Léana Soal Pennsylvania Chapitre 6.3 - Jodie

Chapitre 6.3 - Jodie

Immédiatement, cette dernière se retourne et me fait signe de la suivre en levant un bras au-dessus de la foule.

– Jodie, ne t’arrête pas ! me lance-t-elle tandis que l’écart se creuse à mesure que les gens se faufilent entre nous.

J’acquiesce tout en m’efforçant de ne pas la perdre de vue, et n’ai pas le choix que de pousser à mon tour afin de conserver ma direction malgré les bousculades plus ou moins marquées. Alors qu’il ne me reste plus qu’une dizaine de mètres à parcourir à travers cette cohue bruyante de laquelle se dégagent des effluves de moins en moins supportables, je sens une main froide et ferme saisir mon poignet. Surprise, je quitte mon objectif du regard pour me retourner et découvre le visage émacié d’un homme que je ne connais pas. D’un geste discret, sa main libre glisse dans la mienne un morceau de papier tandis que son regard sombre m’invite à ne rien laisser paraître. En un éclair, il relâche ma main et disparaît dans la horde de fêtards qui continue de fluctuer autour de moi comme si je n’existais pas. Déconcertée, mais espérant profondément qu’il s’agisse là d’un premier pas dans l’avancée de mes recherches, je referme le poing autour du feuillet puis le glisse discrètement dans mon corsage avant de reprendre mon avancée. Les battements de mon cœur ont rarement tambouriné aussi fort dans ma poitrine, et une nouvelle force m’anime lorsque je retrouve enfin Moïra dehors.

– Eh ben, j’ai failli retourner te chercher ! s’exclame-t-elle avec soulagement.

– Tout va bien, assuré-je sans montrer la confusion qui me traverse encore.

Ces courtes minutes m’ont suffi pour prendre la décision de ne pas lui parler de cet homme, et encore moins du morceau de papier qu’il m’a confié. J’ai encore du mal à saisir si le détachement de Moïra est dû à la vie qu’elle mène ici, ou bien si, tout comme sa réaction lorsque j’ai évoqué Ocario Teresi me l’a laissé penser, la fugace impression qu’elle sait quelque chose se trouve finalement fondée. Dans le doute, je préfère pour le moment garder cet élément pour moi. Je n’ai de toute façon pour le moment aucune idée de quoi il s’agit, peut-être même cela n’aura aucun lien avec Samuel

De retour chez Moïra, nous savourons toutes les deux la chaleur réconfortante d’un foyer connu et douillet après ces quelques heures passées dans un environnement particulièrement incommodant.

– Je suis désolée qu’on n’ait pas obtenu plus d’information, dit-elle en retirant ses chaussures puis son manteau.

Je l’imite en prenant soin de masquer l’impatience qui me dévore les entrailles.

– Beaucoup de personnes ont simplement refusé de parler, noté-je avec conviction, je retournerai dans ce bar jusqu’à ce que l’un d’eux accepte de me dévoiler ce qu’on me cache.

– Jodie, personne ne te cache quoi que ce soit…

– Comment le saurais-tu ?

Un court silence s’installe avant que ma cousine ne reprenne la contenance qu’elle vient de perdre.

– Ce que je veux dire, c’est que même si les gens ont peur de ce Teresi, le fait qu’ils refusent d’en parler ne signifie pas qu’ils te cachent quelque chose. Je sais que c’est difficile à admettre, mais le monde ici ne tourne pas autour de la disparition d’un jeune Amish. Nous ne pouvons reprocher à personne de ne pas vouloir nous informer sur un homme qui semble effrayer tout le monde.

L’interroger sur ce qu’elle connaît elle-même de cet homme si mystérieux me brûle les lèvres, mais je préfère garder mes questions pour plus tard et me dépêcher de découvrir ce que l’inconnu du bar m’a confié sur son morceau de papier.

– Veux-tu bien m’excuser ? Ces odeurs d’alcool et de tabac me font tourner l’estomac, je voudrais me nettoyer et retirer ces vêtements au plus vite.

Son sourire compréhensif m’autorise silencieusement à écourter notre conversation. N’y tenant plus, je passe par la chambre pour y récupérer des vêtements propres et file à la salle de bain. La porte tout juste verrouillée, je sors le feuillet froissé de mon corsage et le déplie à la va-vite. Une écriture tremblante déposée avec maladresse sur deux lignes irrégulières m’oblige à relire plusieurs fois pour comprendre le contenu du message.

Si vous voulez des informations sur O.T., retrouvez-moi demain à quatorze heures au Starbucks de Wallnut Street. Venez seule.

Si je n’ai aucune idée de l’endroit dont il parle, j’identifie deux éléments : les initiales d’Ocario Teresi, et le nom de la rue de Moïra…


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10 commentaires

JULIA S. GRANT

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Il y a 10 mois

Je suis excitée clmme devant une série addictive dont on veut voir l’épisode suivant. Bravo, c’est vraiment super.

Debbie Chapiro

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Il y a 10 mois

Têtue et déterminée, encore et toujours. Elle ne lâchera rien ni à sa quête, ni à ses valeurs et sa force le respect. Je ne sais pas trop quoi penser de Moira. Elle a l'air honnête et bouleverse son quotidien pour Jodie, mais elle semble cacher des choses. On sait peu de choses sur elle, n'a-t-elle pas d'amis ? De vie en dehors du travail ? Cet homme du bar est intrigant, inquiétant mais il donne rendez-vous dans un oieu public en pleine journée donc ce n'est peut-être pas un piège.

Cloé Mouton

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Il y a un an

J'apprécie toujours autant ma lecture :)

izoubooks

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Il y a un an

Petite pluie de likes en soutien !! J’espère que tu auras l’occasion de découvrir « ROSE » ;)

Maureen Monsnow

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Il y a un an

Petit like de soutien pour t'aider à débloquer ton prochain chapitre <3

Sarah🤓

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Il y a un an

Je suis sûre que Moïra cache un truc la vilaine !! 😅

cindy37190

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Il y a un an

Oh la la l'entêtée

francoise drely

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Il y a un an

Elle va y aller c'est sûr. Pas le choix si elle veut en apprendre plus 😊

patricia Bellucci

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Il y a un an

Et crotte de biquette, juste dans sa rue !

laure laurent

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Il y a un an

;)
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