Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 16. Eden

16. Eden

Planqué dans un recoin de la petite cour intérieure, j’attends que Max pointe le bout de son nez. La banane n’a pas quitté mes lèvres depuis que j’ai appris qu’elle revenait ce matin.


Oui, après un jour de plus sans signe d’elle, j’ai craqué et entamé mon enquête. N’ayant que le nom de la société et son diminutif, ce ne fut pas simple. J’ai fouillé leur site web en premier, sans succès. J’ai donc dû appeler Tech Rocket en me faisant passer pour un client. Une secrétaire peu commode m’a dirigé vers un Maxime, heureusement plus coopératif, même si au premier abord il paraissait étonné de ma requête. En effet, car ce dernier m’a appris que Max est freelance, ma tentative de la joindre chez eux semblait, à raison, plus qu’étrange. J’ai eu le coup de chaud des gamins qui font des canulars téléphoniques ! Mais il a eu la gentillesse de m’informer qu’elle serait de retour aujourd’hui. Quand j’y repense, je me demande si je deviens fou. Jamais, je n’aurais cru faire un truc pareil !


Mais après tout, Albert Einstein disait « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent », non ?


Oui, voilà, je ne suis pas dingue, j’innove.


OK, ça pourrait foirer le plan de base qui est : ne plus passer pour un gros queutard (ou un serial harceleur) afin de décrocher mon rôle dans le Marvel. Mais depuis que je suis les conseils de Miranda et Noah, ça m’a plutôt réussi. Je ne m'étais jamais autant amusé avec une femme « normale ».


En gardant mes vêtements et en restant sobre ! Ça aussi, c’est novateur.


Toutes les beuveries et toutes les baises du monde n’ont rien d’aussi divertissant que ces simples chamailleries avec Max, j'ai vraiment envie de la connaître d'avantage.


D’habitude avant un tournage, je saute dans les premiers habits que je trouve, et file sans m’apprêter plus que ça. Mais ce matin, je me suis changé trois fois, je me suis parfumé et j’ai même dessiné mes bouclettes avec de la mousse ! OK, j’ai le trac d'un adolescent. Je suis ridicule.


La voilà.


Boum boum.


Je l’observe filer vers l’entrée sous ma panoplie : capuche, casquette, lunettes. L’occasion de remarquer que tous les regards des hommes, même les plus discrets, sont tournés vers elle. Tels des aimants aspirés par son aura magnétique.


Elle porte une jupe courte plissée grise, style tennis, dévoilant de magnifiques jambes satinées. Sa chemise rose qui dépasse de son sweat blanc lui prodigue une nonchalance attirante. Et que dire de son sac à dos en cuir et de ses chaussettes qui lui montent jusqu’à mi-mollet… elle est mégasexy. Elle a une prestance et de l’allure tout en donnant l’impression qu’elle a enfilé ce qui lui tombait sous la main sans réfléchir. Je suis sous le charme.


Je ne perds pas plus de temps et lui emboite le pas dans le vestibule. Elle attend l’ascenseur, l’engin de malheur que j’évite depuis mon premier jour. Elle a plus de couilles que moi. Plus j’approche d’elle, plus mon pouls s’emballe. Elle n’a pas pris la peine d’enlever ses lunettes de soleil. Étrange. La cabine arrive et je m’y glisse avec Max in extremis.


C’est minuscule là-dedans, vraiment minuscule ! Il est indiqué de ne pas monter dedans à plus de trois adultes.


Trois ?! Ça me parait énorme…


Il ne doit pas faire plus d'un mètre carré ! Si bien que nos épaules se touchent presque.


Où pourrions-nous mettre une troisième personne sérieusement ?!


Ce truc est un placard à balais Polly Pocket, plus vieux qu’une arrière-grand-mère ! La panique me guette.


Ne passe pas encore pour un débile Eden ! Respire !


Je ferme les yeux et me concentre sur le parfum doux et fruité de Max. Il me rappelle les crêpes à la fleur d’oranger de mon enfance, il m’apaise. Je respire à fond pour trouver le courage d'entamer la conversation. Même si nous avons ri de bon cœur à notre dernier duel, je ne sais pas dans quel état d’esprit elle sera aujourd’hui. Je me sens comme un ado maladroit qui essayerait d'aborder une fille pour la première fois. Ce qui est presque le cas !


Allez ! C'est maintenant ou jamais.


— Salut Max, je murmure.


Elle tourne la tête vers moi. Je fais de même.


— Eden, dit-elle en baissant ses lunettes sur le bout de son nez afin de croiser mon regard. Tu vas bien ?


Un courant électrique me remonte dans le dos. J’ai soudainement chaud. Sa voix est plus sensuelle que d'habitude, légèrement cassée. Pas de Majesty aujourd’hui ? Je m’efforce de rester aussi zen qu’elle.


— Super et toi ? Dure nuit ? je lui souris.


— Ça se voit tant que ça ? elle grimace en détournant le regard devant elle.


Mince. Je me suis mal exprimé. Ça promet…


— Non, les lunettes m’ont mis sur la voie, je me raccroche aux branches.


— Ah exact ! Pas fait gaffe, la nuit a été…brève.


Elle range sa monture dans son sac sans en dire plus. Merde. Maintenant, j’ai envie de savoir ce qu’elle fait de ces nuits pour qu’elles soient si courtes. Je serais presque jaloux qu’elle ait une vie plus fun que la mienne en ce moment. La solitude commence à me taper sur le système. Soudain, son ventre se met à gargouiller. Je ricane alors qu’elle se racle la gorge.


— Une petite faim ? Tu n’as pas l’air pâlotte pourtant, je la taquine.


Elle se tourne vers moi avec un sourire en coin qui m’indique qu’elle a capté mon allusion. Comme à son habitude elle ne semble pas se démonter, j’aime ça. Mais je m’attends à tout.


— Ravie que mon teint te plaise, rétorque-t-elle. Mais non ! J’ai un remède magique anti-gueule de bois ! Je te donnerai la référence si tu veux ?


Fêtarde donc…


— Si c’est de la farine qui se mange par le nez, ce n’est pas trop mon truc. Mais sinon je suis tout ouïe ? je l’encourage.


Elle arque un sourcil. C’est l’antidote habituel dans mon milieu, je suis loin d’être un adepte, mais c’est parfois difficile d’y échapper. Elle fouille dans son sac et en sort un tube, qui ressemble à de l’aspirine. Elle prend ma main et l’y pose sèchement.


— Tiens ! Cadeau ! Garde-le, j’en ai un stock à la maison. Ça évite l’automédication ou la farine…Tu m’en diras des nouvelles, elle m’envoie un clin d’œil.


Eh bien ! Moi qui appréhendais… ça ne se passe pas si mal ! Pas de poil à gratter ni de canette secouée…on progresse.


— Merci, dis-je.


— Pas de quoi, ajoute-t-elle en haussant les épaules.


— Tu fais souvent des cadeaux à des inconnus comme ça ?


— Des inconnus ? Oh, I’m so sorry Majesty, je pensais qu'on avait dépassé ce stade. Et donc, toi, tu parles souvent de coke avec les passants ? se moque-t-elle.


— Han ! Touché, dis-je en mettant une main sur le cœur.


— Touché ? elle me nargue avec un rictus. Je dirais que tu tiens compagnie à Jack Dawson depuis un bail. 5 à 3, tu te souviens ?


— Exact ! j’explose de rire.


Je vois dans ses yeux qui pétillent, et à ses lèvres pincées qu’elle se retient de me suivre. Sûrement pour entretenir ce côté dure à cuire.


— Écoute Roxy, je reprends. En réalité, j’ai vraiment adoré jouer ce match avec toi, mais… tu crois qu’on pourrait faire la paix ?



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16 commentaires

NICOLAS

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Il y a 3 mois

Va t elle dire oui ? 🫶💕🤩

Juliette Delh

-

Il y a 3 mois

Faire la paix ? Mais j'aime tellement leurs plans foireux ! xD Bon, d'accord, il faut que leur relation évolue donc ce serait bien qu'ils puissent commencer à construire une amitié (mais c'était si drôle 😭😭😭) .

Emma Chapon

-

Il y a 4 mois

Mince mince mince, je suis arrivée au bout des chapitres ! Je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience maintenant 😔
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