Cara Loventi Pop-Corn ! Avec, ou sans paillettes ? 11. Maxine

11. Maxine

Dix jours plus tard.


Sur le toit-terrasse, zone de guerre officielle, je mets un point final à ma prank du jour. C'est dingue, je suis plus excitée à préparer mes conneries qu'à finaliser le projet sur lequel j'ai travaillé si dur. Je redécouvre que c’est vraiment sympa d’avoir un autre but dans les journées que de bosser sans relâche. Un peu de fun sans conséquences, ça fait du bien. Eden est un bon adversaire, mais pas de mon calibre. Il reste néanmoins un rival amusant. J’admets qu’hier, il m’a bien eue avec son faux serpent. J’ai fait un bond de deux mètres et j’ai failli renverser mon déjeuner sur mes chaussures. Mon ego en a pris un coup d’avoir réagi comme une débutante, mais pour ma défense, je déteste vraiment ces bestioles ! M’enfin, je me suis vite rassurée, il a juste eu du bol, parce que comparé à mes bombes d’eau et mes boules puantes… c’est gentillet… y’a pas photo ! Ces pranks sont dignes d’un gamin de dix ans. Même à l’époque avec mon frangin, nos inventions étaient plus ingénieuses. L’autre midi, une collègue s’est assise sur le coussin péteur qui m’était destiné alors que l’endroit était bondé. Un dommage collatéral, mais j’admets que cette fois-là, j’ai bien cru mourir de rire. La pauvre était rouge de honte et ne savait plus où se mettre. Bref, je m’éclate !


La seule chose que je regrette, c’est de ne pas voir Eden en direct quand il se fait piéger. J’ai pensé à planquer une caméra puis je me suis ressaisi, en me souvenant que tout a commencé parce qu’il me prenait pour une espionne. Hors de question que je lui donne raison ! Et puis, je préfère largement cette dynamique. Alors, comme je rentre ce soir, je compte bien remédier à ce manque de satisfaction en assistant au spectacle.


Mon bouquet final est fin prêt. Mais ma première mission commence dans quelques minutes.


Tandis qu’il arrive, je sors de ma cachette feintant de le croiser par hasard sur le palier de notre étage. J'avance droit vers lui avec mon plus beau sourire. C’est la première fois que je le confronte directement depuis le début de notre match. Et sans doute la dernière. Ce genre de tournage ne dure jamais très longtemps ici. Il aura probablement disparu à mon retour la semaine prochaine. Mine de rien, ça me fait un petit pincement au cœur. On s’amuse bien.


Bon, au moins, je pourrais me reconcentrer sur le boulot qui déborde de ma boîte mail.


Je me ressaisis, je n’ai pas aperçu Eden depuis un moment. Ce matin, il porte un jean clair qui moule son cul parfait, et un simple t-shirt blanc qui fait ressortir son teint californien. J’observe ses biceps attrayants rouler à chaque mouvement. Ce salopard est canon à n’importe quelle heure de la journée. Même ses bouclettes faussement négligées sont sexy. Il m’emmerde.


Y’a pas de justice !


— Bonjour Eden !


— Salut, répond-il d'une voix plate.


Je prends soin de ne pas l'appeler par son petit surnom pour mieux l'apprivoiser. Mais son regard est méfiant. Normal, je ne me suis jamais montrée aussi amicale et enthousiaste avec lui. Il doit sentir qu’il y a anguille sous roche. Cependant, je suis obligée de le caresser dans le sens du poil pour que mon premier plan fonctionne.


— Tu m’as bien eue hier, je le félicite en arborant une mine fière.


Je m'approche et lui tends la main. C’est un joueur. Ils aiment tous gagner.


— J’étais à un cheveu de me repeindre avec ma salade, je rajoute pour l’amadouer.


Ses lèvres s’étirent dans un rictus et il me serre la main. Bingo. Mon double machiavélique fait des saltos dans mon esprit.


Ne saute pas de joie trop tôt, ce n’est pas fini !


Je plisse alors les paupières en scrutant ses mèches rebelles.


— Tu as un truc dans les cheveux, dis-je en pointant le haut de sa tête.


Il grimace et fourrage les doigts dans sa tignasse pour enlever ce truc imaginaire. Parfait. Je le laisse frotter et lui fais signe quand « c’est bon ».


— Merci.


— Pas de quoi, dis-je avec un grand sourire plein de dents, à plus Majesty.


Je rejoins vite mon bureau et me nettoie les mains avec l’antidote avant que ma farce ne se retourne contre moi. Le poil à gratter commence déjà à me démanger (la vache, il va en chier !).




***


Je termine mes corrections avec de l’avance et fais un point rapide avec Amanda. Nous discutons des prochains projets avant que je me concentre à nouveau sur ma vraie priorité de la journée : piéger Eden.


Au lieu d’aller prendre le premier train après le déjeuner, j’attends mon heure de gloire sur le toit-terrasse. À quelques exceptions près, le rendez-vous de nos pranks est aux alentours de 15 h. Un genre d’accord tacite depuis qu’il m’a enflammé la bouche ici même (Bizarre, dit comme ça, tiens.). Et surtout, depuis que ma collègue a été l’une de ses victimes. Il a dû être vert quand John lui a rapporté qu’il avait loupé sa cible. Bref, les gens bossent à cette heure-là, c’est désert donc plus de coups d’épée dans l’eau.


J’ai récupéré deux grands bacs à fleurs qui étaient vides et oubliés dans un coin. Je les ai installés au fond de la banquette pour les remplir d’eau. Pour recouvrir mon piège avec les coussins d’assises, j’ai utilisé quelques tasseaux fins comme des allumettes pour remplacer le châssis. On n’y voit que du feu. Un traquenard de pro., testé et approuvé par mes potes le week-end dernier.


Je veille à ce que personne ne tente de s’y asseoir avant Eden ! J’ai piqué un pouf pour me cacher derrière d'énormes bacs à plantes. Mon ordinateur sur les genoux, je profite de l'attente pour avancer sur d'autres projets. Ce n’est pas très confortable pour travailler, mais d'ici j'ai une vue parfaite sur l’entrée ainsi que sur le salon de jardin.


Vers 15 h, la porte s'ouvre enfin sur Eden. Il passe discrètement sa tête dans l'entrebâillement comme pour vérifier que la voie est libre. Soit il est sur ses gardes, soit il me prépare un mauvais coup. Il se dirige vers mon piège, tout en secouant une des deux canettes de soda qu'il tient dans ses mains. Je secoue la tête en riant dans ma barbe.


Quel manque d’ingéniosité… je ne me serais pas fait avoir deux fois avec une boisson !


Ça ressemble à la tentative de la dernière chance. Le pauvre n'a pas eu le temps d’élaborer une meilleure riposte j’ai l’impression. Il pose celle qu’il a agitée sur le côté gauche de la table.


Je me frotte les mains lorsqu’il s'apprête à s'asseoir de l’autre côté.


Mon pouls s’accélère alors que mon piège est sur le point de se refermer sur sa proie. Mais il se fige à mi-chemin de sa descente et se relève en tâtant ses poches.


Mais ? C’est pas le moment de faire des squats !


Mon sourire s’efface quand il repart à la hâte. Je fixe la banquette, blasée. Puis je remarque que les sodas sont toujours là.


Mon regard fait un va-et-vient furtif entre la porte et le salon pour évaluer si je dispose d’assez de temps.


On va dire que oui !



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24 commentaires

NICOLAS

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Il y a 3 mois

Le farceur piégé 🤩💕🫶🤣

Juliette Delh

-

Il y a 3 mois

Dire que ce sont des adultes... Mais j'adore leurs petits plans, c'est tellement drôle xD

Muratori Megg

-

Il y a 4 mois

J'adore l'imagination de Maxine 🤣
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