Fyctia

Je croyais avoir passé une des pires nuits de ma vie. Tous ces souvenirs qui refaisaient surfaces m'avaient réveillée en pleurs toute la nuit, c'était un cauchemar. Je n'avais jamais oublié ce qui s'était passé, mais je croyais avoir appris à vivre avec. Je ne pensais pas que ça m'affectait toujours autant. Heureusement, Ethan m'avait réconfortée toute la nuit. Il était resté avec moi-même quand mon passé me rendait son contact insupportable. Je ne lui avais pourtant donné aucune explication.

- Hazel, je veux pas que tu te sentes obligée de le faire, mais tu sais que tu peux me parler d'hier soir. Je sais que c'était pas juste un cauchemar. Ça fait pas ça un cauchemar. exposa-t-il.

- Je me sens pas prête à en parler Ethan, je suis désolée.

- T'as pas à être désolée Hazel, c'est ton histoire. Tu la racontes quand tu le veux, pas quand on te le demande.

Il m'embrassa. Malgré les jours qui passaient et les baisers qui se répétaient, le contact de ses lèvres sur les miennes me procurait toujours les mêmes sensations magiques.

- Parlons d'autre chose. Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? demandais-je.

- J'ai vu un endroit magnifique où on peut aller. Par contre, il faut qu'on prenne une nuit d'hôtel là-bas parce que le trajet dure presque cinq heures.

- Explique-moi tout.

- Ça s'appelle Setesdal, c'est une vallée dans le sud de la Norvège. Il y a plusieurs sentiers qui mènent à des endroits comme la cascade de Rjukan, le massif de Skuggefjell et un village, mais je ne te ferai pas l'honneur de prononcer son nom. m'informa-t-il.

Il me montra des photos. Ça avait l'air magnifique. Il était encore tôt, donc on décida de réserver l'hôtel, le Sølvgarden hotel, puis d'appeler un taxi pour s'y rendre.

On était partis avant midi. Toutes nos affaires étaient dans une seule valise, celle d'Ethan. Pendant le trajet, nous partagions une paire d'écouteurs. Chacun notre tour, nous choisissions une musique. J'en ai découvert de très bonnes, mais aussi de très mauvaises. J'étais plus habituée à la musique Pop qu'au reste.

- Tu lis même en voiture Hazel ? fit remarquer Ethan à la seconde où je sortais un livre de mon sac.

- Oui, ça te dérange ?

- Pas vraiment. J'aurais juste préféré parler avec toi.

- Alors on parle.

Je posai mon livre.

- De quoi tu veux parler Ethan ?

- De nous. On n'a pas vraiment pris le temps de trop parler de notre relation. On pourra pas ne pas se voir jusqu'en décembre.

- C'est hors de question que je te voie qu'une fois par an Ethan.

Il sourit.

- La prochaine fois c'est moi qui viendrai à Londres. Tu as vu ma maison, à moi de voir la tienne. Je veux découvrir tes endroits préférés, ton travail, tout. Je veux tout savoir sur toi Ethan Wilson.

- J'aime bien quand tu m'appelles comma ça, Hazel Foster.

- J'ai très envie de faire quelque chose, mais j'ose pas trop.

- Dis-moi Hazel.

- Et si on se trouvait un surnom ?

- C'est ça que tu osais pas faire ? Me donner un surnom ? Tu me surprends toujours autant qu'au début.

Il ne disait pas ça méchamment, mais plutôt comme s'il était intrigué par ma manière de penser.

- J'ai toujours vu ça dans les films, mais je sais pas si on fait ça dans la vraie vie.

- Pour une fille qui déteste les films cul-cul, t'as l'air d'en avoir regardés plus d'un.

- Tu me critiques Ethan ?

- Absolument pas. Je vais répondre à ta question. On peut se trouver des surnoms, même mille si ça te chante. Il y a juste une condition à respecter, la signification. Il faut une raison à ces surnoms. Il faut qu'ils soient importants.

- Ça me convient.

- Tant mieux.

Ethan venait de m'offrir une réflexion qui allait me travailler pendant tout le reste du trajet : quel surnom correspondait à ce que je pensais d'Ethan ?

Quand on arriva à l'hôtel, on récupéra notre chambre et déposa notre valise. La chambre était grande. Elle était composée d'un grand lit, de fauteuils, d'une table, d'un bureau, d'une télé et d'une fenêtre avec une vue splendide sur les montagnes. Il y avait aussi une salle de bains. Tout était dans des tons clairs.

Je me rendais compte seulement à cet instant que j'étais vraiment en couple avec Ethan. Je remarquais une différence entre le premier jour à Oslo et aujourd'hui, le grand lit. Je ne réfléchissais plus à est-ce qu'on allait dormir ensemble ou pas dans ce dernier. La réponse était oui sans aucune hésitation. Pourtant, seulement quelques jours s'étaient écoulés.

- Change-toi Hazel. On va manger et après, c'est randonnée.

- Oui, j'y vais.