Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 25. Exploration / Eden

25. Exploration / Eden

Je joue à la console en priant pour que Max ne soit pas obligé de bosser toute la soirée. Après réflexion, j’aurais pu la ramener chez elle. Mais l’occasion de passer du temps avec elle était trop belle. Je remercie le ciel quelques minutes plus tard, quand elle range enfin son attirail et se rapproche de moi. Nos cuisses se touchent presque. Pas encore assez à mon goût. Je décale l’écouteur droit de mon casque pour pouvoir l’entendre.


— Tu as terminé ?

— Pour ce soir oui. Je verrais le reste demain, j’ai la tête en chiffon de toute façon.


Mon égoïsme me fait culpabiliser. Je me lève et m’apprête à éteindre la console quand elle me stoppe.


— Non, non ! Finis-la ! Je prends la prochaine !


Elle frappe dans ses mains comme une gosse impatiente. Cet enthousiasme apaise ma culpabilité. Un peu de détente forcée ne peut pas lui faire de mal ?


— Tu joues à ça ? je m’étonne.


Je sais qu’il y a de plus en plus de filles adeptes de ce jeu de guerre multijoueur, mais disons que dans mon entourage, elles sont inexistantes. Je suis curieux de voir comment elle se débrouille.


— Je suis un peu geek sur les bords, tu te rappelles ?


Je hoche la tête en souriant et lui confie la manette. Elle lance une partie et en quelques secondes à peine, je pâlis devant sa dextérité. Elle explose mes stats ! J’ai l'air ridicule à côté, mais bizarrement, ça me plaît. Beaucoup.


— OK ! Quand tu dis que tu joues… je me racle la gorge. Tu ne fais pas semblant !

— J'en ai un peu perdu…


Ces joues rosissent, je trouve ça adorable.


— En fait, je faisais partie d'une équipe avant, elle avoue.

— OK, carrément ! Tu as d'autres talents cachés ?

— Qui sait…


Elle ne m’en dit pas plus, laissant planer le mystère, et ça ne fait qu’attiser le feu de curiosité qui brûle en moi. On continue de jouer un moment, un grand sourire fend mon visage quand je lui extirpe son pseudo Network pour l’ajouter à mes amis : IR0N_W0M4X.


J'hésite à lui parler des prochains Avengers, mais je préfère ne pas lui rappeler mon statut. J'aime qu’ici nous ne soyons qu'Eden et Max, deux humains lambdas qui se découvrent.


***


La nourriture est toujours excellente dans cet hôtel étoilé, le summum de la gastronomie française. Et apparemment, j’ai bien choisi le plat de Max puisqu’à mon grand désarroi, elle s'en délecte, poussant de légers soupirs qui réveillent mon entrejambe. J’ai moins de mal à me contrôler d’habitude, mais l’entendre gémir de cette façon alors qu’elle porte mon sweat et qu’on est seuls dans cette suite.


Je lance divers sujets de conversation pour me divertir et lui pose dix mille questions comme si je voulais résoudre une énigme. Elle me décrit l’endroit où elle vit, avec ses amis, proches de chez elle, rebaptisé Apéro Land. Je me marre quand elle m’explique qu’ils auraient aussi bien pu le nommer « L’embuscade » en évoquant sa soirée de la veille. Elle me donne l’impression que c’est une attraction touristique incontournable, j’ai envie d’y aller.


— Tu peux me le dire si je t’embête avec mes questions.

— Pas du tout, je vois que tu prends ton pied ! Tu peux continuer, elle fait un moulin avec sa fourchette.

— Comment ça, je prends mon pied ? je m’esclaffe.

— Tu as dit cet après-midi que tu appréciais être celui qui pose les questions pour une fois. Je te laisse kiffer !


Son ton sincère me fait éclater de rire.


— Quoi ?! J'aime donner du plaisir.


Argh…


Je ricane pour cacher mes joues qui s’enflamment. Enfin, merde, je ne suis qu’un homme ! Est-ce qu’elle se rend compte de l’effet qu’elle me fait ? Je rentre dans son jeu :


— Décidément… encore un point commun.


Ses yeux espiègles font palpiter mon cœur, mais la sonnerie de ce fichu téléphone la coupe (encore) dans son élan, et c’est encore ce « Loulou » ! Mon sourire s’estompe aussitôt. Ma jambe frétille et je regarde dehors en écoutant d’une oreille.


Argh… Comment ça : « bisous », « à demain » ? Qui est ce gars à la fin ?


Je suis perdu, j'aimerais m’en foutre, je devrais même ! Mais ce n’est pas le cas. Plus je côtoie Max, plus je me découvre une possessivité ! J’inspire et desserre mes phalanges. Après tout, on se fiche de qui est ce mec.


— Tu as quelqu'un dans ta vie ?


OK. Je ne m’en fiche pas du tout.


— Un petit ami tu veux dire ?


Je hoche la tête, m’efforçant de dissimuler mon grand intérêt pour la réponse. Elle se perd un instant dans ses pensées.


— Non. La vie de couple, tout ce que ça engendre, les attentes… elle grimace. Ce n'est pas pour moi.


Elle se racle la gorge, comme pour clôturer le sujet. Comme si l’aborder, réveillait une douleur ancienne.


Pourquoi ? Quelles attentes ? Plus elle me répond, plus je m’interroge. J’hésite à approfondir la question, mais…


— Tu es proche de ton frère ?


OK, pigé, on change de sujet. Bon, je sais au moins qu’elle n’a pas de mec.


— Oui, très. C'est un peu ma seule famille.


Elle fronce les sourcils, intriguée.


— Comment ça « un peu » ?


— Ma mère est décédée comme tu sais, et… je ne parle plus à mon père. Disons que c’est compliqué.


Ses yeux s’agrandissent, et je vois ses joues se teinter de rouge.


— Oh… décidément, c’est mieux quand je me tais !


Je secoue la tête.


— Au contraire, j’aime que tu ne marches pas sur des œufs avec moi.


Je ne compte pas m’égarer sur mes tragédies familiales pour autant. Je recentre le sujet :


— En fait, ne me déteste pas, mais… je suis content que tu aies loupé ton train.

— Pourquoi ? pouffe-t-elle, incrédule.


Je détourne le regard un instant, cherchant mes mots. Mon pouls bat plus vite que je ne le voudrais.


— Il nous reste qu’une ou deux semaines sur ce lieu de tournage…


Ma voix tremble légèrement, le trac me serre la gorge.


— Et ? elle me scrute, ses yeux devenant perçants, presque brûlants.


Je me sens déstabilisé. Elle me sonde. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et la chaleur me submerge. Je passe une main dans mes cheveux, essayant de reprendre contenance.


— Et tu devais repartir ce soir, donc… je bafouille, on se serait perdu de vue. Alors qu’on venait à peine de faire la paix. Tu vois, ça aurait été dommage…


Je tousse pour chasser ma nervosité et essuie discrètement mes paumes moites sur mon pantalon. Je jette un œil à Roxy qui étire un coin de sa bouche. Son regard devient plus doux, presque tendre.


— Tu sais, je reviens dans deux jours ?

— Ah ? OK, cool. Enfin, tant mieux, je balbutie, complètement pris au dépourvu.


Je replace un énième épi imaginaire. Elle brise le silence gênant en relançant la conversation et je souffle enfin. On échange sur nos vies, nos voyages… je bois ses paroles comme si elle m’expliquait la création de l’univers.


On a fini de manger depuis un moment quand elle se lève pour s’installer dans le canapé. Je l’observe se mettre à l’aise, dérivant malgré moi vers ses jambes sublimes. Puis nos yeux s’arriment et tout devient plus intense. Électrique. Comme chaque fois que nos regards se croisent, ce lien magnétique s’anime. Puis, comme d’habitude, elle brise la connexion :


— On fait un petit jeu ?

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26 commentaires

NICOLAS

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Il y a 3 mois

Son numéro vite... 🫶💕

Juliette Delh

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Il y a 3 mois

C'est pas possible d'être aussi mignon... Eden, penses à lui demander son numéro !

Louisa Manel

-

Il y a 3 mois

Non mais, évidemment, qu'on veut un petit jeu !!!

Justine_De_Beaussier

-

Il y a 4 mois

Oh oui un petit jeu !

Emma Chapon

-

Il y a 4 mois

Hâte de savoir en quoi consiste ce "petit jeu"... J'espère que c'est exactement ce que j'imagine 😏😂
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