Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 12.2 Maxine / 13. Maxine

12.2 Maxine / 13. Maxine

Je constate que ma robe normalement fluide me colle à la peau et dégouline sur mes pieds. Avec ce tissu fin, je doute que la forme de mes sous-vêtements n'aient de secrets pour quiconque désormais. Je ne suis pas pudique, mais heureusement tout de même qu’elle est foncée. Je la presse côté par côté pour essorer le plus gros. Des picotements dans la nuque me donnent la sensation qu’Eden m’observe toujours. J’ose un œil pour vérifier. Ah ! Pris la main dans le sac, il détourne le regard en se raclant la gorge.


Depuis quand est-ce qu’on se mate exactement ?


L’ambiance est tout à coup gênante. Alors qu’il se lève, je m’affaire à ranger pour m’occuper les mains et divertir mon esprit de ce brun sexy. Contre toute attente, Eden m’aide à tout enlever. Je culpabilise d’avoir eu autant de préjugés. C’est sympa de sa part, c’est moi qui ai mis tout ce bazar. Je me délecte de ce spectacle. Ses muscles se bandent et ses veines ressortent sous le poids des bacs. J’imagine un instant ce qu’il pourrait soulever d’autre… Il vide l’eau dans les différentes jardinières de la terrasse. J’ai l’impression d’assister à une vieille pub Coca-Cola. Il ne manquerait plus qu’il s’en déverse un dessus. Mon entrejambe terminerait comme ma robe.


— Eh bien, tu n'as pas lésiné sur les moyens, admet Eden.


Effectivement, il y a des choses pour lesquelles je ne laisse rien au hasard. Mon côté perfectionniste a pris l’ascendant dans cette mission. Je hausse les épaules avec un sourire en coin pour toute réponse. Pour finir, je dispose les coussins imbibés en plein soleil. Sous cette chaleur, ils ne devraient pas mettre longtemps à sécher. Moi non plus d'ailleurs.


John revient et Eden se retourne en l'entendant arriver.


— Eden, it's your turn.


— OK John, I'm coming.


Eden souffle en balayant l'espace du regard. Je me demande s’il est saoulé par son tournage ou s’il ne sait pas comment mettre fin à cet échange. Si on peut appeler ça un échange. Il ramasse son smartphone et me fait face.


— Bon, je dois y aller.


— Oui, j'avais compris.


Je lui tends l’antidote que je lui avais promis.


— Ah… Merci, il s'étonne.


— Bon, il vaut mieux que je ne traîne pas, ils vont avoir un peu de boulot, il désigne son corps dégoulinant.


— Oups ! je m’exclame en me cachant la bouche.


Je n’avais pas pensé à ces conséquences. Ses assistantes, ou je ne sais comment on les appelle, doivent me haïr ! Mais lui n’a pas l’air plus perturbé que ça…


— Ce n’est rien, il sourit. À plus, Roxy.


Roxy ?


Un truc bizarre s’agite dans le creux de mon ventre.


— OK, ouais, je bafouille. À plus, Majesty.


C'était quoi ça encore ?!



13. Contrôle Z. - Maxine


Je me concentre en appliquant mon rouge à lèvres, histoire de ne pas dépasser. Après avoir passé deux heures à me friser les cheveux puis à m’habiller, c’est la touche finale de mon déguisement. Je regarde le résultat dans la glace en souriant exagérément pour vérifier que mes dents ne soient pas tachées. Mission accomplie de ce côté, pour le reste… c'est moins sûr. J'ai fait avec ce que j'avais dans les placards. C’est l’anniversaire de mon père aujourd’hui, et même à soixante-six ans on ne se refait pas. Papa adore les fêtes déguisées, il n’allait pas manquer une occasion pareille.


Je prends son cadeau que j’ai pris soin d’emballer moi-même, ça se voit d’ailleurs ! Mais c’est l’intention qui compte, non ? On ne peut pas être doué dans tous les domaines !


J’enfile les escarpins rouges que j’ai payé dix balles pour la soirée. Mes orteils pleurent déjà d’anticipation. En même temps, à ce prix-là, je n’espérais pas mieux.


Je chope mon blouson en cuir, mon sac, et saute dans ma Mini vintage pour filer chez mes parents fissa. Vu l'heure, mon cerveau a encore cru que je pouvais me téléporter !


Je me faufile sur leur parking entre les nombreux véhicules des invités. Je me gare, mi dans l’herbe, mi sur les graviers et décide que c’est parfait.


Je contourne la maison et avance dans le petit jardin arboré de mes parents. En premier, je souhaite un bon anniversaire à papa, grimé en pilote d’avion. Il ne manque pas de se moquer de moi avec son « presque à l’heure, félicitations ! ». Je me retiens de lui dire que les chiens ne font pas des chats, juste parce que c’est sa journée. Puis je salue les convives déjà présentes. Leurs réactions me confirment que j’ai sans doute foiré mon déguisement...


Mon tour des invités enfin achevé, j’entre dans la maison pour rejoindre ma mère. Je ne suis pas particulièrement pressée. Ils attendent au moins cinquante personnes ce soir. Telle que je la connais, elle doit être dans tous ses états. Épuisée, stressée… le combo classique. Notre relation a été assez complexe quand j’ai quitté Mike. Selon elle, j’avais fait une énorme bêtise et je ne trouverais jamais quelqu’un d’aussi bien qui supporterait mon « sale caractère ». Merci !


Si elle savait la véritable raison de notre rupture… mais peu importe ! Elle ne m’aurait pas cru, Mike était trop parfait en apparence. Je ne lui jette pas la pierre, j’ai été si… naïve, moi aussi ! Seule Billie est au courant. Elle, elle n’a jamais été dupe du « parfait » Mike.


Bref, mon ex m’a vacciné des relations de couple à jamais. Heureusement, après deux ans, maman s’est faite à l’idée. Elle ne m’en reparle qu’à de rares occasions et c’est tant mieux. La douleur est toujours là quelque part, mais elle est plus facile à supporter quand personne ne s’adonne à me rappeler ce cauchemar.


J’entre dans la cuisine où tout un fracas de vaisselles résonne. Elle est agenouillée derrière une porte, en train de fouiller un placard avec sa douceur légendaire. Seul une espèce de piaf, relié à son chapeau par un ressort, dépasse en s’agitant dans tous les sens à chacun de ses mouvements. Elle se relève brusquement en m’entendant pouffer. Je redouble de rire en voyant sa tenue complète. Je ne sais trop comment nommer ce déguisement, je dirais « fofolle » ? Elle a une robe vintage très colorée, tout comme ses chaussures. Et le clos du spectacle est ce chapeau nid d’oiseau.


— Tu n’as pas honte de te ficher de ta mère ? plaisante-t-elle.


Je l’embrasse tandis qu’elle me détaille de haut en bas.


— Tu es déguisée en quoi toi ? Il ne manquerait pas un peu de tissu par hasard ? se moque-t-elle.


— Ouais, j’ai fait avec les moyens du bord, le short était trop long alors je l’ai coupé un peu. Trop. Il n’y a pas de contrôle Z[1] dans la vraie vie, c’est nul.


— Hein ? me demande-t-elle d’une voix nasillarde.


Ma référence de geek est évidemment incomprise par ma génitrice sexagénaire.


— Autrement dit, j'ai foiré mon coupage, je souffle.


Maman éclate de rire de bon cœur.


— Bon en même temps, tu as de belles jambes ! Si tu ne les montres pas maintenant, tu ne les montreras jamais !


J’admets qu’elle n’a pas tort avec une moue complice.


— Alors c’est quoi ? me relance ma mère.


Qu'est-ce que je disais ? Foiré !


[1] Ctrl+ Z permet de revenir en arrière sur bon nombre de logiciels informatiques.




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28 commentaires

Juliette Delh

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Il y a 3 mois

Mais c'est quoi ce déguisement ?? Je suis ultra intriguée maintenant x) Et j'aimerais bien que Eden la croise avec cet accoutrement, car je suis sur que ça vaut le coup d'œil... Ce que j'aime bien dans ton texte, c'est que d'un côté, on y va cash avec le passé d'Eden grâce aux séances de psy qui nous dévoile ses tourments. Dès le départ, on a d'ailleurs rencontré une version de lui résolument triste et en souffrance. Au contraire, avec Maxine, on est sur un ton plus léger, pourtant, grâce aux petits détails, comme ici avec l'évocation de son ex Mike, on est certain qu'il lui ait arrivé une expérience douloureuse. j'aime cependant le fait que tu ne l'évoques pas tout de suite, ce qui nous permet de ne pas nous prendre trop de "souffrance" d'un coup :-)

Louisa Manel

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Il y a 3 mois

C'est intéressant de découvrir une amorce de ce qu'a enduré Maxine avec son ex. Ça explique pas mal de chose sur son comportement fuyant et donne une nouvelle intrigue à son histoire.

Alexandra Endersen

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Il y a 4 mois

Je l’adore Maxine !!
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