Fyctia
Chapitre 4 - June partie 1
Sur le tarmac, deux berlines rutilantes attendent pour nous conduire à l'hôtel. Je suis surprise par la chaleur presque suffocante du soleil mexicain. Je me presse de retirer mon sweat sous le regard perçant de Sam qui se détourne quand il s'aperçoit que je le remarque.
Le temps que je rejoigne le groupe, Laurent, Edouard, Sarah et Sophie montent dans une première voiture, tandis que Pete et Sam m’attendent pour prendre la seconde.
Je refuse à nouveau de passer devant ces mecs aux yeux trop baladeurs. Mais cette fois c'est Pete qui m'interpelle.
— Pourquoi tu refuses notre acte de galanterie ? Son air faussement offusqué me fait sourire car je sais qu'il a entendu la réplique, sortie à son pote quelques instants plus tôt, puisque je l'ai vu lui taper sur l'épaule et se foutre de lui.
— Merci, mais y'a pas de raison que vous soyez les seuls à mater des culs après tout, dis-je quand ils s'installent dans la voiture.
Pete explose de rire et Sam se retourne vers moi, choqué de ma répartie, mais ses lèvres s'étirent en un rictus timide.
— Je t’aime bien toi! me signale le beau blond, avec une répartie comme ça, on ne va pas s’ennuyer!
Je suis fatiguée et stressée par ce qui nous attend, alors je me contente de lui sourire. Je n’ai pas la force de débattre avec eux, d’autant que le fait de me retrouver dans un endroit si restreint avec Sam qui ne m’a pas quitté des yeux, me perturbe et affole mon coeur qui bat déjà à une vitesse folle. La configuration des sièges à l’arrière du véhicule fait que je me retrouve assise en face des deux hommes, sans personne pour me faire la conversation et me faire penser à autre chose que la course folle de mon pouls.
— Vous qui avez l’habitude de bosser avec Laurent, vous savez ce qui nous attend? les questionné-je, voulant changer de sujet.
— Lui, est au courant, m’informe Sam en pointant Pete, mais c’est une tombe! Moi, c’est la première fois que je travaille avec lui.
Son ton est un peu froid et sec, montrant qu’il est aussi tendu que moi.
— Si j’ouvre la bouche, je perds mon job, les gars! et, je t’adore mec, mais je ne prendrais pas ce risque, même pour toi! Ni pour tes beaux yeux d’ailleurs, s’adresse t-il à moi ensuite Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que c’est au-delà de ce que vous pouvez imaginer et que c’est à la hauteur de sa réputation. Je n’ai pas tous les détails, mais on va en prendre plein les yeux.
Dix minutes seulement séparent l’aéroport et l’hôtel dans lequel nous allons séjourner, si bien que je ne peux tenter de lui tirer les vers du nez.
Le paysage est magnifique, paradisiaque. Des plages de sable blanc, du bleu turquoise à perte de vue contraste avec les gigantesques complexes hôtelier qui s’étendent devant nous. Notre chauffeur emprunte une longue allée bordée de palmiers. Ce pourrait être parfait si ces derniers n’étaient pas garnis de guirlandes de Noël dans des tons rouge et blanc.
À mesure que nous approchons de l’entrée, le décor, qui devait être idyllique, se transforme en une représentation des clichés les plus répandus de Noël. Autrement dit, le rêve devient cauchemar pour moi.
Le grand hall, en marbre blanc, est encerclé par un troupeau, à taille réelle, de rennes blanc polaire en peluche. C’est kitch au possible, mais tous les visages des voyageurs s’illuminent face à ce spectacle se voulant féérique pour qui aime ce style. Seul Sam garde son air sérieux et n’affiche aucune indication quant à son appréciation ou non de cet accueil.
Je prends sur moi et tente de me rassurer. Ce ne sont pas quelques décorations qui vont gâcher mon séjour! Après tout, nous sommes en décembre, il est normal que l’hôtel se prête au jeu des fêtes de fin d’année, même si j’avais espéré pouvoir y échapper.
Le principal c’est le travail qui m’attend. Ce n’est pas comme si on me demandait de participer à toute cette mascarade! Je vais juste devoir supporter cette vision d’horreur pendant dix jours, ce n’est pas la mort non plus!
Hormis ce faux pas concernant la décoration de Noël, le Krystal remplit toutes ces promesses de vacances paradisiaques. Situé sur l’une des pointes de la ville, au bord de mer, évidemment, le complexe dispose même de sa plage privée à en croire les panneaux directionnels. Je ne parle pas l’espagnol, mais le lieu étant touristique, tout est traduit en anglais, que je maîtrise.
Je rejoins Eddie au niveau de la réception pour récupérer le pass d’entrée de ma chambre.
Il me laisse rapidement pour rejoindre le groupe des mannequins qui vient d’arriver. La réceptionniste m’indique qu’un cocktail de bienvenue est servi pour nous sur la terrasse du bar, mais je décide de faire l’impasse. J’ai trop besoin d’une douche pour me débarrasser de la moiteur qui me gagne. J’ai l’impression de sentir le phoque en décomposition, bon même si en soit, je ne sais pas vraiment quelle en est l’odeur. Nous sommes attendus dans un peu plus de deux heures et il est primordial que j’enlève ce jean qui me colle à la peau.
J’espère juste avoir ce qu’il faut à me mettre si je ne veux pas encore me faire remarquer.
Mon pass en main, je déverrouille la porte qui s’ouvre sur un grand salon avec un balcon vue mer. Situé au cinquième et dernier étage, c’est époustouflant!
Je suis ravie de constater que la déco spéciale Noël ne concerne pas les suites.
Ma valise et d’autres sont rassemblées au milieu de la pièce. Seul, le boss à sa propre suite individuelle. Ce qui est logique. L’équipe dispose de chambre familiale avec deux chambres, mais vu la taille, le mot appartement serait plus approprié que chambre.
Je suppose que mes colocataires pour ces dix prochains jours sont Sarah et Sophie, donc je verrais directement avec elles, comment nous partageons les chambres. Curieuse, j’ouvre les différentes portes et découvre avec stupeur que mon propre appart, que je partage avec Orlane, est plus petit que cette suite.
Tout ici rappelle le luxe et je me surprends à me demander combien d’argent le célèbre créateur à débourser pour ce lancement, mais aussi et surtout, combien gagne-t-il pour pouvoir se permettre ces folies. Il se pourrait bien que j’ai l’audace de le lui demander lors de notre entrevue, même si je doute qu’il réponde à ce genre de questions.
J’attrape ma trousse de toilette et m’en vais profiter de la grandiose douche à l’italienne. Me délassant sous l’eau chaude, tout en réfléchissant à la tenue que je vais pouvoir mettre, je ne vois pas le temps qui passe. Mon téléphone, laissé sur le rebord de la double vasque vibre à répétition, provoquant sa chute sur le carrelage en marbre.
— Tu as de la chance que j’ai une coque qui protège mon téléphone, sinon même à l’autre bout du monde je t’aurais botté les fesses, répond-je en décrochant avec un sourire.
— Bah sympa! C’est pas une façon de s’adresser à sa meilleure amie, s'indigne-t-elle.
Je sors de la pièce, les cheveux dégoulinants, vêtue seulement d’une serviette et pousse un cri en lâchant mon téléphone.
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Aline Puricelli
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eleni
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Laetitia B
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