Fyctia

Après son nouvel échec à l'audition, Palmyra retourne à la ferme, le cœur lourd et l'esprit envahi par la déception. Chaque pas qu'elle fait en direction de la maison semble la rapprocher d'un retour à l'emprisonnement qu'elle a désespérément cherché à fuir. L'espoir qu'elle avait nourri pendant dès semaines s'est effondré en un instant, et la perspective de rester coincée dans cette ferme sous l'autorité de sa mère lui paraît insupportable.

À son retour, Palmyra tente de cacher sa défaite, mais Judith perçoit immédiatement son état d'esprit. Bien que Palmyra fasse des efforts pour se montrer indifférente, Judith n'a besoin d'aucune confirmation. Elle voit dans le visage de sa fille toute l'étendue de sa déception. Au lieu de faire preuve de compassion et de soutien, Judith profite de la situation pour attaquer Palmyra verbalement. Elle lui lance des reproches incessamment, soulignant son égoïsme de ses rêves et le gaspillage de temps qu'elle a investi dans ces deux auditions. Judith lui rappelle qu'elle n'a jamais eu une chance réelle de réussir, que le monde extérieur est cruel et impitoyable, surtout pour des filles comme elle, sans éducation ni talent particulier. Ces paroles sont comme des coups de poignard dans le cœur de Palmyra.

Judith ne s'arrête pas là. Elle évoque l'absence de Howard, soulignant que Palmyra se prépare à l'éventualité qu'il ne revienne jamais de la guerre. Pour Judith, cette audition était une preuve supplémentaire de la connerie et de l'irresponsabilité de Palmyra. Elle lui reproche d'avoir voulu fuir ses vrais responsabilités envers la ferme et sa famille. Pour Judith, l'avenir est sombre, et seule la dureté et la discipline permettront de survivre à ce monde en crise. Elle considère sa fille comme une enfant capricieuse, incapable de comprendre les véritables réalités de la vie.

Ces attaques incessantes font monter la tension à un point critique. Palmyra, déjà fragile émotionnellement après ses échecs, est poussée à bout par les critiques impitoyable de sa mère. Chaque mot de Judith ne fait qu'alimenter la rage sourde qui couve en elle depuis dès années. Palmyra a toujours vécu sous la poigne de fer de Judith, étouffée par ses règles et ses attentes, mais aujourd'hui, elle sent qu'elle ne peut plus supporter cette dictature. Elle a déjà perdu son rêve d'enfant, et l'idée de rester à la ferme, dominée par sa mère, lui semble désormais insupportable.

Alors que la tension monte, la dispute entre mère et fille s'intensifie. Judith, forte de son autorité, cherche à réaffirmer son contrôle sur Palmyra, lui ordonnant de reprendre des tâches domestiques immédiatement et d'abandonner une fois pour toutes ses "folies". Mais Palmyra, pour la première fois, refuse de se soumettre. Elle n'est plus la fille docile qui accepte de se taire et de rester à sa place. Palmyra se mit à crier, exprimant enfin sa colère et sa frustration accumulées au fil des années. Elle reproche à Judith de l'avoir enfermée dans cette vie sans issue, de l'avoir privée de tout espoir, de bonheur ou de liberté.

La confrontation prend alors un tournant violent. Les mots frappant, et la rage de Palmyra atteint un point de non-retour. Judith, malgré son tempérament autoritaire, est surprise par la force de la réaction de sa fille. Palmyra, d'habitude plus réservée, est maintenant en proie à une colère incontrôlable. Elle lui hurle qu'elle ne supporte plus de vivre sous sa responsabilité, qu'elle ne veut plus être réduite à une simple aide à la ferme, et qu'elle refuse de finir comme elle, amère et seule.

Judith tente de rétablir son autorité, mais Palmyra ne l'écoute plus. La dispute, qui a commencé verbalement, devient physique lorsque Palmyra, poussée à l'extrême, saisie une fourche qui traîne près de la porte de la grange. Dans un accès de rage, elle menace Judith, lui ordonnant de la laisser tranquille. Judith, choquée par l'escalade de la violence, tente de calmer sa fille, mais Palmyra est déjà trop loin dans sa fureur pour entendre raison.

Dans un moment de panique et de colère incontrôlée, Palmyra passe à l'acte. Dans un geste impulsif et désespéré, attaque Judith en lui plantant la fourche dans l'abdomen, la blessant gravement. La scène est brutale, marquée par une explosion de violence qui reflète toute la rage accumulée de Palmyra. La confrontation se termine tragiquement par la mort de Judith, étendue sans vie sur le sol de la ferme, victime de la rage de sa propre fille.

Après cet acte impardonnable, Palmyra se retrouve face à une nouvelle réalité. Le silence qui suit la violence est assourdissant. Elle regarde le corps sans vie de sa mère, incapable de comprendre pleinement ce qu'elle vient de faire. Mais au lieu de ressentir immédiatement de la culpabilité ou du remords, Palmyra ressent un étrange mélange de soulagement. Une partie d'elle sait qu’elle a franchi une ligne qu'elle ne pourra jamais effacer, mais une autre partie de son esprit s'accroche à l'idée que cet acte pourrait enfin la libérer de l’emprise que sa mère avait sur elle.

Cependant, cette liberté tant désirée est teintée d'horreur. Palmyra se retrouve désormais seule avec son père, incapable de bouger ni de parler, et avec le fardeau de cacher ce qu'elle vient de faire. La réalité commence doucement à s'imposer à elle : elle a perdu toute chance d'évasion et de succès, mais elle a aussi détruit sa famille. Ce geste de rébellion ultime, censé la libérer, pourrait bien la plonger encore plus profondément dans la solitude et la folie.