Fyctia
Chapitre 7 (1/2)
@Griminal -
@Eryntrans -
Je grimpai les escaliers jusqu’à ma chambre deux par deux. J’avais couru jusqu’à la maison pour être sûr d’avoir le temps de tout ranger avant que Swann ne frappe à ma porte. J’avais la boule au ventre, c’était atroce.
Pourquoi est-ce que je n’avais toujours pas terminé de déballer mes cartons ? Et pourquoi est-ce qu’il y avait autant de bordel ici ? C’était un calvaire. Et s’il décidait de regarder sous mon lit ? Je ne pouvais pas prendre le risque de tout fourrer en dessous. Et s’il ouvrait mon armoire ? Tous mes vêtements étaient en boule sur le sol. Il fallait vraiment que j’apprenne à mieux gérer mon temps et ma capacité à ranger au fur et à mesure.
Je me jetai dans la salle de bain pour m’asperger de déodorant et me recoiffer alors que ma mère allait lui ouvrir. J’étais en nage à force de m’agiter dans tous les sens. Mais au moins, ma chambre était impeccable. Mais… Et s’il allait dans la salle de bain pour utiliser les toilettes ? J’attrapai mes vêtements sales qui trainaient sur le sol et les balançai dans le panier de linge. Et je priais intérieurement pour qu’il ne décide pas d’ouvrir les placards, sinon il allait tomber sur ma collection de packers et de binders. Mais bon, pourquoi est-ce qu’il les ouvrirait ? Il n’y avait pas de raison. N’est-ce pas ? Je transpirais.
— Chéri, ton ami est là ! cria ma mère du bas des marches.
— Oui, j’arrive ! répondis-je, la voix tremblante.
Je fermai la porte derrière moi et dévalai les escaliers. Je passai ma main dans mes cheveux bouclés, nerveux.
— Salut, me lâcha-t-il avec un sourire.
— Euh… Salut, répondis-je, gêné. Je… Tu veux aller dans ma chambre ? Je… J’ai un bureau.
— Euh, oui, d’accord, acquiesça-t-il. Je te suis.
Je lui emboitai le pas dans les escaliers et lui fis signe d’entrer dans mon repère. Il resta planté au milieu de la pièce, la lanière de son sac à dos pendu au bout de sa main.
— C’est joli, dit-il pour faire la conversation.
— Euh, merci, répondis-je, nerveux. Je… J’ai pas encore fini de déballer alors…
— Ah, c’est pour ça que ça fait un peu… Comment dire ça sans paraître grossier… impersonnel ?
Il s’avança vers la fenêtre et se pencha au dessus du bureau.
— La vue est inspirante, alors ? me demanda-t-il, le sourire aux lèvres.
Son dernier mot était toujours collé à la fenêtre de sa chambre. Je ne savais plus où me mettre. Je me dandinais nerveusement, incapable de trouver quoi répondre.
— Euh… Je suis désolé, soufflai-je. Je veux pas que tu me prennes pour un pervers, ou quoi… Euh…
Il se tourna vers moi et se mit à rire.
— T’inquiète.
T’inquiète ? Juste « T’inquiète » ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’il se fichait que je puisse être un pervers ? Qu’il me croyait ? Ou encore que ça lui plaisait ? Ou alors que la prochaine fois il appellerait les flics ? J’avais envie de disparaître. Swann posa son sac contre le pied de mon lit et s’assit sur la chaise de mon bureau.
— Ça sent bon, c’est quoi comme parfum ? demanda-t-il en pointant la bougie posée sur mon bureau.
— Euh… Nuit étoilée ?
— Quelle odeur ça a, une nuit étoilée ? me taquina-t-il.
Je haussai les épaules, gêné.
— Aucune idée, avouai-je. On… On se met au travail ? demandai-je, au supplice.
Il fallait que je me concentre sur autre chose que son sourire parfait et ses doigts fins qui touchaient à toutes mes affaires. Sans parler de son odeur de lessive. Il avait changé de vêtements, aussi. Les chaînes sur le côté de son pantalon cargo claquaient sur le plastique de ma chaise. Il portait un tee-shirt avec un chat métalleux. Les poils de ses bras étaient hérissés.
— Tu… Euh… Tu as froid ? lui demandai-je.
— Non, pourquoi ?
— Euh… Comme ça, répondis-je avant de reporter mon attention sur mon cahier de littérature. Bon, alors, euh, tu… Tu as une idée pour l’oeuvre ?
Il se pencha en avant et posa ses coudes sur ses jambes, ses mains soutenant son menton. J’étais assis sur le bord de mon lit, et je sentais son souffle sur mon visage. J’étais à l’agonie.
— On pourrait partir sur un classique, commença-t-il. Mais la moitié de la classe va sûrement faire du Shakespeare. Et la moitié de cette moitié, Roméo et Juliette, j’en mets ma main à couper.
Je ris nerveusement. Il avait probablement raison. En même temps, la professeure voulait des émotions, et Roméo et Juliette, c’était totalement ça. Du romantisme, du drame… C’était parfait pour un projet comme celui-là. Mais c’était du vu et revu.
— Ou alors… On revisite une oeuvre en pièce de théâtre. C’est déjà plus original.
J’acquiesçai. Il avait totalement raison. Je me faisais violence pour ne pas me perdre dans le bleu de ses yeux.
— Tu as un ordinateur ? me demanda-t-il alors que ce dernier était posé en plein milieu de mon bureau.
— Euh, oui… Juste devant toi, soufflai-je.
Swann étouffa un rire et passa la main dans sa nuque rasée.
— En effet, admit-il. Je peux te montrer quelque chose ?
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