Fyctia
Chapitre 4-1 - Lana
Le week-end a été horrible, si bien que je suis soulagée quand je me lève ce lundi matin pour ma deuxième semaine de cours. Le vendredi soir, j’ai passé une bonne partie de ma soirée au téléphone avec mon amie Shirley. Elle m’a raconté sa semaine de cours ainsi que les potins de mon ancien lycée. J’ai eu un pincement au cœur en l’entendant parler des personnes que je côtoyais avant.
Le samedi Luc, mon beau-père, a voulu que je les accompagne lui et ma mère, chez sa mère à lui. J’ai essayé de trouver un prétexte pour ne pas y aller tout en cherchant à éviter les foudres de mon beau-père, mais sans succès. Alors j’ai passé mon samedi après-midi, assise sur une chaise à regarder par la fenêtre du salon, en essayant d’ignorer au mieux les remarques désobligeantes que cette vieille bique acariâtre me lançait. Je déteste cette femme. Elle est froide et hautaine. Elle ne nous aime pas ma mère et moi et nous le fait savoir à chacune de nos venues. Je ne comprends pas pourquoi Luc nous y traîne, hormis le plaisir malsain qu’il a l’air de prendre en voyant sa mère rabaisser la mienne. Pour lui, on lui doit tout ma mère et moi car c’est lui qui nous a sorti de la misère et donné un nouveau foyer.
C’est vrai que la mort de mon père il y a 7 ans, à vraiment bouleversé nos vies. Et les dettes qu’ils nous à laisser n'ont pas arrangé les choses. Ma mère à dû à cette époque, cumuler deux jobs afin de parvenir à joindre les deux bouts et rembourser les dettes. Il y a 5 ans, elle a fait la connaissance de Luc et 1 an après leur rencontre ils se sont mariés. Je n'ai jamais aimé ce type et me suis toujours méfiée de lui. Et malheureusement, j’ai eu raison de rester sur mes gardes. Car sous ses airs charmeurs et avenants, se cache un homme horrible et manipulateur !
Le dimanche, je l’ai passé enfermée dans ma chambre à faire mes devoirs et regarder des séries sur Netflix. J’étais à fond dans mon épisode quand un cri venant du salon m'avait fait me précipiter en bas. La scène que j’eu sous les yeux en arrivant m’était malheureusement familière. Des bouteilles de bière vides trônaient sur la table du salon, l’une d’entre elles s’était brisée et des morceaux de verres étaient éparpillés un peu partout. Ma mère était au sol se tenant la joue et mon beau-père debout face à elle, les poings serrés, un air mauvais sur le visage et les yeux rougis par l’alcool.
— Maman est-ce que ça va ? avais-je crié en me précipitant vers elle.
Je m’étais agenouillé auprès d'elle. Elle pleurait et un énorme bleu commençait à se profiler sur sa pommette. J’avais voulu l’aider à se redresser mais à ce moment-là Luc m’avait attrapé fermement par le bras pour me relever. J’essayais de ne pas trembler face à son regard noir qui me terrorisait.
— Lana, je t’ai déjà dit de ne pas te mêler des affaires qui ne te concerne pas ! avait-il tonné d’une voix froide.
— Tu n’as pas le droit de la traiter comme ça, tu n’as pas le droit de lever la main sur elle ni de…
Je n’avais pas pu finir ma phrase. Son poing s’était abattu violemment à la commissure de mes lèvres. J’entendis ma mère crier et la vis se précipiter vers moi, mais mon beau-père l’avait empêché de me rejoindre. Hébétée et sous le choc, je reculais précipitamment en direction des escaliers. D’une voix forte et remplie de haine, Luc avait ajouté :
— Je suis son mari, cette maison et à moi et je traite ma femme comme bon me semble ! Je te conseille vivement de te tenir à carreau !
J’étais remontée en courant et m’étais enfermée à double tour dans ma chambre avant de m’effondrer en pleurant dans mon lit.
Je grimace à se souvenir et une vive douleur vient me vriller la joue. J’aimerais tellement que ma mère soit suffisamment forte pour le quitter et lui tenir tête. Mais il a réussi à la briser et à la rendre dépendante de lui et je ne suis pas sûre qu’un jour elle trouve le courage de réagir. Je soupire en sortant de mon lit. Après une douche rapide, je m’approche du miroir afin de me coiffer et de voir l’étendue des dégâts sur mon visage : le coin gauche de ma bouche est légèrement ouvert et boursouflé et un bleu vient tenir compagnie à ma cicatrice. Comme si ma balafre n’était pas déjà suffisante, il va en plus falloir que j’affronte le regard des autres avec une lèvre fendue et un bleu sur le visage !
J’agrippe fermement les bords du lavabo et ferme les yeux en luttant contre les larmes que je sens arriver. J’entreprends mes exercices de respiration et arrive de justesse à contenir la crise de panique que je sens venir. Je souffle un bon coup, rouvre les yeux saisit ma brosse et entreprends de discipliner ma longue chevelure, puis une fois prête, je descends. La maison est silencieuse. Luc part tôt le matin si bien que je ne le croise jamais la semaine en me levant, ce qui m’arrange. Un mot sur la table de la cuisine attire mon attention :
Je suis partie plus tôt au travail.
Désolée pour hier… Je t’aime.
Maman
Je froisse rageusement la feuille avant de la jeter dans la poubelle, puis me sers un bol de céréales que je mange à peine. Ma joue me lance. Je sais que j’aurais dû mettre un peu de glace dessus hier soir, mais j’avais tellement peur de tomber sur mon beau-père que j’ai décidé de m’en passer. Je fouille dans les placards à la recherche d’un doliprane priant pour qu’il en reste encore. Par chance, je finis par mettre la main sur une boîte. J’avale rapidement le précieux cachet, attrape mon sac et ma veste et sort de la maison.
En arrivant devant les grilles du lycée, je suis surprise de voir Molly et Vicky agiter les bras dans ma direction avec un grand sourire aux lèvres. Je me retourne, pensant qu’elles adressent leur salut à quelqu’un derrière moi quand j’entends Vicky m’appeler :
— Hey, salut Lana.
— Euh, salut, répondais-je peu sûre de moi en arrivant devant elles.
— Mais que t’est-il arrivé ? me demande Molly d’une voix effarée en voyant mon visage que mes longs cheveux ne suffissent pas à masquer.
— Oh, euh, rien je suis juste tombée. Je suis quelqu’un de très maladroite !
Je prie pour qu’elle ne devine pas mon mensonge et par chance elle ne relève pas.
— Eh bah, tu ne t'es loupée ! réplique-t-elle en lorgnant sur mon visage.
— Ca te dit qu’on mange ensemble ce midi ? demande Vicky.
— Euh, oui, pourquoi pas !
— Tu as quoi en dernier cour de la matinée ?
— Histoire, en salle 3 A.
— Ok très bien on t’attendra devant ta classe alors, répond-elle avec un grand sourire.
Après un dernier geste de la main, elles s’engouffrent parmi le flot d’élèves à l’intérieur du lycée. Je suis agréablement surprise et un sourire étire légèrement mes lèvres. Ces filles ont l’air vraiment sympas.
13 commentaires
Elodie Crommelinck
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Il y a 2 ans
Just_Une_Plume
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Il y a 2 ans
Val Alda
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Mary Melody
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AngelAstéri
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