Mauranne BP On both sides Chapitre 25 (2/2)

Chapitre 25 (2/2)

— Attends, dis-je en agrippant son avant-bras. C’est moi qui suis désolé. C’est juste que… Ça m’a blessé que tu aies pu croire ça d’elle, admis-je. Et du coup je m’en prends à toi alors que je sais au fond que tu me demandes ça parce que tu… tiens à moi ? Mais je veux que tu comprennes que ma mère a ses défauts, mais elle est la seule personne sur cette terre à me supporter et m’apprécier comme je suis. Elle ne me ferait jamais de mal. Pas consciemment, du moins…


Swann passa son bras dans mon dos et me plaqua contre lui sans prévenir. Je lâchai mes béquilles, qui teintèrent sur le sol carrelé dans un vacarme métallique. Je grimaçai, mais me laissai aller contre lui. Je passai mes bras autour de sa taille et enfouis mon visage dans son cou.


— Je suis désolé pour hier, avoua-t-il. Ce qu’a dit ta mère sur mon père m’a blessé, et je t’en ai voulu alors que ce n’était pas ta faute. Je t’avais bien dit que je n’étais pas parfait, souffla-t-il dans mes boucles blondes. J’ai beaucoup de mal à gérer mes émotions, et ça donne ce genre de conneries. Et puis, quand je t’ai vu avec ton plâtre, et l’état de ton salon, j’ai paniqué. Parce que je… parce que tu comptes énormément pour moi et que je ne veux pas qu’on te fasse du mal.


Mon cœur manqua un battement. Il venait de se confier à moi. Je resserrai mon étreinte et inspirai profondément. Son parfum aux notes musquées chatouilla mes narines. Il sentait tellement bon. Contrairement à moi, là tout de suite. Ses doigts glissèrent dans mes cheveux emmêlés.


— C’est moi qui ai mis le salon dans cet état, avouai-je, le cœur gros. J’étais en colère, et j’ai perdu mon sang froid. Ça… ça m’arrive parfois.


Swann se détacha de moi pour pouvoir me regarder. Il emprisonna mon menton et posa ses lèvres sur mon front.


— Ça m’arrive aussi, me confia-t-il. Personne n’est parfait. Tu… tu te sens mieux, aujourd’hui ?


— Oui, ça va, répondis-je. Mieux maintenant que tu es là.


Sa main glissa dans ma nuque. Il se pencha et m’embrassa. Mon ventre se contracta instantanément. J’étais dégueulasse, comment est-ce qu’il pouvait avoir envie de m’embrasser ? Je chassai la voix dans ma tête et me mis sur la pointe des pieds. Sauf que ma cheville me rappela à la raison. La douleur m’arracha un gémissement. Swann passa ses bras sous mes fesses et me souleva pour alléger la douleur. Je nouai mes jambes autour de sa taille. Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander s’il me trouvait trop lourd. J’étais toujours trop lourd. Dans tous les sens du terme. Pourquoi est-ce que mon esprit s’évertuait à parasiter les bons moments ? Pourquoi est-ce que j’étais incapable de profiter de l’instant ?


Je glissai mes mains dans ses longs cheveux. Son bonnet glissa et tomba sur le sol de la buanderie. Swann étouffa un petit rire et me plaqua contre le mur. J’étais trop lourd, c’était sûr. Je voulus détacher mes jambes, mais il resserra son étreinte au même moment. J’avais l’impression que nos corps allaient finir par fusionner s’il continuait à se coller à moi comme ça. Je manquais d’air. Mais c’était étrangement agréable, cette fois. Pas comme hier, quand j’avais fait ma crise d’angoisse. Les lèvres de Swann se détachèrent des miennes pour aller se promener sans mon cou. J’avais tellement chaud. Je me liquéfiais dans ses bras.


— Alix ?


Mon charmant voisin se détacha de moi, les yeux écarquillés. Ma mère était comme mon cerveau. Toujours là pour parasiter les bons moments. Swann se pencha pour ramasser mes béquilles et me les tendit. Il remit son bonnet sur ses cheveux emmêlés et s’essuya les lèvres d’un revers de manche, les joues rouges. J’étouffai un rire gêné. Il était tellement craquant.


— Swann ? Tes chaussures sont dans l’entrée, cria ma mère, qui se rapprochait dangereusement de nous.


Je jetai mon visage contre son torse. Il glissa sa main dans mes boucles blondes.


— Ta mère va finir par m’interdire de te voir, souffla-t-il.


— Mais non ! ricanai-je. Elle t’aime bien, tu sais. Elle… elle a vite compris que tu… me plaisais, couinai-je. Je lui ai dit qu’on s’était embrassés, et elle m’a dit qu’elle était contente pour moi. Parce que tu avais l’air d’être une bonne personne. Je sais que ce qu’elle a dit sur ton père n’était vraiment pas cool, mais…


La porte de la buanderie s’ouvrit dans un grincement infernal.


— Ah ah ! Je vous ai trouvés, s’exclama ma mère, l’air triomphant. Alors, on se bécote au milieu des culottes de sa vieille mère ? me demanda-t-elle, en levant un sourcil amusé.

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13 commentaires

Arca Lewis

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Il y a 2 ans

À mon humble avis il faut retravailler ce chapitre. J'ai boulotté le précédent sans soucis (celui où Alix est en crise) et le harcèlement de Griminal par messages passe aussi comme une lettre à la poste. Mais cet échange entre les deux personnages manque de réalisme et de spontanéité. Il casse le rythme et ça reste un passage important donc on en attend beaucoup de choses. Je réitère ce que j'ai dis : les répliques sont trop longues. Elles sont aussi trop littéraires/théâtrales. Ça me fait un peu penser à la façon d'écrire des dialogues de Pascal Gottesman (tu ne sais pas que tu es belle... sur Fyctia). Brusquement on se rappelle qu'on est dans un truc écrit, tu perds le côté immersif que tu as créé avant et qui rend la lecture tellement facile qu'on oublie qu'on lit. Je ne suis pas super à l'aise avec le YA, je trouve qu'il y a trop de révélations dans les dialogues, pas assez d'implicite, alors que ça paraît logique en fait. On s'adresse à des ados alors il faut que tout soit clair et facile à comprendre pour tous les "gamins" de 13 à 17 ans. Mais il n'empêche qu'il y a ici trop d'informations d'un coup et une partie de répétitions (puisqu'ils s'avouent mutuellement ce que nous lecteurs on sait déjà par leurs réflexions intérieures et les échanges par messagerie).

Mauranne BP

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Il y a 2 ans

Je vois où tu veux en venir... j'ai parfois du mal avec les parties "dialogues" qui font trop littéraires comparé à la vraie vie, j'avoue xD

Ana_K_Anderson

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Il y a 2 ans

♥️♥️♥️
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