Fyctia
Chapitre 9 (2/2)
— Patrick ? finis-je par lâcher alors qu’il passait le pallier.
— Oui, Patrick. Ce prénom me fait rire, je ne sais pas pourquoi, répondit-il, le sourire aux lèvres.
Il éloigna ma peluche de lui dans une position à la Roi Lion et lui demanda :
— Est-ce que ça te plait ? Patrick, c’est un chic prénom, n’est-ce pas ?
Puis il appuya dessus, de façon à ce que ma peluche hoche la tête.
— Tu vois, ça lui plait, ricana-t-il.
Je me dandinais sur le bord de mon lit, arrachant la peau sur le bord de mes ongles.
— Va pour Patrick alors, abdiquai-je.
— Bon, alors je reste, répondit-il avant de se laisser tomber à côté de moi, Patrick collé contre sa poitrine. Et si on s’y mettait ?
L’odeur de sa lessive emplit mes narines et je me fis violence pour ne pas le toucher. Les chaines de son pantalon touchaient le bas de mon dos. C’était froid, mais moi je mourrais de chaud.
— Je… Je suis d’accord, dis-je simplement.
Swann se redressa et posa sa main sur ma cuisse.
— Trop bien ! s’exclama-t-il. J’ai le passage parfait, ajouta-t-il sans enlever sa main.
— Je… J’ai une suggestion moi aussi, balbutiai-je.
— Ok, alors on compte jusqu’à trois et on se la dit ! rit-il.
J’avais l’impression de brûler de l’intérieur. Il se mit à compter et je plongeai mes yeux dans le bleu des siens. Le temps sembla s’écouler au ralenti. Puis mes lèvres s’entrouvrirent à trois.
— Je pensais au moment où Gabriel avoue ses sentiments à Maël, dis-je.
— Le moment où Gabriel avoue ses sentiments, répondit-il en même temps que moi.
Son visage s’illumina. Ses yeux s’étirèrent et ses fossettes se soulevèrent. J’avais l’impression que mon coeur allait exploser. Je voulais me noyer dans ses yeux, pour toujours.
— Wouah, répondit-il, ma peluche Patrick plaquée contre sa poitrine. Ok, c’est… Trop génial.
— Euh… Oui, murmurai-je. Euh… Comment on s’y prend ?
— J’ai déjà pensé à tout, s’écria-t-il avant de se mettre debout. Je… Je joue de la guitare, annonça-t-il. Je me disais que je pourrais peut-être créer une mélodie d’ambiance bien badante pour plus de profondeur…
— Tu prends ce devoir vraiment à coeur, lâchai-je, choqué.
Il sembla déstabilisé.
— Euh… Oui, répondit-il. C’est mon auteur préféré, et j’adore la littérature. Je suis content de pouvoir faire connaître Eryn aux autres, même s’il ne fera sûrement pas l’unanimité. Et puis, j’ai une attirance pour la provocation, ajouta-t-il, rieur. Et pour les trucs non conventionnels. J’en ai marre qu’il n’y en ait que pour les hétéros. Roméo et Juliette, c’est génial, on ne va pas se mentir. J’adore. Mais Boy next door aussi.
Swann fit tournoyer Patrick et reprit :
— Et toi ? Tu avais des idées ?
— Euh… Je pense qu’il faudrait faire en sorte que Maël soit dans l’équation, parce qu’on ne peut pas faire une pièce de théâtre sur un monologue… Enfin… Si, on pourrait mais il n’y aurait qu’un seul de nous deux qui parlerait et… Bah… Euh… Je pensais peut-être à un échange de SMS, ou de MP… Ou… Euh…
Je me sentis rougir.
— C’est un peu bête…
— Dis-moi, m’encouragea-t-il en s’agenouillant devant moi et en posant ses mains sur les miennes.
— Euh… Non rien, me dégonflai-je.
— Il n’y a pas de mauvaises réponses, insista-t-il en resserrant son étreinte.
— Euh… Gabriel et Maël sont voisins, soufflai-je. Gabriel pourrait… lui avouer ses sentiments à travers… des mots qu’il écrirait sur sa fenêtre. Et Maël pourrait lui répondre en chanson ?
Swann me dévisagea un moment. Puis, il étira un grand sourire.
— J’adore.
— Euh… C’est vrai ? soufflai-je, mes yeux toujours perdus dans les siens.
Il hocha la tête. J’avais envie de l’embrasser. Mon coeur battait à tout rompre. Mais je ne pouvais pas faire ça. Swann aimait les hommes. Et biologiquement, je n’en étais pas un. Je ne voulais pas qu’il le découvre. Je ne voulais pas le dégoûter. Je devais garder mes sentiments pour moi, c’était mieux pour nous deux.
— Bon, et s’y on se mettait au travail ? finit-il par demander. À moins que tu veuilles que je rentre chez moi ? Après tout, c’est le week-end et tu as peut-être envie de faire autre chose…
— Euh… Non, reste, me surpris-je à supplier.
Il me sourit. Et mon coeur se ratatina dans ma poitrine.
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Lyaure
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stellou60300
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Rose Foxx
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