Fyctia

— On fait un petit jeu ?

Mes lèvres s’étirent dans un coin. Venant de Roxy, ça me rend carrément curieux…

— Si tu veux. Lequel ?

— Je n'ai jamais ? suggère-t-elle avec son air espiègle et… sexy.

J’acquiesce, imitant son attitude, pourtant j’ai déjà chaud. Car ce jeu, même s’il est drôle, calme rarement les fantasmes.

Elle nous ressert des gins, met une musique d’ambiance puis revient s’asseoir dans le canapé à côté de moi. On trinque et elle lance une partie sur l’application de son téléphone.

— C’est parti ! Je n’ai jamais sauté en parachute.

On boit tous les deux et on se raconte nos souvenirs de cette aventure. Les cartes s’enchaînent, j’en apprends plus sur elle et les rires fusent dès que l’un de nous partage une anecdote plus ou moins osée. Je ne me suis pas senti aussi libre d’être moi-même depuis très longtemps. C’est grisant.

L’audace des questions monte crescendo, et quand j’aperçois ses yeux s’agrandir alors qu’elle tente de zapper la prochaine question ni vue ni connue, j’intercepte son iPhone.

Trop tard, ma belle.

— Hep hep hep ! Pas de triche ! je m’esclaffe. Laisse-moi lire ça.

Je ricane, alors qu’elle croise les bras sur sa poitrine, une moue boudeuse sur le visage.

— Je n’ai jamais fait l’amour dans une piscine publique.

J’explose de rire alors qu’elle porte déjà son verre à ses lèvres. Ses joues rougissent et je savoure un instant cette petite victoire, un sourire en coin. Sa surprise est palpable quand je bois à mon tour.

— Quoi ? je hausse une épaule. Parfois, certaines envies sont irrépressibles…

Ma voix a baissé d’une octave et j’ancre mes prunelles aux siennes qui s’animent d’une lueur lascive. Elle se contente de hocher la tête en guise d’assentiment et la partie reprend.

Notre deuxième verre se vide au rythme des cartes qui défilent. L’ambiance est aussi légère qu’intense et Roxy est de plus en plus tactile. Sans que je m’en sois rendu compte, on est beaucoup plus proche que tout à l’heure sur ce canapé. Son genou repose sur ma cuisse et ses cheveux me chatouillent dès qu’elle se penche pour inspecter l’écran. Chaque effleurement provoque un frisson sur ma chair, et je ne peux m’empêcher d’observer sa belle bouche dès qu'elle remue. J’ai de plus en plus de mal à me retenir de l’embrasser.

Je m’apprête à lire la prochaine question, mais les mots restent coincés dans ma gorge.

— Hep ! Hep ! Hep ! elle agite son index. On ne triche pas, on a dit !

Mon cœur rate un battement et ma tête part en arrière dans un léger rire d’embarras. Je passe la main dans ma tignasse pour y trouver du courage et je me lance.

— Je n’ai jamais fait de rêve érotique avec la personne sur ma droite, j’énonce.

Les yeux rivés sur elle. À ma droite.

Un sourire espiègle creuse sa joue. Maline, elle tapote l’assise vide à côté d’elle. Ce n’est pas très fairplay, mais qu’importe, sa réaction en dit long.

Je termine mon verre d’un trait, sans la lâcher du regard.

Elle me torture en se mordillant la lèvre inférieure, puis elle pousse un soupir en désertant le sofa. Elle se dirige vers son ordinateur pour mettre une musique beaucoup plus sensuelle. OK. La tension monte encore d’un cran, tout comme la température de cette pièce. Mes sens s’électrisent alors que ses fesses se balancent avec douceur. Mon pouls est au max et je me sens super serré dans mon boxer.

Ouais, ce jeu a assez duré.

Sans plus réfléchir, je me lève et m’approche d’elle à pas de loup. Mais je me paralyse à quelques centimètres de son dos.

Et si j’avais tout compris de travers et que je foutais tout en l’air ?

Elle m’observe par-dessus son épaule en esquissant un sourire. Et quand elle se redresse en reculant pour coller son corps contre mon torse, mes craintes s’envolent et un feu d’artifice explose en moi. Je glisse une main sur sa taille, mon souffle chaud effleurant son cou. Ses poumons se gonflent d’oxygène tandis que l’arrière de sa tête s’échoue sur mon omoplate. Une vague de parfum s’échappe et je l'inspire comme un camé.

— Je n’ai jamais dansé avec toi, murmuré-je à son oreille.

Elle se retourne, m’emprisonnant dans ses iris enflammés. Puis sans un mot et sans me quitter des yeux, elle noue ses bras autour de mon cou. Je l’enlace plus fort contre moi, soupirant d’aise. Joue contre joue, nous dansons au rythme d’un slow, et je savoure les sensations de ce corps à corps. Son bassin ondule contre le mien et ses souffles me font perdre la tête. C’est si bon. Je deviens dur comme la pierre. C’est trop et trop peu à la fois, j’en veux plus.

Je l’écarte légèrement pour aligner nos visages. Ses joues sont roses. Elle a aussi chaud que moi et se mordille encore la lèvre inférieure avec envie. Je retiens un râle et pose mon front contre le sien.

— Je ne t’ai jamais embrassé.

Son regard me crame la rétine alors qu’elle fond sur ma bouche. Mes doigts glissent dans ses boucles, pendant que mon palpitant entame un triple galop. Son goût est aussi frais que ses baisers sont brûlants, si intenses. Je suis déjà accro. Je cajole sa pommette de mon pouce tandis qu’elle en demande plus d’une pression sur ma nuque. Nos langues s’invitent dans la danse, caressant et suçant nos lèvres dans un ballet incessant qui m’embrase.

Je la débarrasse de son pull trop encombrant et pars à la découverte de ses courbes qui m’obsèdent depuis des semaines. J’explore chaque colline et chaque creux de son corps de déesse qui me répond par de délicieuses plaintes. Je grogne, me demandant combien de temps je vais pouvoir tenir…

— Tu me rends fou, Roxy !

Un gémissement lui échappe alors qu’elle s’attaque à mon cou, déclenchant une myriade de frissons dans son sillage. C’en est trop ! Je vais exploser ! J’attrape son cul parfait pour l’asseoir sur le meuble de derrière. Je la cerne avec mes bras de chaque côté pour reprendre mon souffle une seconde.

Adossée nonchalamment contre le mur, une bretelle de son débardeur s’est égarée sur le bas de son épaule. Son regard est incandescent, et ses lèvres gonflées par nos baisers sont entrouvertes, laissant passer une respiration haletante.

Plus sexy, tu meurs.

Roxy me détaille sans vergogne en me caressant le flanc avec sa cuisse. La mine joueuse, elle tire sur mon t-shirt dans une invitation à m’en défaire. Je m’exécute dans la seconde.

— La vue te plaît, Princesse ?

Un sourire railleur, elle hausse un sourcil, puis m’attrape par la ceinture pour approcher mon oreille près de sa bouche.

— T’es carrément indécent, Eden.

Mon prénom entre ses lèvres… avec cette voix si sensuelle me fait bander encore plus fort (si c’est possible). Ma tension gravit un étage de plus lorsqu’elle part à l’assaut de mon corps, balançant ses hanches contre les miennes, aspirant mes soupirs. Une main dans ses cheveux, l’autre sur sa cuisse, j’effectue quelques pressions çà et là, déclenchant les râles les plus sexy jamais entendus. Puis sans me laisser de répit, elle guide mes caresses sous sa mini-jupe et je crois défaillir quand mes doigts atteignent sa culotte humide.