Fyctia
12. Maxine
Submergée par l’adrénaline, je m’élance jusqu'à la table et inverse les canettes de mes membres tremblants. Je retourne dans ma cachette in extremis. Une demi-seconde plus tard, la porte s'ouvre à nouveau sur Eden alors que mon cœur cogne comme un dératé dans ma poitrine.
C'était moins une !
Il avance en se grattant énergiquement le crâne, je l'entends jurer d'ici. Mes lèvres s’étirent dans un rictus.
Eden se dirige vers mon piège en pianotant sur son portable. Il pose son téléphone sur la table basse du salon de jardin et se redresse en chopant sa canette. Je retiens mon souffle…
Puis tout s'enchaîne très vite.
Pshitttttttt…
Ce son exquis s’étend lorsqu'il décapsule son Coca.
— Putain ! il jure alors qu’il reçoit un geyser de soda en pleine poire.
Son talon droit bute dans le bas du canapé lorsqu’il recule. Il trébuche dans le sofa dépourvu de châssis et les coussins s’effondrent sous son poids. Eden se retrouve au fond de la structure du canapé, les jambes à moitié en l’air et… le cul dans l'eau.
Je claque une main contre ma bouche pour m’empêcher de pouffer de rire.
Il reste immobile un instant, puis regarde autour de lui, semblant se demander comment il a bien pu se retrouver dans une situation aussi grotesque.
Mes épaules tremblent et des larmes perlent au coin de mes yeux. Je cède au fou rire que je n’arrive plus à contenir.
Le regard noir, il me repère aussitôt. Je m'approche de lui en titubant, toujours secouée par ma crise de rire. Je prends la deuxième canette intacte avant de la décapsuler délicatement et ajoute entre deux soubresauts :
— Je suppose qu'elle est pour moi ?
Le derrière toujours dans la flotte, Eden m’observe, désabusé. Je crois qu'il va m'insulter quand il frotte son visage de sa grande main, l'air agacé. Mais ses épaules commencent à faire de légers rebonds et lorsqu'il retire sa main, je comprends qu’il est plié aussi. Fatigué de se contenir, il se lâche en explosant de rire. Un frisson me traverse. Je reste interdite un instant en découvrant ce son rauque inédit et contagieux, avant de m’y remettre à mon tour.
Ce mec ne cesse de me surprendre. On est bien loin du stéréotype de diva que j'ai cru voir la première fois que je l'ai rencontré. J’ai compris depuis un moment qu’il n’a rien d’une princesse, j’aime juste trop le contrarier. Mais le découvrir aussi amusé de s’être fait avoir… ça me fait un truc.
Étrange.
Une fois que nous sommes légèrement calmés, je lui tends mon soda intact en signe de paix car le sien a fini par terre.
Grossière erreur !
Un cri strident m’échappe alors qu’il me chope le poignet, tel un ninja. En deux mouvements fluides, je me retrouve à ses côtés, le cul dans l’eau. On se regarde en chiens de faïence un instant. Puis on repart en fou rire, s’éclaboussant comme deux gosses de cinq ans.
John débarque en trombe sur la terrasse. D’abord inquiet, il se rassure immédiatement en découvrant la situation et nos visages hilares.
— Ok, sorry I thought I heard screams but I guess everything is fine, déduit John toujours aussi stoïque.
— Yes, thanks John, confirme Eden en ajoutant un signe de la main.
Le frigo américain repart comme il est venu. Nous restons là un moment, collés l'un à l'autre, alors que nos ricanements ont cessé. J’observe ses beaux traits ainsi que ces cils, aussi longs que ceux d’une poupée.
Indécent ce mec.
Son t-shirt blanc, rendu transparent par l’humidité, dévoile chacun de ses muscles de Dieu grec. Et, dans cette eau froide, je prends beaucoup trop conscience de ce corps chaud et ferme qui me touche. Un truc bizarre me secoue le bas ventre.
Stop ! Qu’est-ce qui me prend ? On ne s’emballe pas, ma vieille !
Je brise immédiatement ce silence afin de rembarrer ces nouvelles idées. Avec le sujet le plus bateau de l’histoire…
— Elle est fraîche.
— Ça fait du bien, soupire-t-il en me regardant du coin de l'œil, un léger sourire au coin de sa belle bouche.
Sa voix rauque me paraît bien plus douce et sensuelle qu’avant. Une chair de poule envahit ma nuque. Je me sens un peu démunie tout à coup, heureusement pour moi, il relance la conversation sans s'en rendre compte.
— Bon, alors ça fait 4 - 3, il me semble ? constate-t-il.
J’arque un sourcil.
— J'ai compté 5 - 3, moi.
D’après son air interloqué, je comprends que ma première farce du jour lui a complètement échappé.
— Tu n'as pas l'impression d'avoir des poux depuis notre poignée de ce matin ?
Il écarquille les yeux avant de balancer sa tête en arrière et d'éclater de rire à nouveau. Ce gars ne cesse de m’étonner. Et j’aime vraiment entendre ce son contagieux.
Maxine Malone ! Qu’est-ce que tu fous ?
Il rabaisse le menton et se tourne vers moi.
— Si, qu'est-ce que tu as fait ?
— Poil à gratter... je lui glisse avec un air désolé.
— Putain, soit tu es trop forte pour moi soit je suis rouillé.
Je souris au compliment.
— Mais je suis rassuré, il se marre. Je pensais vraiment avoir des poux, bordel !
— Si t’es sympa, je te donnerais l’antidote, je le taquine.
— C’est noté.
Il me lance un clin d’œil en souriant et malgré cette eau gelée, je commence à avoir chaud. J'essaye alors de me lever, mais la terre est basse au fond de cette profonde banquette. Mes mollets reposent sur la structure et ne touchent pas le sol. Contrairement à mes fesses. Les prises ne sont pas commodes. Bataillant contre la gravité, je m'appuie par erreur sur le torse d’Eden. Un courant électrique traverse aussitôt ma culotte et je me stoppe en fixant ma main.
OK ! J’avoue ! Ce n’est pas ma main que je regarde !
Chaque bosse exquise sous ce t-shirt m’envoie des vibrations directement dans le clitoris. C’est dur et moelleux à la fois et… Putain, je tâterais bien ses pecs aussi. Je me mordille la lèvre inférieure malgré moi et déglutis avec difficulté.
Faut vraiment que tu baises, meuf !
Oui, vraiment.
Son cœur s'emballe sous ma paume.
Il est télépathe ?
Je redresse le menton lentement et remarque qu’il a une vue parfaite sur mon décolleté. Ses yeux glissent jusqu’aux miens et s’y accrochent avec intensité. L'air est encore plus lourd, pourtant, un frisson me parcourt l'échine. Nos bouches sont à quelques centimètres et des sensations étranges fourmillent entre mes cuisses. Soudain, le bruit d’un klaxon me sort de ma transe et je saute sur mes jambes comme si je m’étais brûlée. Le palpitant au taquet.
C’était quoi ça ?
24 commentaires
Juliette Delh
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Il y a 3 mois
Louisa Manel
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Il y a 3 mois
EvaBerry
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Il y a 4 mois
Muratori Megg
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Il y a 4 mois
Emma Chapon
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Il y a 4 mois
Alexandra Endersen
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Il y a 4 mois
Cara Loventi
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Il y a 4 mois