Fyctia
Chapitre 8.3 - Jodie
IMPORTANT : Attention, ce chapitre peut s'avérer violent et/ou contenir des scènes pouvant choquer la sensibilité de certains lecteurs (rien de poussé hein, mais je suis obligée de vous en faire part pour le bien de tous.)
C’est donc affublée d’une toute nouvelle allure que je marche désormais dans les rues balayées par le vent, suivant les indications que la coiffeuse a gentiment accepté de me donner pour trouver le pressing Will’Bear. Malgré sa grimace désapprobatrice lorsqu’elle a compris que je ne cesserai pas mes recherches sur les frères Teresi, la jeune femme a fini par écrire quelques indications sur un ticket et m’a souhaité bonne chance.
Il me faut plusieurs dizaines de minutes de trajet à bonne allure pour longer Glennwood avenue jusqu’à tomber sur York Street. Je l’emprunte sur ma gauche, puis marche sans ralentir, le regard levé pour ne pas manquer la ruelle qui, m’a-t-elle dit, rejoint l’arrière-boutique comme celle de plusieurs autres commerces. Je tombe sur la bonne plaque signalétique au bout de plusieurs centaines de mètres, et prends une profonde respiration avant de me remettre en route. Il ne me reste plus qu’à longer le grand mur gris qui…
Soudain, le bruit sourd d’une porte qui s’ouvre avec fracas résonne dans la rue que je viens de dépasser, suivi d’un gémissement plaintif qui me noue la gorge.
– Non, j’vous jure les gars, j’vous jure que c’est pas moi !
Interloquée, je reviens sur mes derniers pas pour comprendre ce qu’il se passe, abritée par l’angle de la façade en parpaings indiquée par la coiffeuse. Entre les deux rangées de bâtiments, quasiment cachés par les gros containers débordants de sacs poubelle, quatre hommes en malmènent un cinquième qui tient à peine debout. Mon cœur tambourine dans ma poitrine tant la peur me saisit à cet instant. Je comprends immédiatement que le pauvre employé se trouve en très mauvaise posture, à en juger par son attitude paniquée, son visage déjà tuméfié et les postures parfaitement calmes de ceux qui l’entourent désormais de manière oppressante.
– On t’avait prévenu, Gomez.
– Je sais, mais je… Écoutez, faut voir ça avec Ramos, moi je… J’ai rien à voir dans tout ça !
Un violent coup de poing met un terme à ses explications, puis un second alors même que l’homme se trouve à terre. Sa douleur parvient à se glisser jusque dans mes propres muscles, et un gémissement effaré s’échappe de ma gorge malgré mes lèvres serrées de stupeur. Comment peut-on faire preuve d’autant de violence envers son prochain ?
Soudain, une main se plaque fermement sur ma bouche et me tire en arrière en me forçant à m’accroupir contre un corps bien plus imposant que le mien. Maintenue à l’abri des regards entre deux voitures garées à l’entrée de la ruelle, je ne peux ni bouger, ni hurler la terreur qui s’empare de moi à cet instant. Seules les images de cette victime au loin s’imposent à mes yeux embués de larmes tandis qu’il croule désormais sous des coups de pieds d’une violence inouïe.
– Ne bougez plus, et ne faites pas le moindre bruit, m’ordonne la voix grave de celui qui m’emprisonne contre lui d’un bras puissant.
Mais mon corps n’obéit qu’à moitié, et s’il abandonne toute idée de se débattre contre plus fort que lui, les cris de panique ne cessent de s’étouffer dans cette main inconnue. Le goût ferreux des chevalières qui en ornent les doigts se glisse dans ma bouche, mais ce n’est rien en comparaison de l’horreur qui se joue sous mes yeux. À quelques mètres de nous, l’un des quatre malfrats pointe maintenant une arme au-dessus de celui qui vient de perdre connaissance. Je prie le Seigneur de toutes mes forces d’empêcher l’ignominie de se produire, je hurle aussi fort que je le peux dans la paume de cette main qui brise le moindre son sortant de ma gorge douloureuse, mais rien ne semble pouvoir arrêter ce cauchemar. D’un geste rapide et sans relâcher mes lèvres, mon ravisseur me glisse encore un peu plus contre lui et plaque sa seconde main sur mes yeux, barrant mon oreille droite de son avant-bras tout en glissant sa joue contre mon oreille gauche. Ce n’est qu’en entendant la détonation assourdie par son geste que je comprends qu’il vient seulement d’essayer de m’en préserver.
– Chhhuut… souffle-t-il en maintenant mes sanglots et mes spasmes terrifiés, on ne bouge pas.
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Aïe Aïe Aïe...
On dirait bien que notre Jodie est allée se jeter dans la gueule du loup...
Chapitre suivant du point de vue de ton tueur à gage préféré, n'hésite pas à voter et partager !
J'espère que l'aventure te plaît toujours autant, merci à toi d'être là ;)
A très vite, Léana.
9 commentaires
Debbie Chapiro
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Il y a 10 mois
cindy37190
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Il y a un an
ValerieB
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Il y a un an
Sarah🤓
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Il y a un an
francoise drely
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patricia Bellucci
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del
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Il y a un an
Solann
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Il y a un an