Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 13.2 Maxine

13.2 Maxine

— Alors c’est quoi ? me relance ma mère.


J’observe mon short avec une grimace. J’ai peut-être raté plus que ce coup de ciseau finalement.


— Sandy de Grease, voyons ! je m’exclame. Enfin, Sandy-à-peu-près. Il fait encore trop chaud pour mettre un legging en cuir !


— Ah non, mais maintenant que tu le dis… C’est vrai, il y a un truc !


Mon frère débarque et nous sommes repartis pour un fou rire. 


— Wowww, tu as la classe, Freddie ! je me marre.


Il s’est laissé pousser la moustache pour ressembler au leader des Queen, et a teint ses cheveux châtains en noir. C’est pas mal du tout !


— Ouais, je sais.


Il prend une pose exagérée pour amuser la galerie, en se mettant à chanter.


— Mamaaaaa… Ouh ouhouhouh…


La soirée devrait être épique encore. Ma mère l’arrête dans ses envolées lyriques :


— Où sont mes petits enfants ?


— Avec papi dehors, répond-il en se tortillant dans son jean slim blanc. 


Théo est plutôt baraqué avec ses larges épaules et ses gros biceps, mais il a les jambes assez fines en comparaison. Je reconnais le pantalon de sa femme, c’est assez drôle.


— Je ne sais pas comment vous faites pour supporter ces trucs aussi serrés !


— Moi non plus ! Les corsets devaient nous manquer… j’ironise.


Nous aidons ma mère à ramener des plats de petits fours dans le jardin et saluons les invités arrivés entre-temps. Papa s’occupe de distribuer les boissons et de distraire les gens en faisant le clown (sa passion), alors que tout le monde admire et rit encore des tenues des uns et des autres. Certains ont mis le paquet. Il y en a même un en gorille de la tête au pied. Je me demande comment il peut respirer là-dedans, il a bien du courage (qui que ce soit). D’autres ont seulement revêtu une perruque, chacun son truc après tout.


— Tu as besoin d’autre chose, Mam ?


— Non merci, ma puce, les serveurs viennent d’arriver, ils vont prendre le relais. Mais je veux bien que tu apportes une coupe de champagne à ton grand-père.


— Lequel ? dis-je d’une voix plate.


— Les deux tant qu’à faire !


J’inspire à fond aussi discrètement que possible. J’aime beaucoup mes grands-parents, mais je vais encore me taper un discours datant du siècle passé parce que je suis célibataire. Je connais la chanson, ça ne loupe jamais ! Je chope deux flûtes et me faufile jusqu’à eux. On s’échange les dernières nouvelles. Puis papi Jean me demande pourquoi je suis en culotte et où est mon pantalon.


Bon, celle-là, je ne l'ai pas volée.


Puis, sans surprise, le sujet dérive.


— Alolrs ma chélie ? Il est où ton Joules ? me dit papi Tonio en roulant les R de son accent italien.


Il aura tenu trente secondes. Nouveau record ! J’adore les réunions de famille, mais ça, vraiment, je m’en passerais bien.


— Nulle part papi. Le pauvre n’est pas encore né à mon avis, je tente l’humour.


— C’est sûr qu’avec toi, il en verra de tous les couleurs !


— Toutes les couleurs papi. Toutes, le corrigé-je.


— Il faut que tu te trouves un homme maintenant Max, c’est fini les connelies. Pense aux enfants, comment tu vas faire sans mari ? Bientôt, il sera trop tard, ajoute-t-il.


Je retiens un soupir en gonflant mes poumons. Merci de vous inquiéter de mes fonctions reproductrices. Vraiment. Toujours la même rengaine. Putain. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, l’année précédente il me disait encore « Tu as laison, plofites ma chélie ! ». Je trouvais ça étonnant et moderne de sa part qu'il m’encourage à profiter. Puis d’un coup, pouf ! Il a dû s’apercevoir que j’avais vingt-huit ans. Une illumination sans doute. Ou une histoire de calcul étrange. C’est dingue ça ! Personne ne fait chier mon cousin Guillaume, qui a pourtant quatre ans de plus que moi !


— Tu sais que passé vingt-cinq ans, les jeunes femmes non mariées s’appellent des Catherinettes, ajoute mon autre grand-père, l'encyclopédie de la famille.


Et voilà… c’est reparti pour un tour !


Je serre les dents. Cette légende est archaïque et loin d’être féministe, mais soit, j’encaisse pour la millième fois l’histoire de la Sainte-Catherine. Et on dit que les vieux ont acquis la sagesse, laissez-moi rire. On ne nous met plus de grands chapeaux verts sur la tête pour indiquer que nous sommes célibataires, mais on nous montre du doigt quand on approche la trentaine, ce n’est pas vraiment mieux.


Je ne veux ni mari ni enfant, bon sang ! Qu’on me foute la paix !


Mais à leurs âges, débattre avec eux pour tenter de leur ouvrir les yeux est trop tard, trop de boulot. Franchement, à quoi bon ? Ne me parlez pas de respect qu'on doit à nos aînés, quand on dit des trucs aussi cons et sexistes, l'âge importe peu.


Bref, quand j’entends ça, tout ce dont j’ai envie, c’est de trouver un mec pour la nuit sous leur nez ! Mais bon, je ne le ferais pas… hein ?


Attends… qui est ce mec super sexy là-bas ?

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24 commentaires

NICOLAS

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Il y a 3 mois

J'ai rencontré mon mari à 32 et eu ma fille à 35 mon fils à 37. Alorson s'en goût des règles. Profiter quand on est jeune 🫶💕🤩

Juliette Delh

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Il y a 3 mois

Sacrée famille xD Je compatis à sa douleur par contre, ce genre de discours est pénible et malheureusement très courant...

Muratori Megg

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Il y a 4 mois

J'aime beaucoup la famille de Maxine qui a l'air tout autant décalé elle. Et ton passage sur sainte Catherine est très parlant 😊

Lunedelivre

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Il y a 5 mois

Petite aide au déblocage 🫶🏻

Renée Vignal

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Il y a 5 mois

Petit soutien :)
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