Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 15. Eden

15. Eden

J'ai de nouveau le moral dans les chaussettes. Je m'ennuis ferme depuis quatre jours. Bien sûr, le fait que Max a disparu depuis exactement quatre jours n'a rien à voir ! Absolument rien.


Que fait-elle ? Est-elle malade ? En congé ?


Je suis presque tenté d'appeler son entreprise en me faisant passer pour un client afin d’assouvir ma curiosité.


Putain... ça tourne à l'obsession ! Un vrai psychopathe !


Mais cette bataille avec elle adoucit ma déprime. La dernière fois, il a suffi que j’entende son rire si… communicatif, et que j’aperçoive cette bouille hilare et lumineuse pour que ma journée paraisse plus belle. J’ai la sensation de revivre, d'être léger, de respirer plus facilement. J’avais oublié à quel point c’est bon d’être pris dans un fou rire. Et je ne compte plus ceux qu’elle m’a provoqués depuis le début de ce jeu sans forcer.


Au-delà de nos pièges, cette femme a un tempérament de feu. Elle est entière et drôle. Impossible de rester de marbre face à son rire contagieux. J’aurais aimé avoir plus de temps pour échanger avec elle, explorer ce nouveau tournant. Si j'avais su que je ne la reverrais plus… je n'aurais pas laissé le hasard dicter la suite. Côtoyer une inconnue qui n’essaye pas de me lécher les bottes ou de me draguer est assez inédit pour moi, c'est rafraîchissant.


Tout en contradiction, le fait que je n’ai pas l’air de l’intéresser de cette façon me titille. Fort. Sûrement l'abstinence de ses dernières semaines qui me trahit...


Bref ! J'appelle Noah qui attend chaque nouvel épisode "Max" comme le Messi, maintenant. Je lui raconte donc sa dernière prank, digne d'un bouquet final. Avec mon cul dans la flotte et la gueule aspergée de mon propre soda, difficile de faire mieux, Noah est conquit. J’ai même cru qu’il s’étouffait de rire à un moment…


— Excellent ! Cette fille est mon héroïne ! Un génie ! il s’esclaffe.


— Ouais… je grogne.


Mon frère m’observe en fronçant les sourcils.


— J’ai loupé un truc ? Ça ne t’a pas fait marrer ?


— Si, mais… elle a disparu depuis quatre jours, je souffle. Et je vais bientôt changer de lieu de tournage.


— Attends… tends… tends ! il lève un doigt. D’habitude vos coups sont en mode furtif, mais là ? Vous étiez côte à côte dans une mare de flotte, mort de rire et tu t’es barré sans son numéro ? La célébrité t’a grillé tous tes neurones ou quoi ?


— Ben, on n'a pas vraiment eu le temps de discuter ! je me défends lamentablement.


Noah arque un sourcil qui ne valide pas mon excuse de merde. Je me frotte le visage.


— OK, j’avoue que je n’y ai pas pensé, je grimace. Mais elle travaille ici ! J'étais persuadé que je la recroiserais !


Il secoue la tête, l’air de me dire que je suis un gros naze.


— Je lui ai quand même dit « À plus tard » et elle ne m’a pas contredit !


— À plus tard ? En effet : très clair ! il pouffe. La nana a eu dix mille occasions de te ridiculiser sur le Net, et de se faire un paquet de fric au passage, mais non ! Elle s'en fout. C’était une chance en or de te faire une pote en dehors de ton milieu. T'as déconné mec !


— Ouais, je sais. Fais chier ! je geins.


Mon esprit reste bloqué sur « Elle s'en fout ». Même s’il est vrai que c’est positif, le double sens m’emmerde. Et « pote » ne colle plus vraiment à l’image qui me trotte dans l'esprit.


— Elle est peut-être en télétravail, renseigne-toi, m’encourage mon optimiste de frère.


Bien sûr, c’est aussi simple que ça, hein ! Sacré Noah. Comme si je pouvais rendre visite à son bureau, la bouche en cœur, sans attiser toute la curiosité du monde.


— Elle est comment au fait ? renchérit-il.


Je me racle la gorge sans répondre. Canon ? Super bandante ? OK ! Max s'invite dans tous mes rêves depuis notre dernier set. Je la revois penchée, juste au-dessus de moi dans sa robe trempée, moulant toutes les courbes de son corps sublime, et rien que d'y repenser… arf ! Je suis dur ! Une torture.


Mais Noah me dirait de laisser tomber au risque de faire encore la une des journaux. Et il aurait raison, je joue avec le feu ! Est-ce que je suis vraiment devenu un queutard ? Je ne peux donc pas passer un bon moment avec une jolie fille sans avoir envie de plus ? Trop tard, mon long silence n'échappe pas au radar de mon frangin.


— Ah ! Ah ! il tape dans ses mains. Max est maxicanon, c’est ça ?


Je me gratte la tête en tentant de trouver une esquive, mais mes neurones sont en grève.


— Mais c’est le vrai jackpot ! il s’esclaffe. Donc, je résume : elle est intelligente, drôle, bonne et elle se fiche complètement que tu sois Eden Turner. Et du coup, il me pointe d’un doigt moqueur, t’as les couilles toutes bleues !


Ses lèvres s’étirent, fier d’avoir tapé dans le mille.


— Tu me fais chier, je vais raccrocher… je grommelle.


Mon satané petit frère éclate de rire. Encore. Je commence à me dire que j’aurais mieux fait de ne pas dégainer mon téléphone.


— Bon, comment tu vas t’y prendre pour la retrouver ?


Il me regarde le plus sérieusement du monde. Sa propension à switcher entre son mode clown et solennelle me fait toujours halluciner.


Surtout que je m’attendais plutôt à ce qu’il me le déconseille en m’énumérant la liste des ennuis que ça pourrait m’apporter. Moi, je l’ai déjà faite.


— Pas sûr que ce soit une bonne idée, je suggère.


— Et pourquoi ça ?


— Tu sais bien pourquoi…


— Eden, on emmerde Bradley ! Tant que tu ne fais pas n’importe quoi en pleine beuverie, on s’en fiche, non ? Tu as quand même le droit à une vie sociale. En plus, Max n’a franchement pas l’air attirée par ton monde. C’est un sacré bon point.


C’est clair ! Ce serait bien la dernière à me demander un selfie ou un autographe. Je crois quand même qu’en matière de sociabilité, je suis archi débutant. Une vraie calamité.


— Hum. C’est aussi ce que je pense, mais…


— Mais rien ! il me coupe. Mène l’enquête en utilisant ton pseudo.


J’arque un sourcil.


— Euh… ça ne fait pas un peu psychopathe ? Genre You ?


— Bof… un peu… dit-il d’une voix traînante, qui s’en soucie ? J’ai une bonne intuition, je sens qu’elle… je ne sais… qu’elle te fait tu bien et que tu dois le faire.


Depuis quand mon frangin se la joue-t-il « gourou » ?


— J’avoue que les journées sont chiantes depuis que je ne me retrouve plus le cul dans l'eau, la gueule aspergée de soda, je tente l’ironie.


Ce qui est carrément ridicule parce que c'est tout à fait véridique. Je suis pathétique. Ou sadomaso.


— Tu sais ce qu’il te reste à faire alors, m’incite-t-il.


Je lâche un son guttural en guise d’acquiescement, qui en dit long sur mon assurance. Je n’ai pas vraiment l’habitude de courir après les femmes.


— Ah et au fait Eden ! En attendant que tu la retrouves, travaille un peu ton éloquence ou engage Hitch ! Tu vas devoir faire plus que de battre des cils avec ton sourire de tombeur cette fois.


Sérieux ? Il est également télépathe maintenant ?


— Connard !


— Moi aussi je t’aime, il ricane. Allez, à plus frangin, tiens-moi au courant.


Putain, c’est vrai que je l’aime ce petit con.



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28 commentaires

Louisa Manel

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Il y a 3 mois

Encore un super chapitre qui permet d'"humaniser" Eden. Leurs dialogues sont de vraies perles !

Juliette Delh

-

Il y a 3 mois

J'ai adoré cet échange ! Ce Noah, c'est un perle !

laurence.auderlin

-

Il y a 5 mois

Mais c'est qu'il commence à être accroché notre Eden ! 😋🥰

Cara Loventi

-

Il y a 5 mois

Eh oui ! Cette fraîcheur l’a bousculé dans ses certitudes 🤭
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