Fyctia

— Est-ce que tu veux… parler de ton père ? se risqua-t-il. C’est qui lui ? demanda-t-il en pointant l’énorme peluche.

— Des excuses ? soufflai-je en me détachant un peu de lui. Ou alors il s’est dit qu’il pouvait m’acheter…

— Moi, je veux bien me faire acheter avec ce genre de cadeaux, ricana-t-il.

— Tu peux le prendre alors, grommelai-je. J’en veux pas. Même s’il est adorable, admis-je.

— C’est vrai qu’il est plutôt adorable. Mais pas autant que toi ou Patrick, souffla-t-il avant de caresser ma joue brûlante. Ça va, ta cheville ?

— Euh… Bof, ça me lance, couinai-je. Ça m’apprendra à être aussi maladroit, soupirai-je.

— Mmh… ce n’était sûrement qu’une question de temps, vu comment tu danses sur la glace à chaque fois que tu mets un pied dehors, me railla-t-il.

— Eh ! Tu es censé me soutenir, pas m’enfoncer ! m’écriai-je en le poussant.

Son dos heurta le mur et il se mordit la lèvre inférieure, surpris.

— Pardon… soufflai-je.

Ses yeux me sondaient.

— Pourquoi est-ce que j’ai toujours envie de t’embrasser ?

Je me sentis fondre instantanément. Mes doigts agrippèrent ma cuisse. Moi aussi, j’avais toujours envie de l’embrasser. Mon corps, mon cœur et mon cerveau le réclamaient chaque minute de chaque jour. J’étais obsédé par Swann. Je voulais tout savoir de lui, jusqu’aux moindres détails, aussi futiles soient-ils. Mais j’étais terrifié à l’idée de laisser le bonheur entrer. Parce que j’avais trop peur de le voir s’éloigner petit à petit jusqu’à disparaître, comme mon père l’avait fait. Swann finirait par partir, lui aussi. Tout le monde finissait par partir.

— Alix ?

Swann passa sa main dans sa nuque, gêné. Je repoussai les pensées qui comprimaient mon cerveau puis, dans un élan de confiance qui ne me ressemblait pas, je fis le premier pas. J’attrapai le col de son sweat pour qu’il se rapproche de moi. Il s’exécuta et je nouai mes bras autour de sa nuque avant de poser mes lèvres sur les siennes. Swann étouffa un gémissement et me rendit mon baiser. Sa langue avait un goût de café. J’ignorais qu’il buvait du café. J’archivais l’information dans mon dossier « Swann », dans un coin de mon cerveau.

Il y avait tant de choses que j’ignorais sur lui. Et tant de choses que je n’étais pas prêt à lui confier sur moi. Je m’abandonnais un peu plus contre son corps chaud. Je savourais chacune de ses caresses dans le creux de mon dos. J’avais envie de toucher sa peau, moi aussi. Mais j’avais peur. Peur de dépasser les limites, de mal m’y prendre. Ou alors, pire, que Swann pense que je sois prêt à aller plus loin, ce qui était à des années lumières d’être le cas.

J’étais terrifié à l’idée de me dire qu’un jour, il voudrait forcément aller plus loin que nos baisers. C’était une part de moi que je n’étais pas prêt à partager. Ni avec lui, ni avec moi-même. Swann me repoussa doucement pour reprendre son souffle. Ses yeux bleus transperçaient les miens. Il passa sa main dans ses longs cheveux, les joues rouges.

— Il… faudrait peut-être… qu’on travaille sur notre projet, articula-t-il entre deux prises d’air.

Je hochai la tête. Je n’en avais pas la moindre envie, mais il fallait bien qu’on fasse autre chose que se bécoter au milieu des culottes de ma mère. Et puis, j’avais besoin d’air. Il faisait une chaleur étouffante ici. Et le regard magnétique de Swann n’arrangeait rien.

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Je tiens juste à dire un petit truc : Putain ce que c'est bon de pouvoir publier mes chapitres sans attendre le débloquage ! 😂

J'espère que l'histoire vous plait toujours autant ! En tout cas moi je m'éclate beaucoup pour cette réécriture même si c'est pas toujours facile ! Mais bon, j'ai une beta extraordinaire qui m'épaule et m'aide beaucoup alors je m'en sors ! 🤭🤭