Fyctia
Chapitre 6 (1/2)
— Bon, bah t’as qu’à te rabattre sur… Comment c’est son pseudo déjà ? Grincheux ? Grimlins ?
— Griminal ?
— Ouais, lui. On sait tous les deux que tu le kiffes bien, ce gars. Et puis, au moins, c’est virtuel donc pas de drama.
Je me laissai tomber sur ma chaise de bureau et me dégonflai comme un ballon.
— Élie, je te l’ai déjà dit cent-cinquante fois. C’est un abonné. Il y a des limites qui ne se franchissent pas. Et puis, si c’était un vieux pervers en vrai ? J’ai aucune idée de qui il est dans la vraie vie. Ça se trouve, tout ce qu’il m’a dit n’est qu’un ramassis de mensonges et il n’a pas du tout dix-sept ans. Et même s’il a dix-sept ans, ça veut pas dire que je dois en faire mon mec sous prétexte que… Je ne sais même pas quel prétexte d’ailleurs. Tu m’embrouilles le cerveau.
— Sous prétexte que tu es désespéré de pécho ? ricana-t-elle.
— On parle de toi ou de moi, là ?
Elle prit un air offusqué. Je lui envoyai un baiser à travers nos écrans interposés.
— Ouais, c’est ça ! J’en veux pas de ton bisou. Mais par contre, je veux bien pécho. J’ai faim, j’y peux rien ! Je suis comme ça, tu le sais…
— Malheureusement… ris-je.
— Les opposés s’attirent, comme on dit. Toi, tu es prude, et moi…
— Prude ? Je ne suis pas prude !
— Ah non ? ricana-t-elle. Alors, tu es quoi ?
— Je prends mon temps…
— Ouais, bah t’es prude, quoi.
— Oh, tais-toi. De toute manière, Griminal m’a demandé des conseils pour attirer l’attention d’un garçon de sa classe, aujourd’hui.
— Oh putain. Toi, donner des conseils pour pécho ? On marche sur la tête.
— Je t’emmerde, Élie.
— Moi aussi, je t’aime, rit-elle.
— Il a dit que j’étais de bon conseil, me défendis-je.
— Ça, c’est parce que c’est un fanboy. Les fans sont incapables d’être objectifs.
— Tu es vraiment détestable. Pourquoi est-ce que j’ai voulu faire de toi ma meilleure amie déjà ?
— Parce que je suis magnifique. Et parce que tu m’envies. Tu aimerais être moi, je le sais. Avoue-le.
J’emprisonnai mon visage dans mes paumes et secouai la tête, exaspéré.
— Tu imagines vraiment, deux personnes comme toi ? lui répondis-je. Ce serait signer notre arrêt de mort, à tous.
— J’avoue, admit-elle. Ce serait plutôt horrible. Bon, alors, aucun mot doux de la part de ton charmant voisin depuis la dernière fois ?
— Non, soupirai-je. Rien du tout. Même pas un signe de tête. Je crois qu’il a déjà oublié mon existence, ajoutai-je en regardant par la fenêtre.
Je m’étranglai avec ma propre salive. J’avais regardé chez lui il y avait moins de cinq minutes.
— Euh… soufflai-je. En fait, je retire ce que j’ai dit.
J’attrapai mon téléphone pour tourner Élie vers la fenêtre de mon charmant voisin.
— Tu crois vraiment que je vois quelque chose de là ? râla-t-elle.
— Il a recommencé ! m’écriai-je. « La vue est inspirante ? », mon dieu Élie, je veux mourir.
— Arrête d’exagérer, ricana-t-elle. J’adore ce mec, honnêtement. Ce que j’arrive pas à comprendre, c’est pourquoi il te provoque comme ça et après il fait comme si tu n’existais pas. Ça n’a aucun sens.
— Ouais, moi non plus. Après pour sa défense, je fais la même chose, donc…
— Vous êtes exaspérants. Pourquoi compliquer les choses ? Va toquer chez lui et dis-lui que tu le trouves canon, c’est pas si dur quand même.
— Pour toi, peut-être, bougonnai-je. Bon allez, je te laisse. Tu m’empêches de travailler.
— De travailler ou d’écrire ? demanda-t-elle.
— L’écriture est un travail, je te ferais remarquer, maugréai-je. Adieu, sorcière, ajoutai-je avant de raccrocher.
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La Plume d'Ellen
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Mauranne BP
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Lyaure
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