Fyctia
Chapitre 9 (1/2)
Je n’avais pas une minute à perdre. Je répondrai à Griminal ce soir, parce qu’il m’avait écrit un pavé et que je voulais prendre le temps de me poser pour le conseiller au mieux. J’espérais qu’il ne m’en voudrait pas de le faire attendre. Mais il fallait absolument que je me lave et me change avant que mon charmant voisin débarque.
Ma mère était au travail, alors j’en profitai pour mettre ma playlist de Nuit Incolore à fond sur mon enceinte. J’adorais cet artiste. Il avait une sensibilité de dingue. Et les paroles de ses chansons… Elles me parlaient tellement.
J’eus à peine le temps d’enfiler des vêtements propres que Swann sonnait déjà à la porte. Je me précipitai dans les escaliers, ma serviette enroulée autour de mes cheveux encore trempés.
— Salut, m’apostropha-t-il comme à son habitude, son plus beau sourire déformant ses traits.
— Euh… Salut, répondis-je en regardant mes pieds. En… Entre, je t’en prie.
— Stylée, ta coiffure, me taquina-t-il avant de monter les premières marches.
Je tirai sur ma serviette en gigotant comme un ver.
— Euh… Vas-y installe-toi, dis-je en balançant ma serviette sur le sol de la salle de bain avant de refermer la porte derrière le bazar que j’avais laissé.
— Alors comme ça, tu as réfléchi ? me demanda-t-il avant de s’assoir sur le bord de mon lit que je n’avais pas eu le temps de faire.
Je passai ma main dans mes cheveux mouillés, nerveux. J’avais réussi à mettre ma chambre sens dessus dessous en moins d’une heure, rien qu’en cherchant ce que j’allais porter aujourd’hui. Une dizaine de tee-shirts trainaient sur le lit, et autant de pantalons par terre devant mon armoire. J’étais mortifié.
— Je vois que tu es un accro de Qwertee, toi aussi, ricana-t-il.
Swann s’allongea sur mon lit et attrapa ma peluche panda qui trainait sur mon oreiller. Ses cheveux étaient détachés aujourd’hui. Ils étaient vraiment très longs, et avec leurs mèches bleues, on aurait dit la roue d’un paon, étalés en arc de cercle sur mes draps verts.
— Et encore, tu n’as pas tout vu, ris-je, gêné. J’ai arrêté de compter…
— Oh, je dois en avoir au moins cinquante ou soixante, ricana-t-il. Je suis un vrai addict.
— Ah oui, quand même, soufflai-je.
Je m’assis sur le bord de mon lit, à côté de lui, les yeux rivés sur mes mains pour ne pas le dévorer du regard.
— C’est quoi son petit nom ? me demanda-t-il en me collant ma peluche panda devant le visage.
Je reculai, déstabilisé.
— Euh… Panda ? balbutiai-je.
— Quoi ? s’écria-t-il. Ne me dis pas qu’il n’a pas de prénom ! C’est inadmissible. Je suis vraiment désolé, mais je ne peux pas rester ici une seconde de plus… Je suis trop déçu et choqué pour passer au dessus de cette hérésie, ricana-t-il avant de se redresser. Et je pars avec… Patrick, ajouta-t-il en embarquant ma peluche sous le bras. Tu ne mérites pas son amour.
Je le regardai se lever, interdit. J’avais envie de rire, mais je ne savais pas comment me comporter. Ses New Rock claquèrent sur le parquet de ma chambre. Elles avaient l’air de peser une tonne, avec leurs semelles immenses et leurs boucles en métal. Elles lui montaient pratiquement jusqu’aux mollets. Son pantalon tartan rouge et noir moulait ses jambes fines et il portait une veste en simili cuir qui craquait à chacun de ses mouvements. Il était tellement tellement beau, c’était insoutenable.
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La Plume d'Ellen
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Mauranne BP
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Mauranne BP
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