Fyctia

La journée a été particulièrement chargée avec les cours de piano, et j’ai dû décliner la proposition de ma sœur pour une autre soirée. Franchement, je ne sais pas où elle trouve toute cette énergie.

Avant de démarrer, j'ai jeté un dernier coup d'œil à mon téléphone pour voir si elle m'avait répondu, mais j'ai vu mon message sans réponse. D'un long soupir déçu, j'ai reposé mon téléphone et ai démarré la voiture.

Garé devant mon immeuble, je remarque que mon message reste toujours seul, non accompagnés par une réponse de Louane. Devant mon appartement, je sens une pression qui me bascule sur le côté avec une petite voix qui résonne dans tout le couloir : « Aïe ».

En me retournant je découvre une scène de désordre, de sac retourner des vêtements éparpillés, puis, Je me tenais là, pris au dépourvu, dans ce chaos, sur le sol froid du couloir, face à elle. C'est son expression, résolument surprise mais empreinte d'une étincelle pétillante, qui me saisit d'abord. Louane secouait ses cheveux roux feu, à la fois enjouée et confuse, tentant de ramasser la cascade d'objets qui s'était déversée de ses emplettes.

—"Louane ?!" Ma voix trahissait mon incrédulité. "Je... je n'arrive pas à y croire. Tu vis juste à côté de chez moi ?"

Son sourire, un tantinet railleur mais charmant, me confirma que le destin avait son humour bien à lui. 

— "Eh bien, apparemment ! Le monde est petit, n'est-ce pas ?"

Mon cœur martelait contre ma cage thoracique. Trop de coïncidences, me semblait-il, ne pouvaient juste être l'œuvre du hasard.

—"Oui, vraiment petit." Je peinais à garder mon calme. C'était comme si chaque mot devait être mesuré, pesé avant de franchir la barrière de mes lèvres. "Je... j'ai essayé de t'envoyer un message aujourd'hui."

—Elle fouilla dans son sac à main en frissonnant légèrement. "Oh ! À propos de ça, je suis navrée. J'ai abimer mon téléphone hier et je n'ai pas pu vérifier mes messages. Je ne peux prendre que les appelle" Elle haussa les épaules, une grimace contrite barrait son visage.

Une crainte que j'avais tenté d'ignorer semblait se dissiper au même titre que la brume matinale un jour de printemps.

—"Je vois…" Mon souffle s'échappa en un petit rire nerveux. "J'espérais que tu n'avais pas simplement… enfin, décidé de ne pas répondre."

Elle plongea son regard dans le mien, avec une franchise qui me donna instantanément chaud au cœur.

—"Gabriel, je suis contente que tu aies tenté de me joindre. Hier était une soirée tellement magique…"

Ses joues prirent une couleur cramoisie qui, je dois l'admettre, accentuait l'éclat de sa beauté. La tension s'est apaisée alors que je sentais une ouverture pour poursuivre ce début quelque peu tumultueux.

—"Je suis content que tu penses ça. Peut-être pourrions-nous retenter l'expérience ?"

Elle inclina la tête, laissant apparaitre deux fossettes qui sculptaient ses joues en un sourire doux

—"J'aimerais beaucoup ça. ont pourrais commencer par un café ?"

Un sourire sincère éclaira mon visage, chassant les ombres résiduelles de la surprise inattendue

—"Je crois que c'est le meilleur plan que j'ai entendu de toute la journée. Que dis-tu de demain matin ?"

—"Avec plaisir." Sa voix mélodieuse évoquait la promesse de moments à venir.

Une connexion semblait s'établir entre nous, ouvrant un nouveau chapitre encore plus prometteur.

— "Je connais un bar formidable. Si tu veux, on peut se retrouver là-bas ?

Nous avons discuté des détails avec une aisance nouvelle, et, finalement, après nous être mis d'accord sur l'heure et le lieu, nous nous sommes séparés. Chacun de nous rentra chez soi avec des sourires teintés d'espérance et des cœurs palpitants à l'idée de ce que l'avenir nous réservait, dans ce voisinage qui s'annonçait décidément hors du commun.