Fyctia
Chapitre 18 (1/2)
La sonnerie du portable de Swann nous ramena à la réalité. Il me repoussa gentiment pour accéder à la poche de son pantalon.
— Euh… désolé, je dois répondre, articula-t-il, à bout de souffle.
— Pas… pas de soucis, répondis-je en me détachant de lui.
Je passai la main dans mes cheveux pour tenter de les discipliner.
— Papa ? souffla Swann après avoir décroché.
Je m’assis à côté de lui et posai ma main sur sa cuisse.
— Euh, oui… j’arrive tout de suite.
Il éloigna le téléphone de son oreille et attendit que son père raccroche, puis soupira.
— Il faut que je rentre.
— On n’a même pas travaillé sur le projet, couinai-je en ramassant Patrick qui gisait toujours sur le parquet.
— Je suis désolé, répondit-il avant se poser sa main sur la mienne.
— Arrête de t’excuser, soufflai-je. Je suis aussi coupable que toi, ajoutai-je avec un sourire.
Swann caressa ma peau du bout du doigt, les lèvres pincées.
— J’aimerais pouvoir rester. Pour… pour travailler.
— Mhh. Travailler, répétai-je en levant un sourcil. Rendez-vous à la fenêtre ? proposai-je.
Mon charmant voisin hocha la tête avant de se mettre debout, à contre-coeur. Il tira sur ma main et je me laissai guider. Sa main libre glissa instinctivement dans le bas de mon dos pour m’inviter à me coller à lui.
Je me mis sur la pointe des pieds, mais j’étais encore trop petit et obligé de lever la tête pour le regarder dans les yeux. Il déposa un baiser sur mon front. Ses lèvres étaient si douces. Je me laissai aller contre lui et nouai mes bras autour de sa taille.
— J’aimerais rester comme ça pour toujours, me surpris-je à dire tout haut.
— Adorable, murmura-t-il tout en m’embrassant le front encore et encore. Maintenant, laisse-moi partir, dit-il alors qu’il me serrait plus fort contre lui. Il faut vraiment que j’y aille.
— Alors, pars, chuchotai-je. Je ne retiens pas, insistai-je tout en resserrant mon étreinte. Tu peux y aller, couinai-je.
— Rendez-vous à la fenêtre, Alix.
Swann se détacha de moi pour de bon cette fois. Je le regardai descendre les escaliers, le coeur serré. Je me fis violence pour ne pas lui courir après et l’embrasser une dernière fois.
***
J’avais mangé en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, trop excité pour tenir en place. J’avais besoin de le voir, besoin de l’entendre, constamment. Il était devenu mon obsession. En si peu de temps, Swann était devenu la personne la plus importante à mes yeux. Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait.
J’étais l’otage de mes sentiments, un pantin que mon coeur manipulait à sa guide. Et j’adorais ça. Je l’adorais, lui. Je débarrassai mon bureau que j’avais réussi à encombrer en moins de deux heures et m’installai en tailleur dessus, ma couette posée sur les épaules et Patrick collé contre mon torse.
Swann n’était pas encore là. Un mot était collé sur le double vitrage : « J’arrive bientôt, désolé ! ». J’aurais dû lui demander son numéro de téléphone. Je devrais l’avoir. Et en même temps, j’aimais cette idée de ne pas pouvoir le joindre à tout moment. De devoir attendre après lui, à ma fenêtre.
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Lyaure
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Il y a 2 ans
Mauranne BP
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Il y a 2 ans
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Il y a 2 ans
Ana_K_Anderson
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Mauranne BP
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Il y a 2 ans
Magali_Santos_auteur
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Il y a 2 ans