Fyctia

• Ils passent A Christmas Prince au Regal E-Walk Stadium à 21h30. C'est bon pour toi ?
• Parfait !

Je n'avais pas du tout envie d'y aller, le film avait l'air nul. Mais c'était avec Ethan donc pourquoi pas. J'avais pensé à lui toute la journée d'avant. Mais ça devait être normal. J'avais passé beaucoup de temps avec lui ces derniers jours. N'importe qui aurait pensé comme ça. Peu importe, je devais me préparer. La séance était seulement une heure plus tard. J'ai mis un jogging et un sweat. Les hivers de New York étaient très froids donc j'ai aussi ajouté un manteau.

J'ai rejoint Ethan devant le cinéma. Il était arrivé un peu avant moi et avait déjà payé nos places.

- Je t'attendais pour les Pop-Corn, je sais pas comment tu les préfères.

- Pop-Corn salés sans hésitation !

- Tu es vraiment parfaite Hazel ! Les salés sont les meilleurs. Ceux qui préfèrent les autres n'ont pas de palais.

- Sur ce coup je suis totalement d'accord avec toi.

- Tu veux boire aussi ?

- De l'eau s'il-te-plaît.

- Deux Pop-Corn salés et deux bouteilles d'eau. Je vais chercher ça. Je reviens tout de suite.

Je l'attendais devant l'entrée de la salle pendant qu'il nous achetait à manger et à boire. Il est arrivé avec ses achats et un grand sourire.

- Pour madame.

Il m'a tendu une bouteille d'eau.

- Au lieu de deux petits pots de Pop-Corn, je nous en ai pris un gros à partager.

- C'est ton excuse pour pouvoir toucher ma main pendant le film ?

- Exactement Hazel, toutes les nuits je rêve de toucher ta main pleine de sel devant un film pourri de Noël.

- Je te rappelle que c'était ton idée.

- Et tu ne l'as pas refusée.

- Jamais je ne refuserais un rendez-vous avec le grand Ethan Wilson.

- C'est tellement flatteur venant de la splendide Hazel Foster. Qui est d'ailleurs une excellente patineuse.

- Alors là, je t'interdis de remettre ça sur le tapis !

- Si tu insistes. Je ne voudrais surtout pas te contrarier.

- Tais-toi et entre dans la salle. Surtout trouve une bonne place.

- vos ordres.

La salle était plutôt grande. Il n’y avait encore personne. Il a choisi deux places tout au fond.

- C'est très… vide

- Parce que j'ai privatisé la salle.

- Comme si j'allais te croire.

- Sauf que je ne rigole absolument pas Hazel. Je savais que le film ne nous plairait pas et qu'on ferait que parler. Alors je me suis dit que pour ça, ce serait plus pratique si personne n'était dans la salle. Au moins on n’a aucun risque de déranger.

J’étais choquée. Pas de la mauvaise manière mais j’étais choquée. On se connaissait à peine, pourquoi il nous privatisait une salle de cinéma ?

- Mais tu es dingue Ethan ! Que dis-je, tu es fou à lier !

- Mais non, je suis ambitieux.

- Ethan, c'est pas de l'ambition ça, c'est complètement absurde. Une salle de cinéma que pour nous. On se connait depuis moins d'une semaine. Tu as de l'argent à jeter ?

- Je veux juste rendre ma copine heureuse.

- Ethan !!! Tu ne peux pas faire ça juste pour la blague !

- Hazel, ne t'inquiète pas, ça me fait plaisir. Et puis sincèrement, qui n'a jamais rêvé de ça ?

- Certes, c'était un de mes rêves. Mais le principe d'un rêve, c'est que ça reste dans la tête. C'est pas fait pour être réalisé. Sinon ce n'est plus un rêve.

- Si tu dois bien retenir une chose Hazel, c'est qu'il faut réaliser ses rêves. C'est ça le but d'une vie.

Je n’ai jamais voulu réaliser mes rêves. Parce qu’une fois qu’ils sont réalisés la vie n’est plus intéressante.

- Chacun son point de vue.

- Non, je t'interdis de penser autrement sur ça. Comment tu peux espérer être heureuse si tu veux laisser tes rêves imaginaires ? Fais de ta vie un rêve Hazel. Je te l'ordonne.

- Un ordre ?

- Oui. Et maintenant apprécie ton cadeau.

Le film a commencé et on est restés dans le silence plusieurs minutes. Je réfléchissais à ce qu'il venait de me dire jusqu'à ce que ma main frôle la sienne pendant que je prenais un Pop-Corn. L''électricité a parcouru mon corp à cet instant, comme à la patinoire. Je me suis tournée vers lui et j'ai croisé son regard. Mon cœur s'est emballé. On est restés à se fixer un bon moment.

- Tu as déjà embrassé quelqu'un Hazel ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Le jour où on s'est rencontrés, tu m’as dit que tu n'avais jamais eu personne dans ta vie. Mais est-ce que tu as déjà embrassé quelqu'un ?

- Jamais.

- Tu m'intrigues Hazel. Tu m'intrigues énormément. Mais j'ai une autre question. Ça te dérangerait si j'étais le premier ?

- Ethan, tu es malade, il faut que j'appelle un médecin ?

Au départ je pensais qu’il rigolait. Mais j’ai vite compris que non.

- Je vais très bien. Je me disais juste que notre relation serait plus réaliste si on avait déjà fait quelque chose que font tous les couples. Mais bien sûr, sans ton accord c'est hors de question.

- Après tout, un bisou n'a jamais tué personne.

- Donc tu es d'accord ?

- Oui.

Il approcha son visage du mien et décala les cheveux qui barraient légèrement mon visage. Je sentais son souffle sur moi. La chaleur m'envahissait.

- Je peux ?

Il posa cette question à seulement quelques centimètres de ma bouche. En guise de réponse je hochai la tête. Alors, délicatement, il posa ses lèvres sur les miennes et sa main chaude sur ma joue déjà brulante. À cet instant, j'eus l'impression d'être vivante. Un feu s'alluma en moi, et c'est lui qui l'alimentait. Je mis ma main dans ses cheveux et lui, avec sa deuxième, il attrapa ma nuque. Et quelques secondes après, il s'éloigna. Je restais abasourdie par ce qui venait de se produire. J'avais embrassé un homme pour la première fois, et c'était magique. Mais un millier de questions vinrent troubler mes pensées.

- Je ne me trompais pas quand je disais que tu étais parfaite.

- Parce que tu en as déjà douté ?

- Jamais !

Je ne savais plus quoi dire. Est ce que ce baiser était seulement pour mieux préparer notre mensonge ? C’est ce qu’il avait dit. Mais ça paraissait tellement sincère.

- Ethan, est-ce qu'il y avait une autre intention derrière notre dernière action ?

- Non, juste ce que je t'ai dit. Pourquoi, pour toi il y en avait une autre ?

- Non, je voulais juste en être sûre.

- D'accord.

J'ai passé le reste du film à retourner la scène en boucle dans ma tête. Puis le générique de fin est venu et on est sortis du cinéma.

- J'ai passé une très bonne soirée en ta compagnie Hazel.

- Moi aussi Ethan. Et merci pour tout ça.

- Je ne fais que mon travail de copain parfait. On se voit demain.

- Oui, demain au restaurant Auréole à vingt heures trente.

- À demain Hazel.

- À demain Ethan.

Je suis rentrée chez moi et je suis allée me coucher. Une fois allongée, j'ai réfléchis. Qu'est ce qui s'était passé ce soir ? C'était quoi cette sensation ? Et cette déception quand il a dit qu'il n'y avait pas d'autre intention derrière notre baiser ? J'étais perdue. Ethan était entré dans ma vie par hasard et venait de perturber tous mes repères.