Fyctia
Chapitre 12
Élie -
@Griminal - 17h02
Eryn, est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?
@Griminal - 17h11
Parle-moi, s’il te plait. C’est la première fois que tu mets autant de temps à me répondre et ça me fait peur. Je m’inquiète pour toi.
@Griminal - 17h35
J’ai besoin de toi…
@Griminal - 18h03
Alix est bizarre. Et toi, tu m’ignores. Je me sens merdique. S’il te plait, Eryn.
À l’abri sous ma couette, je me laissais aller à mes vices. J’avais vidé les placards de toutes les sucreries que j’avais pu trouver. Et je m’empiffrais en faisant défiler toutes les publications de Griminal.
Pourquoi est-ce que j’avais si mal à la poitrine ? J’avais l’impression qu’on me comprimait. J’étouffais. Pourquoi avait-il fallu que je déménage ici ? Dans ce lycée, dans cette classe, dans cette maison collée à celle de Swann ? Je me sentais pris au piège.
Je n’avais jamais voulu ça. Je n’avais jamais voulu lui faire du mal. J’avais tout fait ces dernières années pour l’aider. Je l’avais conseillé du mieux que j’avais pu pour lui rendre la vie moins difficile. Je n’étais qu’un avatar, vivant à travers lui par écran interposé. Je n’étais pas réel. Il n’était pas réel.
Notre relation aurait dû rester virtuelle, intouchable. J’avais tout gâché. J’avais réduit ces dernières années en cendres en déménageant pour échapper à ma réalité. En faisant ça, je venais de briser sa réalité à lui. J’avais envie de vomir. Je continuai à me gaver tout en pleurant sur mon sort, grignoté par mes pensées trop envahissantes. Il y avait des jours comme celui-là, où le simple fait d’exister devenait trop pesant.
***
— Bonsoir, madame. Excusez-moi de vous déranger, j’ai… quelque chose à rendre à votre fils.
— Bonsoir, Swann ! s’écria ma mère. Bien sûr, entre ! Il est dans sa chambre, vas-y.
J’avais fini par m’endormir, épuisé à force de pleurer. Je me redressai en hâte et jetai les emballages de gâteaux sous mon lit, le coeur battant. Je n’avais aucune envie qu’il me voit dans cet état. Merde, j’avais retiré mon binder à force de manquer d’air. Il fallait… Il fallait… Je me jetai hors des draps et enfilai mon plus gros sweat avant de cacher mon binder sous une pile de tee-shirts.
— Alix ?
J’étais planté dans le noir au milieu de la pièce. Swann entra et referma derrière lui, nous plongeant dans l’obscurité. Seuls les lampadaires de la rue diffusaient une lumière orangée à travers ma fenêtre.
— Ne… n’allume pas s’il te plait, suppliai-je alors qu’il tâtonnait pour trouver l’interrupteur.
— Euh… ok, abdiqua-t-il. J’ai ramené Patrick, dit-il en s’approchant de moi, tenant ma peluche panda à bouts de bras.
Je me jetai en avant pour l’attraper et le coller contre ma poitrine. Il m’avait tellement manqué. Deux jours sans lui, c’était beaucoup trop. C’était le dernier cadeau que mon père m’avait fait et je dormais mal sans lui. J’étouffai un sanglot. Pourquoi est-ce que je pleurais encore ? Je pensais avoir vidé mon stock de larmes pour plusieurs jours.
— Ça ne va pas mieux ? se risqua Swann, qui se dandinait d’un pied sur l’autre dans l’obscurité.
— Dé… désolé, soufflai-je. Je… je ne sais pas ce que j’ai… aujourd’hui, articulai-je tant bien que mal. Désolé, répétai-je.
— Eh… Pourquoi tu t’excuses ? me demanda-t-il d’une voix douce. Tu as le droit de ne pas être bien. Je t’ai fait des photocopies de mes cours, pour pas que tu prennes du retard, ajouta-t-il en fouillant dans son sac.
Il posa une pile de feuilles sur mon bureau.
— Et je t’ai noté les devoirs à faire. Ne t’en fais pas, il n’y a rien de plus pour demain.
— M…merci, murmurai-je. Tu es beaucoup trop gentil, m’étranglai-je presque. Pourquoi ?
Je ne voyais pas bien les traits de son visage mais il semblait déstabilisé par ma question. Il passa sa main dans sa nuque.
— Euh… je ne sais pas, je t’aime bien, admit-il.
Je m’assis sur le bord de mon lit, mes jambes me faisaient défaut. Patrick toujours collé contre moi, je soufflai :
— Tu ne devrais pas. Je n’apporte rien de bon.
— Pourquoi est-ce que tu dis ça ?
Swann s’agenouilla devant moi. Il était si grand que même à genoux, son visage arrivait à la hauteur du mien.
— Parce que c’est la vérité, répondis-je, les lèvres tremblantes. Je… j’ai des problèmes.
— Moi aussi, j’ai des problèmes, dit-il en haussant les épaules. On a tous des problèmes. Ce n’est pas une raison pour s’isoler et rejeter tout le monde, ajouta-t-il en effleurant ma joue.
Mon corps entier frissonna à son contact. Je mourrais d’envie de me laisser aller contre lui. Je mourrais d’envie qu’il m’embrasse.
— Tu dis ça, mais toi aussi tu es seul, me surpris-je à dire.
Il me dévisagea puis se mit à rire.
— C’est vrai, avoua-t-il. Mais je n’ai plus envie d’être seul. Plus depuis que je t’ai rencontré.
***
Je tenais une fois de plus à vous remercier pour tout !
Alors, qu'avez-vous pensé de ce court chapitre ?
Est-ce que vous avez envie de savoir la suite ?
Et que pensez-vous de la relation de Swann et Alix ?
Merci du fond du coeur de me lire et me soutenir, vous êtes formidables !
36 commentaires
La Plume d'Ellen
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Il y a 2 ans
Enika
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Il y a 2 ans
Mauranne BP
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Lyaure
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Mauranne BP
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Mauranne BP
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Magali_Santos_auteur
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Mauranne BP
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Shaddie.M Lynss
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Il y a 2 ans