Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 37.1 Gueule de bois / Maxine

37.1 Gueule de bois / Maxine

Mes yeux s’ouvrent comme des soucoupes. Je suis essoufflée, en sueur, et les battements de mon cœur résonnent dans tout mon corps.


Toujours ces foutus cauchemars.


J’inspire à fond, dans une vaine tentative d’endiguer ma panique, mais le bras d’Eden qui enserre ma taille n’arrange rien. J’étouffe dans son étreinte.


Ces souvenirs ne cessent de hanter mes nuits. Ceux que je m’efforce d’enfouir au plus profond de moi, mais depuis que je l’ai rencontré lui, je n’arrive plus à les contenir. Parce que ma raison, elle, sait que je déconne à plein régime. Elle me rappelle que personne n’est digne de confiance en amour. Qu’il vous pousse à faire n’importe quoi en son nom, peu importe les dégâts, et qu’en ce moment j’agis comme si je ne le savais pas.


Oui, parce que sinon je ne serais pas dans ses bras. J’aurais disparu après notre première nuit. J’aurais disparu à la première envolée de papillons. J’aurais encore moins accepté d’être son  amie en faisant semblant de ne pas comprendre ce qui se tramait, en me mentant à moi-même.


Idiote !


Mon pouls ne se calme pas, des piques me cisaillent les entrailles. J’essuie la larme qui glisse sur ma joue avant qu’elle ne s’échoue sur l’oreiller.


Il faut que je me tire. Tout de suite.


Avec toutes les précautions du monde, je m’exfiltre du lit, ma tension à son maximum. Je ne reprends mon souffle qu’une fois sur mes deux jambes. J’ose un œil à Eden, toujours profondément endormi, un sourire flottant sur son visage. L’air si… heureux.


Je reste tétanisée une minute devant ce tableau aux allures idylliques alors qu’un flot d’émotions contradictoires ne cesse de m’assaillir. L’ambiance paisible qui règne dans la lumière tamisée de cette suite, contraste totalement avec le chao qui me submerge.


Je quitte la chambre sur la pointe des pieds et récupère à la hâte mes vêtements égarés sur le chemin. Mes membres sont si lourds que je manque de tomber en m’habillant dans le salon. Je me rattrape in extrémis sur une console provoquant un boucan d’enfer. Ma tension augmente encore d’un cran. Je ramasse dans des gestes maladroits les bibelots éparpillés au sol.


Je dois me casser d’ici avant qu’il ne se réveille. Parce que, là, maintenant, je serais incapable de lui servir un mensonge crédible s’il surgit.


Ce n’était qu’une parenthèse, je rentre aujourd’hui en Normandie et je n’ai pas de raison de revenir à Paris avant un moment. Il sera retourné à Hollywood, tout ça ne sera plus qu’un joli souvenir.


Je me répète ce mémo inlassablement tandis que je balaye le sol à la recherche de mes bottines jusqu’à m’en donner le tournis.


Où sont ces putains de chaussures ?


— Ça devient une habitude de t’enfuir comme une voleuse.


La voix grave d’Eden résonne comme un couperet, et ma gorge se serre dans un étau. Alors qu’il s’approche, je me fige, incapable de bouger. Il s’assoit sur le rebord du fauteuil face à moi, les bras croisés et le visage sombre. Il attend une explication. Une explication que je ne peux pas lui donner. J’ai subitement la nausée.


— Je ne voulais pas te réveiller…


— Vraiment ? il arque un sourcil. Ça ne semblait pas te déranger cette nuit…


Ses mots creusent un peu plus l’espèce de vide qui me broie de l’intérieur. Oui, nous avons fait l'amour encore et encore entre deux siestes, avec passion, sans retenue. Incapables de résister. Comme si nous étions… amoureux. Et je peux m’asséner de belles phrases rassurantes tant que je le veux ; la vérité c’est que je ne contrôle plus rien quand il s’agit d’Eden. Tout ce que je m’efforce d’éviter.


D’habitude, au moindre signe d’attachement, je change d’amant. Comme on inscrit une date de péremption sur un paquet de viande fraîche. Aussi facilement que ça. Exit l’amour et les promesses. Aucun risque de perdre la vue à nouveau. De perdre quoi que ce soit d’ailleurs. M’abandonner pour un corps et dire non quand ils en redemandent, parce que je le peux, c’est ma revanche sur la manipulation que j’ai subie, c'est facile.


Seulement, avec Eden, je laisse chaque fois tous ces principes de côté. Oubliant qu’ils ont été érigés pour de bonnes raisons. Comme si sa seule présence maintenait grande ouverte la porte du congélateur où j’ai coffré mon cœur. Ça dégèle, trop vite, trop fort, ça fait trop mal.


Et c’est trop énergivore de ne pas réussir à la refermer, cette putain de porte.


Mon silence a rendu l’atmosphère aussi glaciale qu’en Antarctique, et le nœud qui ne cesse d’enfler dans ma gorge m’étrangle. Je n’aurais jamais dû laisser les choses aller si loin. J’aurais dû disparaître dès la première fois. Convaincre Amanda de travailler de chez moi. Faire demi-tour hier soir, sur ce trottoir, quand j’ai senti mon cœur cogner. Fuir. Inventer une migraine, n’importe quoi. Tout est compliqué maintenant.



Partie 2 à suivre... Now !




Tu as aimé ce chapitre ?

3

3 commentaires

Juliette Delh

-

Il y a 2 mois

Ce chapitre est très prenant, les émotions de Maxine sont très bien décrites !
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.