un truc que j’avais en tête depuis un bout de temps. Et il faut que je prépare tout, car le truc se passe dans deux jours.
Je la regarde de façon à ce qu’elle comprenne qu’il va falloir m’en dire plus.
Elle va donc en direction d’une pièce, je suppose sa chambre, et en ressort quelques secondes plus tard, tenant dans ses bras un énorme classeur, qu’elle laisse tomber sur la table.
Elle s’assied, et fais de même.
Elle ouvre son dossier qui contient énormément de papier, et elle me dit finalement :
— Je vais faire une intervention dans mon lycée pour parler de ma maladie.
*
— Tu es sure de vouloir faire ça ?
— Oui Nathanaëlle ! Les personnes parlent sans forcément savoir et j’en ai marre. Je veux agir, parler, me libérer de tout ce poids et leur montrer que je suis comme eux. J’ai peut être une maladie qui me fait être différente physiquement, et même mentalement au début, mais j’ai beaucoup travaillé sur le mental et je vais passer mon diplôme merde ! C’est une énorme avancée dans l’histoire des États-Unis. Je rêve de pouvoir trouver du boulot facilement dans ce qui me plaît, de pouvoir agiter mon diplôme sous le nez du patron et de lui dire « et oui je suis malade mais j’ai mon diplôme ! ». Je rêve d’aller dans une université, même si c’est une petite je m’en fou. Je veux changer l’histoire Nat ! Faire avancer les choses !
— Okay, d’accord ! Tu m’as convaincu. On commence par quoi ?
Vicki est énormément motivée concernant ce projet. Je la comprends complètement. Je rêve de faire avancer les choses aussi. Alors raison de plus pour que je l’aide à accomplir son rêve.
Nous prenons plusieurs papiers, et essayons de faire un ordre des points à aborder lors de l’intervention. Elle aura environ une heure pour présenter tout ce dont elle veut parler.
Nous prenons ce qui est le plus intéressant parmi les recherches qu’elle a fait, et parmi les propres documents hospitaliers qu’elle a. Elle veut parler de la Trisomie 21, maladie qu’elle a, alors autant faire les choses biens, et complètes, et agrémenter la présentation de documents authentiques et qu’elle saura expliquer.
Après une bonne partie de la journée à mettre les choses dans l’ordre, et à écrire ce qui sera dit, on se retrouve finalement en face de quelque chose de pratiquement fini.
On a fait plusieurs pancartes avec des schémas faciles de compréhensions, et on a même fait des petits flyers fait mains pour synthétiser certains points, et qu’on donnera à la fin de la présentation, aux élèves, ainsi qu’aux professeurs si ils le souhaitent.
Vicki commence à répéter son texte. Je suis sa seule spectatrice jusqu’à l’arrivée de son frère.
— Salut vous deux ! Qu’est-ce que vous faites ?
— Pourquoi tu rentres si tôt ? Tu finis pas plus tard d’habitude ? Et puis c’est une surprise. T’étais pas sensé y voir maintenant. Dit Vicki à toute vitesse.
— Sam et moi avons fini notre programme du jour, alors il m’a donné le reste de ma journée. Et qu’est-ce que tu prépares depuis hier qui est si important ?
Vicki souffle un coup et tend une chaise à son frère pour qu’il s’assoie.
— Tu t’assoies, tu regardes, et tu ne dis rien avant la fin. Compris ?
— Compris chef !
Isaac s’assied à côté de moi. Vicki me lance un regard, et je vois qu’elle est gênée de faire sa présentation devant son frère. Elle ne sait pas comment il va réagir étant donné qu’elle ne lui a rien dit pour le moment. Je lui souris en guise d’encouragement, et elle se lance.
*
Une heure s’écoule, et Vicki termine sa présentation. Elle l’a fait comme si elle avait un réel public devant elle. Son texte est rentrée très vite dans sa tête, elle a à peine regardé ses notes.
Elle attend maintenant le verdict de son frère. Je me retourne vers Isaac et je vois qu’il est ému. La chose se confirme quand il se lève et qu’il va prendre sa sœur dans ses bras. Je l’entends même dire :
— Je suis fier de toi petite sœur.
Il se sépare finalement d’elle et lui dit :
— C’est ça que tu prépares depuis des semaines ?
Vicki hoche la tête.
— Et si je comprends bien, tu vas présenter ça quelque part ?
Cette fois si elle répond de vive voix :
— Le proviseur du lycée m’a autorisé à faire une intervention pour parler de ça. Et si ça marche il envisage même que je le fasse pour plusieurs classes.
— C’est génial. Je suis très fier de toi Vicki.
— Merci Isaac.
Après ce petit passage émotion, je me décide finalement à prendre la parole :
— Bon bah je crois que je vais partir moi. Vicki c’est vraiment génial ! Tu as fait un excellent travail, et tu peux compter sur moi pour venir assister à ta première intervention. Dis-je en direction de Vicki avec un grand sourire.
— Tu m’as beaucoup aidé Nat, c’est en parti grâce à toi que je peux faire ça alors merci infiniment. Et ce sera un plaisir de t’accueillir. Me dit Vicki en venant me serrer dans ses bras.
Je finis finalement par sortir. Je m’approche de ma voiture quand Isaac sort de la maison en m’appelant :
— Nat attends j’ai un truc à te demander.
Je me retourne vers lui.
— Est-ce que tu accepterais de m’accompagner à la soirée des anciens du lycée ? C’est demain soir. Je sais que c’est un peu tard pour te demander mais je voulais savoir.
— Ça existe encore ce truc ? Dis-je en rigolant. C’est pas vrai !
Isaac est tendu, et il attend ma réponse.
— Ce serait avec une grande joie que je vous accompagnerai à cette soirée monsieur Logan. Répondis-je en faisant une petite révérence rien que pour rigoler et détendre l’atmosphère.
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