Fyctia

Alors que la vie quotidienne à la ferme se poursuit, les tensions entre Palmyra et sa mère Judith deviennent de plus en plus palpables. Judith est obsédée par la discipline et la survie de la ferme, ce qui se traduit par une autorité implacable sur chaque détail de leur existence. Elle oblige Palmyra à travailler dur, sans la moindre reconnaissance pour ses efforts. Chaque jour, Palmyra doit nourrir les animaux, traire les vaches, nettoyer la maison et surtout prendre soin de son père, cloué dans un fauteuil roulant, muet et immobile. Ce père silencieux symbolise pour Palmyra l’immobilité et l’impuissance qui la guettent si elle ne parvient pas à s’échapper de cette vie.

Palmyra, frustrée par cette routine agaçante, commence à montrer des signes de rébellion intérieure. Elle se lasse de l'autorité de sa mère, qui, au lieu d’offrir de l'affection ou du soutien, ne fait que lui rappeler constamment la dure réalité de leur situation. Judith critique sans relâche les envies de Palmyra, notamment son désir de danser et de rêver d'une vie de star. Elle considère ces aspirations comme des distractions dangereuses, voire des menaces pour leur survie. Pour Judith, le travail à la ferme et l'obéissance sont les seules choses qui comptent. Elle croit que Palmyra doit abandonner ses illusions et accepter le rôle de femme de fermier, tout en la surveillant de près pour éviter toute forme d'irrespect.

Ce contrôle étouffant alimente en Palmyra une colère montante. Elle ressent une immense frustration de ne pas pouvoir vivre la vie de rêve qu'elle imagine en secret. Souvent, pendant que sa mère est occupée, Palmyra vole des moments de liberté pour danser et s’évader mentalement. Elle s’imagine dans des costumes scintillants, sous les feux des projecteurs, applaudie par une foule en délire.

La relation entre Palmyra et sa mère se détériore de plus en plus. Judith critique constamment Palmyra pour la moindre erreur ou distraction. Chaque geste de désobéissance, aussi insignifiant soit-il, est sévèrement réprimandé. Un jour, alors qu'elle se laisse aller à danser seule dans la grange, Judith la surprend. Au lieu de la gronder simplement, Judith fait un discours amer sur l'irresponsabilité de Palmyra. Elle lui rappelle que, pendant que des hommes se battent et meurent à la guerre, elle perd du temps avec ses distractions. La honte et l'humiliation que Judith impose à Palmyra dans ces moments renforcent chez la jeune femme une haine de plus en plus difficile à contenir.

Palmyra, bien que respectueuse en apparence, commence à ressentir de plus en plus de haine envers sa mère. Elle l'accuse intérieurement d’être la cause de sa misère, de la retenir prisonnière dans cette vie sans espoir. Chaque confrontation verbale est une nouvelle étincelle dans cette tornade émotionnel qui évolue en elle. Ce ressentiment s’accompagne d’une fascination croissante pour la violence et la mort, qu’elle dissimule soigneusement.

Un autre élément renforce cette tension psychologique : la présence silencieuse et pesante du père. Complètement dépendant des autres, il représente pour Palmyra un rappel constant de l’impuissance et de la honte. Son père ne parle jamais, ne bouge presque pas, et Palmyra le nourrit et le nettoie mécaniquement, sans véritable affection. Sa condition déshumanisée devient une source d'angoisse pour Palmyra, qui craint de finir comme lui — immobilisée, sans espoir de s’échapper de la ferme.

Malgré cette routine étouffante, Palmyra garde un espoir divin : la possibilité d’une autre vie. Elle rêve en secret de s’enfuir, de quitter la ferme et de laisser derrière elle cette existence pourrie et déprimante. Mais pour l'instant, elle est toujours sous la responsabilité de Judith, une mère inutile qui ne laisse aucune place à ses rêves.