Lounalectures par delà les étoiles Chapitre 6 Gabriel 1.1

Chapitre 6 Gabriel 1.1

Après mon escapade avec Louane, je me suis rendu au bar pour retrouver Stella. Les regards inquisiteurs qui m'accueillirent m'indiquèrent clairement que j'étais désormais la cible d’une série de questions tenaces. Les femmes ont un talent rare pour déclencher une enquête dès qu'un événement sort de l'ordinaire. Ma sœur est une experte dans ce domaine, une véritable inspectrice en chef.


Je me suis affalé sur la banquette, trempé de la tête aux pieds. Son regard d’attente m'a mis sous pression. Ignorant son impatience, j'ai saisi son verre et l'ai vidé d'un trait, grimace à l’appui.


Alors que je tentais d'éviter son regard perçant, j'ai vu Lyse s'approcher avec un grand sourire et une bière dans chaque main. « Parfait, c'est tout ce qui me manquait, » pensai je.


Durant toute la nuit, nous avons enchaîné les bouteilles sans compter, parlant longuement de Louane. Même si je tiens généralement bien l'alcool, il était clair que Stella, elle, n'était pas vraiment dans son état normal. Complètement ivre, au moment de partir, je l'ai vue tituber, trébucher sur deux ou trois marches du tribunal en chantant. Malgré ses efforts pour rester debout. Je me suis approché donc et ai passé un bras sous les siens pour l'aider à marcher. Une fois arrivés au parking, je l'ai installée avec précaution sur le siège passager.


 la ville était plongée dans un silence empreint de ténèbres, troublé uniquement par l'éclairage intermittent des lampadaires et les clignotants des feux de signalisation qui se succédaient en une cadence ombre lumière.


Arriver chez elle, l'accès à l'appartement m'a exigé un effort considérable, trébuchant dans les marches avec une maladresse certaine de Stella, cependant, j'ai réussi à la poser sur son canapé, puis elle sais endormie aussitôt.


D'un pas lourd, je me suis traîné hors de l'immeuble, observant les premiers rayons de soleil jouer à éteindre les lampadaires un à un. Un râle mécontent s'est élevé de ma gorge ; le pressentiment d'une journée pénible s'est installé. De retour chez moi, je me suis effondré sur le couvre-lit et ai laissé la fatigue m'emporter vers les rêves fugitifs de Morphée.


une sonnerie incessant interrompit mon sommeil superficiel. Perchée sur le bord de mon lit, je me massai le visage avec mes mains, les coudes posés sur mes cuisses, en prenant une grande respiration pour me dynamiser. Je pris mon téléphone et découvris que ma sœur avait envoyé plusieurs messages, insistant pour ma présence à un cours de piano cet après-midi. Malgré ses excès d'alcool, son dynamisme au réveil reste pour moi une énigme. Rafraîchie par une douche bienfaisante, je me préparai un café bien fort qui me brûla la gorge, laissant une trainée amère destinée à balayer les vestiges d'hier. Au fur et à mesure que je buvais, ma tête s'éclaircissait, et les souvenirs de la nuit devenaient plus cohérents. Alors je saisis d'une rapidité mon jean, que je glissais ma main dans la poche arrière, à la recherche de quelque chose, jusqu'à ce que mes doigts rencontrèrent la texture ridée d'un bout de papier. En le sortant, je ne vis d'abord rien d'autre qu’un gribouillis indéchiffrable, une empreinte presque effacée par le poids de ma négligence nocturne et l’humidité résiduelle. Je posai le morceau sur la table sous la lumière crue du jour qui reflète dans ma cuisine, lissant les plis du papier de mes mains tremblantes.


Des chiffres qui ce suivi en ligne dont, certains à demi effacés par l'humidité, s'alignaient en une séquence qui me paraître danser devant mes yeux fatigués. Un frisson me parcourut l'échine alors que je réussis à déchiffrer le numéro de téléphone – celui de Louane, griffonné avec hâte  sous la canopée protectrice de l’arc de la cathédrale."  . Une vague de chaleur a balayé la fraîcheur matinale et mon cœur s’est alourdi d'un sentiment d'urgence, d'opportunité et de crainte mêlées. C'était un lien tangible vers elle, une porte entrouverte vers une potentialité inexplorée et électrisante. J'ai saisi un simple « Bonjour, c'est Gabriel. » Puis, j'ai appuyé sur le bouton envoyer. J'avais l'impression que mon cœur allait s'arrêter de battre.

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1 commentaire

Emeline Guezel

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Il y a un an

🥰
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