Mauranne BP On both sides Chapitre 53 (2/2)

Chapitre 53 (2/2)

Elle est à fleur de peau tout à coup. Elle qui semble toujours inébranlable. Je ne pensais pas qu’elle partagerait ma vision des choses, concernant les plâtres.


— Il me faut de la glace, annonce-t-elle, tout à trac.


— Euh… on en a plus.


— Alors on va au magasin.


— On est dimanche après-midi…


El se laisse tomber sur mon lit, face contre les draps, avant de se mettre à crier de toutes ses forces en frappant ma couette de ses poings. Swann me dévisage de ses grands yeux bleus. J’articule silencieusement : « C’est normal » et il hausse les épaules en souriant.


— Tu as une idée d’où on pourrait trouver de la glace ?


— Je crois qu’ils en ont à la pizzeria du centre ville, répond-il.


Élie se redresse et tourne lentement son visage dans la direction de mon charmant voisin. On se croirait dans The Grudge, à l’exception de ses cheveux qui sont arc-en-ciel et pas noirs comme la suie.


— Tu fais flipper, ricane Swann.


— Ben and Jerry’s ? demande-t-elle, d’une voix caverneuse.


— Mon dieu, couiné-je.


— Hein ?


— Est-ce que c’est des Ben and Jerry’s ? beugle-t-elle sans crier gare.


J’envoie valser Patrick, qui roule sur le parquet.


— Mais t’es pas bien ! beuglé-je à mon tour. J’ai failli faire une crise cardiaque !


— Oui, je crois, lui répond Swann, comme si de rien n’était.


Élie rampe sur le lit, fait une roulade, se met sur ses longues jambes et envoie valser la porte de ma chambre contre le mur.


— Bah, allez ! J’ai besoin de ma dose moi !


Puis, elle dévale les escaliers.


— C’était… intense, ricane Swann.


— C’est Élie quoi ! Elle est comme ça, intense. Surtout quand elle est contrariée. C’est sa façon à elle de cacher ce qu’elle ressent…


— Je comprends. On y va ?


Il me tend la main, j’enroule mes doigts autour des siens.


— À une condition.


— C’est nouveau, ces conditions ? demande-t-il en arquant un sourcil.


— Je me sens d’humeur autoritaire aujourd’hui, gloussé-je en me redressant.


— Oh… Puis-je avoir plus de détails ?


— Mmh…


Je le pousse gentiment. Il tressaute lorsque son dos heurte le mur de ma chambre. Mes doigts agrippent le col de son tee-shirt. Il se mord la lèvre inférieure, ses yeux bleus rivés sur les miennes. Je me mets sur la pointe de mon pied valide.


— Embrasse-moi.


— C’est la condition ? souffle-t-il, le cœur battant.

J’acquiesce.


— C’est d’accord…


Ses lèvres s’écrasent sur les miennes. Ses mains glissent jusqu’à mes fesses et il me soulève avec une aisance qui me surprend, encore une fois. Mes genoux cognent contre le mur, m’arrachant un gémissement de surprise. Il se décale légèrement, pour me permettre d’enrouler mes jambes autour de sa taille. Je glisse mes doigts dans ses cheveux que j’aime tant. J’ai tellement envie de lui. Je veux tout lui partager, tout lui offrir.


Si seulement j’avais le corps qu’il faut. Ses doigts font pression sur mes fesses, pour me coller un peu plus à lui. Je sens bien qu’il a envie de moi, lui aussi. Mais je ne peux pas lui offrir ça. Pas encore. Alors, à la place, je m’abandonne dans nos baisers en priant pour que ça suffise.

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