Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 37.2 Gueule de bois / Maxine

37.2 Gueule de bois / Maxine

— Max, pourquoi tu ne restes pas ? Pourquoi tu t’enfuis encore ? il insiste.


Je déglutis avec difficulté. Ses yeux me fouillent, il cherche à me percer à jour. Il ne me laissera pas partir sans explications. Ma nausée augmente, je ne peux pas parler de mon passé, tellement… sordide. Si je ne l’ai avoué qu’à Billie, c’est bien parce que cette histoire est invraisemblable. Qu’on m’aurait prise pour une folle. On ne croit jamais les victimes. Encore moins sans preuves. Encore moins quand c’est Monsieur Tout-le-Monde. Encore moins quand ce Monsieur Tout-le-Monde était votre fiancé.


— C’est juste que je croule sous le travail, je me racle la gorge.


— Mais, on est dimanche ? Et tu peux bosser d’ici. Je te l’ai dit, je peux te faire installer autant d’écrans que tu veux. Ce n’est pas la place qui manque, il désigne l’espace autour de nous en forçant un sourire.


L’espoir qui transpire dans sa voix me donne envie de pleurer. Je n’arrive plus à le regarder en face, je connais mes talents d’actrice, ou plutôt cette absence de talent. Je secoue la tête en baissant le menton.


— Il faut vraiment que je rentre…


Mes lèvres et mes jambes tremblent, je ne suis qu’à un cheveu de m’effondrer sur le sol.


Laisse-moi partir… je t’en supplie…


Il soupire en se mordant l’intérieur de la joue droite.


— Très bien, il souffle. Tu viens quand la semaine prochaine, alors ?


Le creux dans mon ventre s’élargit encore, il va finir par m’avaler tout entier. Je me triture les doigts en le zieutant alors que ses sourcils se froncent devant ma lâcheté.


Allez, Max ! Un peu de courage, tu lui dois bien ça.


— Ce… ce n'est pas prévu en fait, je balbutie. Le logiciel est sorti hier. C’était ma dernière intervention à Paris avant un moment.


Il cligne des paupières en se levant, et s’avance d’un pas les bras ballants.


— Attends, j’ai peur de comprendre là… Tu comptais te tirer en douce sans jamais me revoir ?


Non. Si. Peut-être ?


— Eden, tu es… eh bien tu es toi, une star internationale… et moi… je ne suis qu’une petite Normande, geek sur les bords qui n’aime pas trop la lumière…


Ses traits se durcissent, et pour cause, ces excuses à peine vraies, sonnent ridicules après cette nuit de fusion et de passion.


Il se mord la lèvre en détournant ses yeux vers la baie vitrée.


— Je vois… Je n’étais donc qu’un passe-temps.


Je secoue la tête malgré moi, parce que c’est loin d’être le cas. Mais je maudis aussitôt mon cou d’avoir bougé sans mon consentement et je tente de me rattraper.


— Je… J'étais loin d’imaginer que… avec ta réputation, je pensais qu’on était sur la même longueur d’on…


— Tu mens ! il me coupe. Je ne te crois pas.


J’écarquille les yeux et recule d’un pas, déstabilisée par sa clairvoyance à mon égard. Il avance encore, jusqu’à m’acculer contre le mur.


— Tu mens, c’est écrit sur ton visage, Max, assène-t-il sans me laisser de répit.


Ma vue se brouille sous l’humidité soudaine de ma cornée. Je masse ma poitrine douloureuse en balayant les alentours à la recherche d’une issue de secours. À ce stade, j’envisage presque la fenêtre.


— Qu’est-ce que tu caches ? Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver ? il persiste en avançant d’un pas.


Cette question me percute de plein fouet, je ferme les paupières en retenant ma respiration. Toutes les images de mes cauchemars défilent. Mon pouls bourdonne dans mes oreilles. Une sueur froide perle le long de mon échine et je serre les poings en carrant les épaules, armée d’un regard noir.


— J’ai dit non, Eden. J’ai toujours dit non, je crache. Tu le sais depuis le début, les trucs de couple, c’est non.


Je ne reconnais pas ma propre voix tandis que son visage blêmit, et je comprends : ma seule porte de sortie, c’est de le blesser. Alors, j’insiste avec ces horribles mensonges qui m’arrachent la trachée.


— Ça, dis-je en nous désignant tour à tour, c’était du sexe. Rien que du sexe.


Je serre la mâchoire pour ravaler mes larmes et mes excuses pendant qu’Eden recule comme si je l’avais giflé. Je le contourne pour rejoindre l’entrée en l’ignorant. Je me déteste.


Et il doit te détester aussi maintenant, mais c’est bien ce que tu voulais, hein ?


J’attrape mes chaussures d’une main tremblante et quitte la chambre sans me retourner.


— Au revoir, Eden.



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7 commentaires

Juliette Delh

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Il y a 2 mois

Je pleure.......

Louisa Manel

-

Il y a 2 mois

Alors non, Cara ! Je dis non ! Il n'y a pas que Eden qui se sent abandonné, là ! Où est la suite ??? (Mise à part ça, c'est toujours un bonheur de te lire !)

Cara Loventi

-

Il y a 2 mois

Tes prières ont été entendues 😅😘

NICOLAS

-

Il y a 2 mois

C'est dur là 😢😥

Laurie Lecler

-

Il y a 2 mois

Mais 😭
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