Fyctia

À onze heures et demie, le vingt-six décembre, j’étais dans la voiture d’Ethan sur la route pour aller chez sa mère.

- Tu vas mieux Hazel ? s’enquit-il.

- Oui, merci de demander. Et toi, ça va ?

- Je vais toujours très bien Hazel. Surtout en ta présence.

Un grand sourire se dessina sur son visage. Je mourrais d’envie de savoir ce qui avait bien pu lui faire autant de mal pour qu’il s’en prenne à lui-même. Je voulais le serrer dans mes bras et le réconforter comme il l’avait fait avec moi. Je savais très bien que son sourire n’était qu’un tissu de mensonges et que ses paroles en étaient un plus encore plus gros.

En arrivant chez sa mère, elle me fit le même accueil que l’année passée. Elle m’enlaça et me donna un nouveau surnom. Billy était là aussi. Avec lui, j’avais le droit à un accueil un peu moins chaleureux, mais très gentil quand même.

- Ça m’avait manqué de vous voir ensemble ! s’exclama Catherine. Vous êtes tellement beaux tous les deux !

Ça me faisait tant plaisir qu’une personne ne dise que ce qu’elle trouvait de positif chez nous. Elle se foutait du négatif tant qu’on était heureux. Le repas avec Cathy s’annonçait beaucoup plus heureux que celui du réveillon.

Catherine a apporté à manger sur la table.

- Tu as refait les lasagnes de l’année dernière ! m’émerveillais-je.

- Bien sûr ma chérie, je savais que tu les aimais.

- Tu es géniale.

- Je t’aime beaucoup tu sais. Tu es très gentille et tu rends mon fils heureux. Il sourit toujours beaucoup plus en ta présence. Tu sais, ça n’a pas toujours été très facile pour nous, on a été séparés un petit moment. Il ne s’en est pas encore remis complètement, mais avec toi, j’ai l’impression qu’il va mieux.

Ethan semblait tendu au moment des révélations de sa mère. De toute façon, je savais déjà qu’il cachait quelque chose. Je ne comptais pas le forcer à parler. Il me raconterait tout s’il en avait envie.

Rapidement est venu le moment d’ouvrir les cadeaux. Moment que j’avais d’ailleurs loupé chez mes parents. J’avais laissé leurs cadeaux dans un placard, ils avaient dû les ouvrir.

J’ai offert à Catherine un bon pour un massage, elle était aux anges quand elle l’a vu. Pour Billy, j’ai opté pour un cours d’équitation. Ça le passionnait depuis tout petit mais à l’époque sa famille n’avait pas assez d’argent pour lui payer des leçons. Maintenant, il en avait largement assez, mais il avait honte. Il avait peur qu’on se moque de lui car il apprenait à monter à cheval à soixante ans.

Ethan m’a offert un pendentif en or. C’était une bûche de Noël. J’ai croisé son regard et j’ai tout de suite su ce qu’il fallait que je fasse. Je l’ai ajouté à mon bracelet. Je n’avais aucun doute sur sa signification, ça représentait notre séance de cuisine avant Noël.

Moi je lui ai offert des patins. Pendant nos appels de l’année dernière, il m’avait avoué avoir beaucoup patiné dans son enfance. Il avait arrêté plus tard pour une raison inconnue. À l’époque il avait ses propres patins, mais il les avait donnés. Je lui en ai donc offert.

- Oh Hazel, c’est… j’adore ! Ils sont magnifiques ! avoua-t-il.

Avant que j’ai pu prononcer quoi que ce soit, Cathy et Billy étaient devant nous et nous tendaient un petit paquet.

- C’est pour vous deux. déclara Billy.

On a ouvert le paquet. Dedans se trouvait une photo. C’était une photo de la Norvège. Dessous, se cachaient deux billets d’avion. L’un partait de Londres et l’autre de New York. En revanche, la direction était le même.

- Vous partez ensemble en Norvège du vingt mars au trois avril. expliqua Catherine.

Ethan se tourna vers moi et je l’imitai. Dans nos regards, on devinait de la joie. D’ailleurs, on s’écria en cœur :

- On part en Norvège !

- Oui, avec Billy on discutait et on trouvait dommage que vous ne vous voyiez que rarement. Alors, on vous a payé des vacances ensemble.

- Merci beaucoup ! C’est incroyable ! affirmais-je.

- Oui, merci à tous les deux ! répliqua Ethan.

On les a remerciés pendant de longues minutes avant de partir. J’adorais sa famille.

Ethan me raccompagna chez moi. Là où il était venu me chercher.

- Merci Ethan. On se revoit bientôt. Il faut qu’on s’émerveille ensemble sur notre voyage en Norvège.

- Je viendrai à ce rendez-vous avec plaisir.

Une fois dans mon appartement, je réfléchissais. J’allais voyager avec Ethan. Mais comment allait se passer ce voyage ?